Chien en période de confinement : Les erreurs à éviter !

Vous êtes beaucoup à nous demander comment faire pour la socialisation de votre chiot. Notamment, quand il a deux mois ou trois mois. Je vais vous faire un article un petit peu plus large que cela. Surtout sur les erreurs à ne pas commettre durant la période de confinement avec votre chien.

Période de confinement avec le chien, l’attitude à adopter

Ne restez pas toute la journée avec vos chiens. Sinon, quand vous allez reprendre le boulot dans quinze jours ou trois semaines, ça va être un carnage. Ils peuvent tout à fait commencer à détruire ou à devenir malpropres. Donc, gardez cette habitude de laisser le chien seul, même cinq minutes par jour. Partez en bas de chez vous, remontez directement après, absentez-vous un tout petit peu dans la mesure du possible… Sinon, vous risquez de foutre en l’air tout l’apprentissage de la solitude que vous avez essayé de leur inculquer.

Attention, je ne suis pas en train de vous dire de sortir de chez vous et de ne pas respecter les mesures indiquées. Je suis simplement en train de vous dire que vous devez laisser le chien dix minutes tout seul. Vous descendez en bas de votre immeuble. Vous restez dix minutes en bas à ne rien faire et puis vous remontez. L’idée, c’est vraiment d’arriver à continuer à avoir une vie à peu près normale aux yeux du chien.

Deuxième chose à ne pas faire : se recentrer sur son chien et le retravailler dans les détails. C’est là où on a vraiment du temps pour lui. Mais ne confondez pas : avoir du temps pour lui et avoir cette espèce de sur-présence qui fait que vous allez le solliciter constamment, toute la journée. N’exagérons pas et ne vous en voulez pas de ne pas pouvoir leur offrir ce que vous leur offrez habituellement. Vous allez tomber dans l’excès et l’excès, c’est dangereux.

Pour la dépense physique, c’est un peu limité. Parce que maintenant, c’est 1 km autour de chez vous. En période de confinement avec son chien, on peut aussi prendre 30 minutes pour de la dépense mentale. Faites des petits jeux, faites des choses qui changent du quotidien, mettez en place tout ce dont on vous avait montré dans la première vidéo afin de les mettre en action intellectuelle. Mais, une fois que vous avez fait ça et qu’entre vos dépenses physiques en extérieur et ce que vous avez fait en intérieur vous arrivez à 1 h 30 en tout, c’est aussi le moment de leur dire : maintenant, calme.

Vous pouvez tout à fait dans ces cas-là prendre les jouets que vous avez. Mais seulement les jouets uniquement d’occupation, pas des jouets d’interaction. La différence entre les deux, elle est très simple : un jouet d’interaction c’est vous qui jouez avec eux, un jouet d’occupation c’est un jouet que vous donnez à votre chien et vous lui dites « occupe-toi tout seul avec celui-ci ». Vous pouvez varier les plaisirs comme ça pendant une demi-heure, ils peuvent mâchouiller, ils peuvent évacuer eux aussi un petit peu de pression. Ça favorise la stabilité.

Mais quand on a fait ça, on continue quand même à vivre à peu près normalement. Quand on s’absente ou quand on doit monter à l’étage, si on a un étage, on ne les prend pas forcément avec nous. Quand on doit aller dehors parce qu’on doit faire des courses pour manger, on ne les amène pas avec nous. On ne les étouffe pas de câlins, d’occupation, de jeu de façon anormale. Ça ne veut pas dire qu’on ne câline pas, ça ne veut pas dire qu’on ne kiffe pas avec eux, ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas prendre enfin un petit peu plus de temps que ce que la vie habituelle nous en donne. Simplement, ne soyez pas excessif parce que vous risquez de générer des troubles de comportement à cause de cela.

Sur la nourriture, étant donné qu’ils se dépensent physiquement beaucoup moins, faites quand même attention pour tous ceux qui ont une grosse activité physique et qui là, la réduise beaucoup. Vous pouvez tout à fait réduire un petit peu les croquettes, la nourriture ou le cru, si vous donnez du cru. Il ne faudrait pas se retrouver dans quelques semaines, ou dans quelques mois, avec des chiens qui ont tous pris cinq ou dix kilos. Alors, ne la réduisez pas drastiquement, mais jaugez, dosez.

Le confinement et la socialisation des chiot

Et puis on en vient au point le plus gênant, le plus embêtant c’est la socialisation entre les nouveau-nés et les chiens de 3 mois et demi, c’est-à-dire la période d’imprégnation. Vous êtes beaucoup à vous inquiéter pour ceux-là. Pour essayer d’être le plus clair possible avec vous : l’idéal, vous ne l’aurez pas. Une partie de cette imprégnation, vous allez la rater. C’est la vérité, je ne peux pas vous dire le contraire. Mais attention, pendant le temps où vous avez le droit de sortir dehors, n’oubliez pas une chose : imprégner son chien, c’est aussi lui offrir la chance de renifler.

S’il arrive à renifler, s’il arrive à entendre des bruits, s’il arrive à voir un environnement extérieur : c’est déjà de l’imprégnation. Donc vous n’allez pas tout rater. La difficulté que vous allez peut-être rencontrer, ça dépend du chien, ça dépend des tempéraments, ça dépend de ce qu’il a vécu à l’élevage, ça dépend de comment ça a été fait, ça va être la relation avec ses congénères.

Avec les humains, il voit sans doute quelques personnes dans la rue, même si vous ne vous approchez pas. Maintenant la relation et le codage canin, ça, c’est une partie qui vous manquera. Néanmoins, ça sera sans doute rattrapable, il faudra faire du cas par cas, il peut y avoir des solutions de rééducation. Il faut surtout ne pas se rater ce qui va suivre. Ne partez pas à l’aventure sur des chiens qui seraient mal codés quand vous allez les rencontrer à nouveau. Faites attention aux écoles du chiot sur lesquelles vous allez tomber, parce que là ça peut être un carnage et ça peut être dramatique.

Maintenant, vos craintes sont légitimes parce que quand on ne rate pas la période d’imprégnation, on se facilite grandement l’existence. Faites-en sorte d’imprégner le chiot de tout ce que vous pouvez. Ne vous amusez pas à faire de la marche en laisse sur un chiot actuellement. On s’en fout qu’il marche en laisse ou qu’il ne marche pas en laisse. Pour le moment, ce qu’on veut, c’est au moins déjà qu’il marche pour se dépenser un petit peu et surtout qu’il renifle, qu’il parte un petit peu partout, qu’il arrive un tout petit peu à s’éveiller au niveau sensoriel. En gros, on veut limiter la casse pour qu’il y ait le moins de répercussions possible.

On fait attention aux fausses bonnes idées. Il y en a beaucoup qui vont vous dire si vous voulez qu’ils s’habituent aux autres chiens, il faut télécharger des bruits de chiens et faites-lui écouter. Ça fonctionne aussi pour les voitures, les motos, les bruits d’oiseaux, ce que vous voulez on s’en fout. Attention, certains peut-être. D’autres, ça va juste les alerter et ils n’arriveront pas à mettre d’image sur le bruit qu’ils vont entendre.

Tout ce que vous allez gagner, c’est des chiots qui vont aboyer, qui vont un peu pinailler, qui vont grogner et vous n’allez jamais pouvoir leur montrer dans un premier temps. Résultat, qu’est-ce que vous allez faire une fois qu’il va se mettre à aboyer ? Vous allez couper le bruit et plus jamais lui faire réécouter. On finira avec l’effet inverse de ce qui était prévu. Donc ça, c’est ce qu’on appelle les fausses bonnes idées. Parfois, à titre personnel, elles peuvent être bonnes sur un chien bien précis, mais pas sur tous. Donc, on se méfie de ce genre de choses.

Pour l’instant, l’idée c’est de faire au mieux. Arrêtez de penser aux problèmes. Je comprends que vous y pensiez, mais moi je suis là pour vous dire : ne pensez plus aux problèmes. Les problèmes, s’il y en a, on les gérera au moment où il y en aura. Des idées il y en a. Maintenant, là tout de suite, ce qu’il faut c’est penser à ce qu’on peut faire. Ce qu’on peut faire d’intelligent pendant cette période de confinement avec son chien. Notamment, quand on a un chiot.
Je finis par une chose qui est très importante, et peut-être la moins évidente : votre aptitude et votre façon d’être face à votre chien en période de confinement. Si toute votre journée vous avez un chiot et vous êtes inquiet pour la socialisation, ça va se voir sur votre tête. Si ça se voit, si vous êtes gênés, si vous ne savez pas trop comment vous y prendre, ça se répercutera sur votre chiot. Mais pas parce qu’il n’est pas socialisé, parce que c’est vous qui êtes différent. Pareil, si vous stressez trop.

C’est une situation qui n’est vraiment pas évidente pour tout le monde. On doit faire avec parce qu’on n’a pas le choix. Surtout, on doit faire comme si ça allait, en tout cas aux yeux de notre chien ou de notre chiot. Qu’ils soient petits, grands, moyens, adultes, tout ce que vous voulez, on s’en fiche. Ce qu’on doit faire aux yeux du chien c’est dire : rien n’a changé. Je vais bien, tu vas bien et tout le monde va bien.

Vous devez arriver à faire ça et à enlever un peu les pensées noires. Là, il faut enlever tout ça. Il faut arrêter de se dire que vous privez votre chien et que ce n’est pas de sa faute. J’ai pensé la même chose et, à un moment donné, je me suis dit que le monde entier a été mis en quarantaine, que je n’y étais pour rien. Les chiens peuvent le comprendre et, s’ils ont l’impression que moi-même je le comprends, ça va beaucoup mieux ensuite. On arrête surtout de culpabiliser. Le plus gros message que je veux vous faire passer c’est de déculpabiliser au maximum. On est cool, on fait les choses comme il faut les faire dans la mesure de ce qu’on peut faire. Ensuite, on réfléchira et on trouvera des solutions.

En tout cas, profitez-en pour vous recentrer sur votre chien pendant cette période de confinement. Vous pourriez apprendre encore plus de lui. Revoir un petit peu tout ce que vous avez besoin de revoir avec lui. En effet, c’est aussi dans les moments pas évidents qu’on crée des relations extrêmement fortes. Mais surtout, prenez bien soin de vous et bon courage à tous.