On va travailler la gestion des émotions, la capacité à revenir, la relation, et on va aussi travailler :
- la compréhension du chien,
- la capacité du chien à faire plusieurs actions avec parfois :
- des actions qui servent à quelque chose,
- et des actions qui lui semblent ne servir à rien dans un premier temps, mais qui finalement peuvent être utile.
La double friandise : un exercice utile
Cet exercice va vous servir lorsque vous croisez des chiens et/ou des gens, quand vous voulez faire du rappel alors qu’il y a des petits animaux qui courent partout. Bref, l’exercice de la double friandise va vous servir dans votre quotidien !
Prenez des petites friandises, et dites-lui « assis » et « pas bouger ». Vous posez la friandise au niveau du sol. Vous lui demandez dans un premier temps de ne pas toucher, vous vous éloignez puis vous rappelez votre chien. Il revient vers vous. Et vous l’envoyez manger ce qu’il avait devant ses pattes.
L’idée c’est de lui faire abandonner ce qui est devant son nez parce que vous l’avez appelé. Finalement, vous êtes pour lui un maître très cool parce que même quand vous lui demandez quelque chose de pénible (ne mange pas et viens me voir), il se passe tout de même quelque chose de positif pour lui (pouvoir retourner manger la friandise).
Jusque-là, on est bien, c’est plutôt classique. Mais comme tous les exercices, celui-ci a aussi une limite.
Il faut que vous arriviez à découvrir à quel moment l’exercice n’a plus d’intérêt pour votre chien. Par exemple, si votre chien n’attend même pas votre « reviens » et qu’il revient de lui-même : cessez l’exercice. Car ça veut dire qu’il anticipe. S’il anticipe ça signifie qu’il est moins dans le partage.
C’est à ce moment-là qu’il faut passer à l’étape d’après ; l’étape qui est incroyablement utile pour lui.
La suite de l’exercice : pour aller plus loin avec votre chien
On pose la friandise, on s’éloigne. Ensuite, ce que vous faites quand vous rappelez votre chien, c’est que vous reprenez une friandise, vous la reposez à ses pattes et vous vous éloignez encore. C‘est nettement plus compliqué parce que là on a un double tempo, un double sens. On s’éloigne encore, on le rappelle, il revient et il peut aller manger.
On complexifie encore l’exercice de la double friandise.
On fait exactement la même chose (laisser une friandise à ses pattes, s’éloigner, le rappeler ; laisser une friandise, s’éloigner encore…). Cette fois-ci quand vous le renvoyez, vous le renvoyez vers la dernière friandise posée, vous lui ordonnez de ne pas bouger, de se coucher. Et vous le renvoyez sur l’autre friandise.
Pousser l’exercice pour le rendre encore plus intéressant
Là, on fragmente les actions pour lui permettre de se servir de sa tête et donc de sa mémoire. Parce qu’ici, il doit réfléchir, il doit penser, il doit faire plusieurs actions sans en oublier aucune. C’est vraiment intéressant.
On est sur une vraie gestion de ses émotions mais on est sur un vrai moment et exercice de partage. Vous êtes les yeux dans les yeux, il crève d’envie de quelque chose, il en bave, il fait des bulles… mais on se concentre.
On peut partir d’un exercice et élargir ces séquences de travail pour aller loin et permettre, -car tout ça ne permet qu’une seule chose-, de vivre bien, vivre tranquille même quand vous sortez. Ça apprend au chien à se gérer, à se contrôler et à partager avec vous.
Une éducation et des prérequis essentiels avant tout
Évidemment, avant de se lancer dans tous ces exercices, il faut apprendre le « pas bouger », le « pas toucher » parce que ça va vous faciliter le découpage de tous les exercices, le « au pied » et travailler un peu la relation que vous avez avec votre chien.
C’est à dire qu’il va falloir simplement vivre, sortir, partager des choses. Je ne pars pas dans des choses très compliquées : si vous vivez, vous sortez, vous partagez, alors la relation existe. Gardez toujours ça en tête, quel que soit l’exercice, quel que soit ce qu’on peut vous montrer, il faut toujours qu’il y ait un sens dans la vie quotidienne.
L’exercice en lui-même n’est jamais, comme tous les exercices, une fin en soi, une finalité. La finalité c’est la vraie vie, c’est dehors, sans grillage, sans mur. C’est pouvoir vivre. À votre tour : on coupe le téléphone, on coupe l’ordinateur ; allez vous amuser avec votre chien.