Les pires et les meilleurs conseils en éducation canine

Nous allons passer en revue les meilleurs et les pires conseils dans l’éducation canine.

Ne jamais détacher son chiot tant qu’il n’a pas appris le rappel

C’est l’un des pires conseils que l’on puisse entendre.

Si vous suivez ce conseil, vous risquez d’avoir un chiot qui ne répondra pas au rappel et qui ne vous suivra pas non plus.

Ne jamais faire courir son chien après une balle : ça renforce la poursuite

Un des pires conseils que vous pouvez entendre.

C’est déjà le début de « vous n’avez pas le droit de jouer avec votre chien, de vous amuser avec lui ».

Lorsque vous avez un chien, vous ne pouvez pas vous interdire ce genre d’activités pour ce type de raisons. Sinon, vous allez enchainer les erreurs d’interprétation.

En réalité, quand votre chien court après une balle, c’est simple ; il joue.

Vous envoyez la balle, il la récupère, la ramène, la lâche et vous la renvoyez. Vous êtes simplement sur une phase de plaisir à revenir vers vous et à interagir avec vous.

Lorsque vous avez un chien, vous ne pouvez pas vous interdire ce genre d’activités pour ce type de raisons. Sinon, vous allez enchainer les erreurs d’interprétation.

Utiliser la saucisse comme récompense

C’est un bon conseil.

Lorsque vous avez un chien, vous ne pouvez pas vous interdire ce genre d’activités pour ce type de raisons. Sinon, vous allez enchainer les erreurs d’interprétation.

Il y a bien plus de chiens gourmands que l’inverse.

Lorsque vous présentez une saucisse (ou autre friandise), pratiquement 99 % des chiens y prêtent de l’intérêt, se captivent et se concentrent pour pouvoir l’obtenir.

Cette friandise devient un leurre très efficace pour positionner votre chien sans avoir à le toucher physiquement.

En guise de récompense, elle a une valeur considérable pour lui.

Alors pourquoi s’en passer si vous l’utilisez de manière intelligente ?

Et nous inquiétez pas, contrairement à ce que vous pouvez entendre de partout, non vous ne deviendrez pas des distributeurs de saucisses.

Mais simplement, dans les phases d’apprentissage, c’est tellement puissant que pourquoi s’en passer ?

Faire dormir le chiot dans la chambre les premières semaines pour la propreté

C’est un très bon conseil.

En arrivant chez vous, il quitte sa fratrie, sa mère, son éleveur. Il arrive dans un endroit qu’il ne connaît pas.

Autoriser votre chiot à dormir dans la chambre l’aide à réduire le stress lié à son nouvel environnement.

Si vous souhaitez lui apprendre la propreté, il est essentiel de minimiser l’anxiété, le stress ou toute forme de panique.

Plus il sera anxieux, plus il sera stressé et paniqué ; plus il est stressé, plus son rythme cardiaque va accélérer et plus son envie d’uriner augmente.

En le laissant dormir dans votre chambre :

  • il se sentira proche de vous,
  • il pourra réduire son stress,
  • votre chiot apaisera son anxiété et dormira tranquillement.

Certaines personnes pourraient penser que le chiot restera toute sa vie dans la chambre de ses maîtres ; que nenni !

En réalité, le chiot va gagner en confiance dans son nouvel environnement. Plus il se familiarisera avec la maison, plus il commencera à se sentir à l’aise.

Petit à petit, il s’éloignera de la chambre, ira dormir ailleurs ! Vous y gagnez un chiot propre, dépourvu de stress et une belle relation avec lui.

Le chien ne doit jamais manger en premier

C’est un très mauvais conseil.

Cela vient d’une théorie qui dirait que le mâle et la femelle dominante mangeraient toujours en premier, puis viendraient leurs subalternes. Donc, si votre chien mange avant vous, cela signifierait, selon cette théorie, qu’il vous domine.

Cette théorie ne tient pas la route.

Or, quand vous observez une meute de loups, ce qui avait été lors de l’élaboration de cette théorie, de nombreux facteurs entrent en jeu. Est-ce que c’est une meute familiale ou une meute reconstituée par exemple ? Ces éléments induisent des réponses différentes au fur et à mesure que les études avancent.

La réalité c’est que l’ordre dans lequel votre chien et vous mangez, n’a pas d’importance.

Cependant si vous souhaitez lui apprendre à ne pas quémander ou à réduire sa demande lorsque vous êtes à table, le faire manger avant vous peut être pertinent.

En effet, il sera un peu plus rassasié au moment de votre repas, il aura donc un peu moins envie de quémander et, naturellement, il sera plus enclin à aller se coucher et à ne pas réclamer tout le long du repas.

Il est important de penser à la stratégie et à l’évolution de votre chien afin de favoriser son bien-être dans sa vie et dans votre maison. Ne vous accrochez pas à des préceptes qui n’existent pas et n’ont jamais existé.

Sortir le chiot dès son arrivée même s’il n’a pas ses rappels de vaccins

C’est un très bon conseil d’éducation, tout le monde devrait le donner !

L’importance de le sortir et de le socialiser est bien plus élevée que le risque de maladie.

Sortir votre chiot avant ses 4 mois, c’est essentiel.

C’est durant cette période que le chiot comprend comment le monde fonctionne. Manquer cette phase peut être extrêmement problématique. On l’appelle la période d’imprégnation.

Si votre chiot reste enfermé durant cette période, il ne connaitra rien du monde extérieur, des humains en dehors de son foyer, des autres chiens, des bruits, des odeurs etc… Il pourra développer des troubles sévères comme de la peur ou de l’agressivité. Il donc essentiel de ne pas louper cette période et de sortir votre chiot dès son arrivée malgré les rappels de vaccins.

Heureusement, de nombreux vétérinaires se remettent en question sur le sujet et transmettent un bon conseil.

Lorsqu’on évalue les avantages et les risques, le bénéfice l’emporte largement.

Il est plus bénéfique de débuter les sorties avec le chiot à l’âge de 2 mois plutôt que de le garder à la maison en attendant les rappels à 3 mois.

Même après ce rappel à 3 mois, il faut encore attendre 20 jours supplémentaires avant de pouvoir le laisser sortir en toute sécurité, vous vous rendez compte ?

Retarder les sorties est la pire idée.

Ne jamais jouer aux jeux de tirage

C’est un mauvais conseil d’éducation.

Quand on vous donne ce conseil, c’est souvent pour deux fausses raisons :

  • les jeux de tirage encourageraient l’agressivité
  • si vous y jouez, vous devez toujours gagner et votre chien jamais

Ces deux affirmations sont bien évidemment complètement fausses !

Tout d’abord, quand on joue on joue. Cela veut dire que parfois on gagne, parfois on perd. Imaginez-vous si vous perdiez tout le temps, petit à petit vous seriez dégouté de ce jeu. C’est dans ces conditions-là que l’on peut avoir tendance à devenir hargneux même. Pour le chien c’est exactement la même chose. Donc, quand on joue, un coup ces lui qui gagne, un coup c’est vous… Et lorsque votre chien gagne, qu’est-ce qu’il fait le plus souvent ? Il vous ramène son jouet pour recommencer à jouer ! C’est comme ça qu’une séance de jeu doit se dérouler.

Ensuite, non la corde ne stimule pas l’agressivité. Elle permet par contre à votre chien de jouer, de mastiquer un petit peu et surtout de partager avec vous. Pas de quoi s’inquiéter !

Une fois de plus, ces moments de détente offrent à votre chien une occasion de jouer et d’interagir avec vous.

Ne jamais gronder son chien si on ne l’a pas vu faire la bêtise

C’est un très bon conseil d’éducation mais cela va un petit peu plus loin que ça.

Lorsque vous le grondez sans l’avoir vu faire la bêtise, vous ne lui proposez pas d’alternative, pas de plan B. C’est ça surtout le plus grave.

Si vous disputez votre chien sans lui proposer d’alternatives, vous n’aidez pas votre chien à adopter la bonne attitude pour ne plus reproduire la bêtise qu’il a commise. La bêtise continuera donc, à la seule différence que maintenant votre chien sera anxieux, paniqué, car il sait qu’il va se faire disputer mais il n’a pas de moyens de faire autrement.

Si vous décidez de sanctionner votre chien en réaction à un mauvais comportement, il est important de veiller à lui montrer le bon comportement pour qu’il puisse se corriger.

En tant que maître, c’est votre responsabilité.

Ne jamais mettre le nez de son chien dans le pipi

C’est pas bête ça !

Faisons un petit peu d’anthropomorphisme parce que l’exemple s’y prête bien : est-ce que vous agiriez de cette façon avec un enfant pour lui apprendre la propreté ? Non, je ne crois pas.

  • La première des raisons : présence de bactéries dans l’urine.
  • La deuxième des raisons : cela ne propose pas de solution alternative, le fameux plan B.
  • La troisième des raisons : en agissant de cette manière vous renforcez une mauvaise compréhension du chien (« mon maître a vu ma bêtise, la prochaine fois, je la cache »). C’est ainsi que certains chiens commencent à manger leurs excréments dans l’espoir de cacher la bêtise avant que vous ne puissiez la voir.

Cette attitude de mettre la truffe de votre chien dans son pipi peut être désastreuse pour son éducation.

Enfermer son chien dans une pièce quand des gens arrivent

Mauvais conseil d’éducation.

Imaginez si votre chien ne tolère pas bien les humains : il va alors réagir de manière de plus en plus agressive parce qu’il pense que plus il est méchant, plus il a de chances que vous le mettiez à part dans une pièce, fermé. Or, vu qu’il déteste les humains, cela lui permet d’obtenir ce qu’il veut.

Au contraire, si votre chien est content de voir les gens et leur saute dessus, l’enfermer va déclencher du stress et de l’anxiété.

Une fois qu’il sera fatigué, vous le libérerez mais vous aurez un chien triste qui n’a pas eu l’occasion d’apprendre à gérer ses émotions et ses fluctuations d’hormones.

Cette façon de faire est contradictoire à son bon développement et à sa progression.

La meilleure chose à faire : invitez vos convives à caresser votre chien.

En répondant au souhait de votre chien, il se calmera le plus souvent en quelques secondes. Si vous adoptez cette façon de faire pendant 6 mois, il deviendra progressivement moins agité, car il ne sera plus anxieux à l’idée de ne pas obtenir ce qu’il souhaite : de l’attention et de l’amour.

Mettre son chien en cage pour ne pas qu’il détruise

C’est un mauvais conseil d’éducation bien que cela puisse sembler vrai.

En effet, si on enferme son chien, il ne va pas pouvoir détruire grand-chose si ce n’est l’intérieur de sa cage. Mais est-ce que c’est la vie qu’on veut avec son chien ?

Si vous optez pour la cage, vous la considérez comme une sorte de maison au sein de votre maison, un espace qui serait censé lui apporter du réconfort quand vous vous absentez.

Votre objectif est de créer un petit espace sécurisé et où il ne risque pas de détruire ou de prendre des risques lorsque vous vous absentez. D’accord, très bien.

Sauf que l’endroit dans lequel votre chien doit se sentir bien et en sécurité, c’est votre maison, pas « une maison » à l’intérieur de votre maison.

Car cela voudrait dire que votre maison n’est pas une zone apaisante et sécurisante pour votre chien. Non, il a besoin de sa maison dans la maison pour trouver un coin sécurisant. Ce n’est pas logique.

Et donc, tout l’apprentissage que l’on a construit dans nos formations, a cet objectif-là : que le chien se sente bien chez lui comme à l’extérieur.

Si vous avez déjà utilisé la cage et que maintenant vous la laissez ouverte etc… Ne prenez pas mal ces propos, l’idée est de vous faire découvrir d’autres méthodes, d’autres manières de faire afin que vous puissiez, la prochaine fois, ne pas vous servir de la cage par exemple.

Si vous éduquez votre chiot dès ses 2 mois, vous serez en meilleure posture avec un chien qui comprend tout :

  • absence de comportements destructeurs,
  • apprentissage de la propreté et gestion de la solitude réglée.

En clair, l’utilisation de la cage n’est pas recommandée.

Il faut utiliser une longe et non une laisse quand on a un chiot

C’est un très bon conseil d’éducation.

Lorsqu’il est chiot, il est en pleine découverte du monde qui l’entoure ; votre chien a besoin de prendre le temps d’explorer, d’observer son environnement et de se familiariser avec lui.

Il doit se faire une idée du monde qui l’entoure.

Il va aussi beaucoup s’accrocher à vous car vous êtes son seul repère. Il a quitté sa fratrie, sa mère, son éleveur…

Il va donc avoir besoin de vous regarder, à certains moments. De voir comment vous agissez et s’il peut vous imiter pour soit avoir accès à quelque chose de sympathique, soit se sortir de situations qui l’impressionnent un peu.

Il a également besoin de moments où il peut prendre de la distance, analyser la situation, prendre le temps de voir ce qu’il se passe.

Imaginez un peu : vous êtes dans la rue, vous tenez votre chiot en laisse courte et ce dernier se retrouve figé devant un chien qui aboie depuis son portail. Votre chiot se bloque et refuse d’avancer.

Les options sont limitées :

  • soit vous allez vous figer et la situation va s’éterniser. Le chien va crier pendant des heures derrière son portail, votre chiot va paniquer. Et surtout, votre chiot va voir que vous ne lui proposez pas de solution, vous ne le sortez pas de cette galère et donc il se demandera s’il peut vraiment vous faire confiance.
  • si vous tirez sur la laisse, vous allez le contraindre et le faire paniquer. En plus, il se dira une nouvelle fois que vous n’êtes vraiment pas fiable ;
  • s’il choisit de faire demi-tour et que vous le suivez, votre chiot interprètera ce comportement comme une confirmation de sa peur et une validation de sa décision de rebrousser chemin.

Avec une longe, vous avez l’opportunité d’avancer sans vous préoccuper de votre chiot.

À un moment donné, il choisira de vous accompagner plutôt que de rester figé. Il va réaliser que le chien derrière le portail ne vous suit pas, qu’il a arrêté d’aboyer et votre chiot va se rendre compte que vous, son maître, gérez la situation. Vous lui proposez des solutions pour ce sortir du pétrin.

Quand il est confronté à ce type de problème, il comprend que la meilleure solution reste de ne pas faire attention et d’avancer. C’est une très bonne mentalité pour la suite de sa vie.

Il ne faut jamais jouer avec ses mains

C’est un mauvais conseil d’éducation.

Souvent, on entend dire que jouer avec les mains incite le chiot à mordiller, voire plus. Vos mains servent à interagir avec votre chiot : ce sont l’équivalent des pattes de votre chien.

Vous pouvez donc faire la bagarre avec lui, jouer avec et interagir de manière appropriée.

De temps à autre, il va mordiller, c’est sa façon naturelle de jouer.

C’est à vous de fixer les limites :

  • un mordillement léger est acceptable ;
  • un mordillement appuyé, plus excessif, entraîne l’arrêt du jeu.

Si vous vous empêchez de jouer avec vos mains, vous limitez la manipulation de votre chiot et son apprentissage.

Avec vos mains, vous pouvez mieux le manipuler, prendre sa tête entre vos mains, le câliner, jouer avec lui, le porter, le toucher. C’est l’idéal !

Le chien ne doit pas sortir en premier

D’une certaine façon, c’est un mauvais conseil d’éducation.

Ça, c’est un conseil qui au ¾ peut être mauvais et à ¼ il peut être bon.

Pourquoi il est mauvais ? Parce que vous allez être obligé de tout saccader pour commencer. Je sais qu’il y a cette idée reçue que si le chien franchit le seuil de porte avant vous, il est dominant etc… Sauf que si vous commencez à tout saccader cela devient très compliqué de vivre tranquillement. Votre chien va monter en pression au moment de sortir, i va perdre le fil de l’histoire et la balade n’aura pas encore commencé qu’il n’écoutera et ne comprendra déjà plus rien.

Sauf que la plupart du temps, votre chien est simplement très pressé à l’idée de sortir et de jouer, il a aucune envie de vous dominer ! C’est extrêmement rare que cela fonctionne comme ça !

Sur certains chiens, ce conseil peut s’appliquer car il peut apaiser votre chien avant de partir en balade et l’aider à gérer ses émotions.

La meilleure approche est de prendre du recul et de faire en fonction de votre chien.

Observez-le. Si vous vous rendez compte que le laisser passer devant vous rend la sortie plus difficile car il est trop agité, changez votre fonctionnement. Il est essentiel de vous adapter en fonction des réactions et besoins de votre propre chien.

Dans nos formations Esprit Dog, vous ne trouverez pas de conseils avec des directives strictes et rigides.

L’adaptabilité est la clé. Vous ne devez être obligés à rien.

Dans 90 % des cas, les conseils standard sont efficaces mais s’adapter aux circonstances et aux réactions de chacun est aussi la solution pour une éducation réussie.

Enlever l’eau la nuit pour ne pas qu’il fasse pipi

C’est un très mauvais conseil d’éducation.

L’eau est une ressource vitale, pour les chiens comme pour nous.

Priver votre chiot d’eau pour une question de propreté est cruel. Si vous enlevez l’eau la nuit, vous mettez la santé de votre chien et son bien-être en danger. De plus, il va risque d’être anxieux et de paniquer.

Il est impératif de laisser de l’eau en libre accès à votre chien, quelle que soit la situation et de travailler intelligemment la propreté en parallèle.

Ne jamais dire non mais valider les bons comportements

C’est un mauvais conseil d’éducation.

Alors, valider les bons comportements c’est oui, qu’on soit bien clair.

Cependant, pour les mauvais comportements, il est important d’apprendre à votre chien à gérer la frustration de manière appropriée et lui dire non en fait partie. Si vous ne lui dites jamais « non » vous allez construire des chiens difficiles.

Ne jamais lui dire « non » peut nuire à son éducation.

Si vous omettez de lui apprendre la frustration (ne pas avoir tout ce qu’il souhaite à l’instant T), votre chien développera des troubles du comportement.

En promenade, lorsque votre chien croise un autre chien avec lequel il ne peut pas jouer, s’il ne connaît pas la frustration, votre chien va appeler au jeu, aboyer, monter en pression, etc.

Et si un jour, il a l’occasion d’avoir accès au chien, il risque d’y aller tellement fort à cause de cette pression accumulée que le chien d’en face va prendre peur et pourra réagir de manière un peu musclée.

C’est là que cette suite d’évènements peut marquer votre chien et le rendre réactif, agressif même.

Si vous ne lui apprenez pas à gérer ces situations et sa frustration, ce sera difficile. Votre refus, le « non », doit toujours entraîner un plan B.

Si vous négligez cet apprentissage, votre chien pourra être instable émotionnellement et ne sera surtout pas épanoui.

Il faut obliger son chien à jouer avec les autres

C’est un très mauvais conseil d’éducation.

Il n’est pas recommandé de contraindre votre chien. La seule obligation que votre chien a est : « ne pas causer de dégâts ».

Et votre obligation est de veiller à ce qu’il ne fasse pas de dégât.

Plusieurs cas de figure se présentent :

  • il aime interagir avec d’autres chiens : emmenez-le voir d’autres chiens ;
  • votre chien n’est pas gentil avec les autres chiens et se comporte mal : envisagez des interactions plus cadrées et travaillées, faites-vous aider si vous en avez besoin ;
  • il est gentil, aucunement agressif envers ses congénères, mais préfère ne pas interagir avec eux : respectez son choix et ne le forcez pas à y aller. Vous ne pouvez pas forcer un chien (ni un humain) à aimer quelque chose ou quelqu’un.

Si vous êtes confronté à des problèmes, envisagez de faire appel à un éducateur canin.

Notre formation « Chien agressif » peut répondre à votre besoin.

Mais un chien qui n’a aucun soucis et pour qui tout roule, juste il n’aime pas spécialement jouer, ne le forcez pas, vous risquez de créer des soucis qui n’existaient pas avant.

Apprendre la muselière à tous les chiens

C’est un très bon conseil.

La muselière a malheureusement une connotation de chien agressif en raison de la loi sur les chiens de catégorie 1 et 2 cependant la muselière ne signifie pas que le chien est obligatoirement agressif.

La muselière est un outil utile qui permet au vétérinaire d’ausculter votre chien en toute sécurité, qui est réticent à être touché ou qui montre des signes de douleur. Lorsque votre chien est habitué à la muselière, elle peut être facilement portée quand il y en a besoin.

De plus, si un jour il est blessé et le vétérinaire est contraint d’utiliser une muselière, il vaudra mieux que votre chien sache déjà la mettre afin que vous puissiez lui installer sans soucis. S’il n’a jamais vu une muselière et qu’il la découvre un jour où il est mal en point et blessé, il risque de très mal le vivre.

De plus, vous pouvez avoir besoin de la muselière pour prendre les transports en commun avec votre chien, il est donc important de lui apprendre en amont.

Sortir son chiot 5 minutes par mois d’âge

C’est un mauvais conseil d’éducation.

Suivre cette logique en limitant le temps de sortie en fonction de l’âge est aberrant (par exemple, à 2 mois, il sort 10 minutes ; à 3 mois, c’est 15 minutes et à 4 mois, 20 minutes).

En agissant ainsi, vous allez avoir un chiot de 2-3 mois qui peut être destructeur et difficile au quotidien.

Même en proposant tous les plans B possibles, le chiot ne pourra pas se calmer car il ne se sera pas suffisamment dépensé. Il ne sera juste plus capable d’écouter.

La meilleure solution est de faire une balade avec son chiot, à son allure, sans chercher à l’épuiser.

Les objectifs sont de :

  • se balader tranquillement avec son chiot, de lui laisser explorer son environnement,
  • jouer un peu,
  • avoir un chiot avec un poids correct et d’être intelligent.

Après la sortie, il sera plus enclin au repos.

Quand il dort, il n’est pas destructeur, n’urine pas non plus et tous ses apprentissages sont plus rapidement assimilés. Lorsqu’il se réveillera, il sera plus réceptif intellectuellement et capable de comprendre vos propositions et autres plans B.

Il faut laisser un espace exclusif au chien (son panier)

C’est un mauvais conseil d’éducation.

Rendre le panier de votre chien exclusif, un endroit où il peut jouer, dormir, et où personne d’autre ne peut s’approcher, est une mauvaise idée.

Cette solution peut fonctionner si vous vivez seul avec votre chien mais devient problématique dès lors que vous partagez la maison avec d’autres personnes, enfants et animaux (même pour une simple visite).

Si vous avez un enfant, il est important de l’éduquer sur la manière de se comporter avec votre chien. Si votre chien a appris que personne ne devait s’approcher de son panier, il pourrait réagir négativement si un enfant s’en approche. Il pourrait y avoir des complications si votre chien et votre enfant se retrouvent à proximité du panier, car l’animal pourrait se sentir menacé.

Il est donc préférable de ne pas établir d’endroit sacré pour votre chien.

Votre chien doit avoir des endroits de repos au calme et c’est pour cela que l’on doit éduquer les enfants à respecter le chien. Mais le chien doit aussi laisser le temps aux parents d’éduquer les enfants. Si vous n’apprenez pas la tolérance à votre chien et lui apprenez plutôt qu’il a un endroit sacré dont personne ne doit s’approcher, vous pouvez vous retrouver dans des situations très compliquées.

Tout le monde doit apprendre à respecter le chien qu’il se couche dans son panier ou sur le carrelage au milieu du salon.

Ne pas dire bonjour à son chien en rentrant

C’est un conseil d’éducation à éviter.

Si vous rentrez chez vous sans montrer d’émotion, votre chien risque de ne pas comprendre.

Lorsque vous rentrez à la maison, il est naturel de dire bonjour ; si vous n’exprimez aucune réaction, la neutralité de vos émotions pourrait être interprétée par lui comme une émotion négative.

Au final, vous allez encore plus alerter votre chien alors que vous recherchiez en général, par votre neutralité, à l’apaiser à votre retour. Vous allez obtenir l’effet inverse sur beaucoup de chiens.

Nous vous conseillons plutôt de dire bonjour à votre chien, comme à un membre de la famille.

Soumettre son chien pour qu’il comprenne qui est le chef

C’est également un mauvais conseil d’éducation.

Soumettre votre chien n’est pas bénéfique.

Répondre à la violence par la violence n’est pas judicieux.

De plus, en agissant ainsi, quel plan lui proposez-vous pour changer son comportement ?

Chaque attitude adoptée par votre chien est signe soit d’une méconnaissance soit de son instinct :

  • lorsque votre chien mange le canapé, il n’a pas conscience que c’est votre canapé, c’est juste du tissu/cuir pour lui ;
  • lorsque votre chien ne revient pas au rappel, il est attiré par autre chose de plus fort que le rappel.

Le soumettre dans ces situations n’a aucun sens.

Certaines personnes assurent que soumettre leur chien fonctionne et qu’il obéit mieux par la suite. Cela peut être vrai car la soumission instaure la peur. En maintenant votre chien par la peur, toute autre stimulation est moins puissante.

Mais quelle relation vous construisez avec votre chien par la suite ?

De plus, encore une fois, vous ne lui proposez pas de plan B.

En le soumettant, vous aurez un chien sensible, fragile et susceptible de causer des dégâts.

Optez plutôt pour une approche plus constructive qui offre à votre chien des possibilités pour mieux se comporter.