L’agressivité du chien se traduit par une hostilité du chien envers quelqu’un ou quelque chose.
Le chien agressif peut alors passer à l’attaque, mordre ou causer des dégâts plus ou moins importants.
Mais qu’il s’agisse d’un petit chien ou d’un grand chien, un chien agressif représente un danger potentiel.
Seulement, gérer un chien agressif n’est pas une tâche aisée. Entre les conseils des profanes, les idées reçues et les méthodes de rééducation inefficaces, la majorité de ces chiens et leurs maîtres vivent longtemps une vie pénible.
Comment prévenir l’agressivité chez un chien ? Tout au long de ce livre blanc, nous vous proposons de répondre à la plupart des questions que l’on se pose sur les chiens agressifs. Pour cela, nous irons
- Dans un premier temps à la source du problème pour mettre à la lumière les causes de ce fléau.
- Ensuite, nous listerons les principales formes d’agressivité du chien tout en donnant nos conseils pour gérer ces cas.
- Enfin, nous montrerons que l’agressivité n’est pas une fatalité et qu’il est possible de récupérer un chien agressif pour vivre une vie heureuse avec son chien.
1. Ce qu’il faut savoir sur les chiens agressifs
Est-ce qu’il y a des chiens plus dangereux que d’autres ?
Il faut, tout d’abord, distinguer ces deux concepts que sont l’agressivité et la dangerosité.
Cette dernière fait allusion à un potentiel de destruction. Ce potentiel peut, dans les grandes lignes, être corrélé à la taille et à la masse musculaire d’un chien (force du chien).
Pour faire simple : plus les chiens sont forts et grands, plus ils sont potentiellement dangereux.
Les races canines étant dissemblables entre elles, il y a forcément des chiens qui peuvent sembler plus dangereux que d’autres (avec même une certaine hétérogénéité, à l’intérieur-même des races concernées).
Ce constat nous rappelle le monde des humains, dans lequel la dangerosité d’un individu adulte nous semble plus importante que celle d’un enfant – et ce, simplement pour des raisons physiologiques (sans que le concept d’agressivité n’ait à entrer en compte).
L’’agressivité, justement, c’est autre chose.
Elle n’est notamment pas liée à la race canine.
Le mot « agressif » désigne un état émotionnel, une réaction.
L’agressivité est liée à la psyché et, plus largement, à la vie d’un chien (avec, en premier lieu, son rapport à son environnement).
Ainsi, un grand et un plus petit chien peuvent tous deux être agressifs.
Pourquoi les attaques publiées dans les médias concernent-elles souvent les chiens dits « dangereux » ?
Les cas de morsures les plus souvent citées concernent, en effet, des races comme le Staff, le Pitbull, le Malinois ou encore le Rottweiler.
Cela donne l’illusion que ces chiens sont plus méchants que d’autres, mais ce n’est pas le cas.
Il peut y avoir plusieurs raisons à cela :
Les plaintes recensées concernent les grands chiens
La première raison, c’est qu’il n’y a généralement de plainte que sur les attaques où la victime ressort avec une blessure. Un Bichon peut arracher le nez d’un homme. Mais il est peu probable et même très rare qu’il puisse atteindre cette partie du corps. Il peut également mordre la jambe ou le bras, mais cela ne laissera que des hématomes. Il n’y a donc pas de plainte.
D’un autre côté, un Berger Australien ou un Border Collie peut également être agressif. Mais un tel chien aura plus tendance à pincer plutôt qu’à mordre. Par conséquent, il peut laisser des hématomes ou faire un peu plus de dégât. Mais le potentiel de destruction reste moindre, sauf si l’attaque touche le visage ou un doigt. Par conséquent, les victimes de ces chiens ne vont généralement pas à l’hôpital et ne portent pas plainte.
Le rôle des médias
Les médias font uniquement état des situations où il y a des plaintes, ce qui suppose une blessure ou des dégâts graves. Et avec un peu de recul, cela se comprend. Les médias reçoivent l’information que dans les cas où il y a une plainte. Or, pour qu’il y ait plainte, il faut qu’il y ait des dégâts. Le chien doit donc être fort et physiquement capable de faire des dégâts. Par conséquent, les cas annoncés tournent souvent autour des mêmes chiens.
Pendant ce temps, les autres chiens n’apparaissent que rarement dans les cas de plainte. Tout simplement parce qu’ils ne sont pas très souvent adoptés.
Les confusions entre les races
Ensuite, il faut distinguer plusieurs cas.
Dans l’esprit de quelqu’un qui ne s’y connait pas, que ce soit un journaliste ou un policier, un Staff (American Staffordshire Terrier ou AmStaff) est un Staffie (Staffordshire Bull Terrier), et un Staffie est un Pitbull. Même pour quelqu’un qui aime les chiens, compliqué de faire la différence entre le Staff, le Staffie, le Pitbull ou encore le Staffie isolé des catégories par une diagnose.
Le journaliste donnera donc simplement le nom du chien qu’il connaît alors qu’il devrait se renseigner et transmettre la bonne information. Mais la tâche est plus complexe vu que la plupart des gens ne connaissent pas la différence entre ces chiens.
Le cas du Malinois
Le Malinois est plus populaire que les autres races de chiens.
Il y a, de ce fait, plus de cas de morsures de Malinois. Mais hormis le nombre, pourquoi le Malinois apparaît-il tout le temps dans des attaques de chiens ?
Le Malinois est un chien doté d’aptitudes au-dessus de la moyenne. Déjà dans l’esprit des gens, cette race n’est plus considérée comme un chien de berger. Le Malinois est beaucoup plus utilisé comme un chien de protection et de défense. Cette race de chien possède des spécificités en termes d’éducation, de comportement et de besoins.
Quand on répond à ces besoins, il n’y a aucun problème.
Mais quand on n’y répond pas, cela donne naissance à des complications. Les chiens ainsi élevés peuvent effectivement développer des troubles comme des aboiements intempestifs, de la destruction, etc.
La quasi-totalité des problèmes du chien se développe sur les 5 premiers mois. Certains diront avoir connu des problèmes plus tard (vers 8 mois) alors que le problème était déjà présent mais non perçu. Pourquoi ? Parce que le chien étant encore petit, il n’ose pas manifester son agressivité.
Pourquoi les chiens deviennent-ils agressifs ?
Nous l’avons déjà dit, l’agressivité d’un chien n’est pas déterminée par sa race. Il y a bien d’autres facteurs qui entrent en compte.
Le manque de socialisation et d’éducation
Bien souvent, les cas d’agressivité chez les chiens découlent directement d’un manque de socialisation. Un chien qui n’est pas suffisamment sorti au cours de sa vie tend, fatalement, à devenir agressif.
Cela peut également être lié à l’éducation du chien. En réalité, le chien apprend tout ce qu’il sait et les bons comportements au cours de sa vie. S’il se retrouve dans une situation pour laquelle son maître ne lui a pas appris le bon comportement à avoir, alors il peut devenir agressif.
La plupart des personnes qui viennent en rééducation canine vivent les mêmes situations :
- Je n’ai pas sorti mon chien, parce qu’on m’a dit de ne pas le sortir.
- J’ai sorti mon chien, mais pour être honnête, je n’ai pas vu beaucoup de chiens.
- Je n’ai pas été beaucoup en ville avec mon chien.
- Quand je suis parti le chercher, on n’a pas pu approcher la mère ou il était peureux.
- On l’a sorti, mais c’était seulement 2 minutes, ¼ d’heure ou une demi-heure.
Si vous avez un chien équilibré et que vous ne le sortez pas entre 2 mois et 2 mois et demi ou que vous ne le sortez qu’une demi-heure alors qu’il lui en faut plus vous pourriez vous dire que tout va bien, sauf que non.
Toutes ces demi-heures perdues sont responsables de l’accumulation des émotions dont la frustration. Celle-ci finit par créer au moins un trouble du comportement : l’agressivité. Lorsqu’il ne réussira plus à contenir son excitation et à observer son environnement, votre chien ne sera plus capable de penser correctement.
Et dans le cas du Malinois (chien très intelligent et très fin de son environnement), cela le « pousse » à devenir un chien agressif.
La loi sur les chiens catégorisés
La loi sur les chiens catégorisés est également une cause d’agressivité chez les chiens. Pourquoi ? Parce que les chiens considérés comme des chiens dangereux commencent leur vie en étant condamnés car la loi contraint les propriétaires de ces chiens à les tenir en laisse et à leur mettre la muselière en toutes circonstances en extérieur.
Cependant, en mettant la muselière, on empêche le chien de communiquer. Pire, cela envoie un message négatif aux autres chiens et aux humains : « Changez votre attitude lorsque vous nous croisez parce que mon chien est dangereux. ».
Pour le chien, tout ce qu’il voit, ce sont des changements de comportement d’autrui alors qu’il est attaché… Malheureusement, tout cela peut entraîner des troubles et des problèmes de comportement.
Par exemple, le Staffie, le Rottweiler et le Tosa qui sont des chiens catégorisés doivent tout le temps être attachés et muselés. Mais heureusement que certains propriétaires utilisent la désobéissance civile sur leurs chiens car on aurait dans la rue des machines de combat, des chiens tout le temps prêts à attaquer et à sauter sur tout ce qui bouge.
Tout le temps attaché sur une laisse de 1,20 m et tout le temps muselé. Cela veut dire qu’il y a une impossibilité technique de jouer pour le chien. C’est impossible de ne pas créer des monstres de cette façon.
C’est la raison pour laquelle nous militons pour l’application d’une loi universelle qui engloberait toutes les races de chiens. Un examen comportemental servirait à juger tous les chiens (sans discrimination de race, de poids, de taille, ou de mâchoires), de manière à cerner leur agressivité réelle (sans s’attarder sur leur race).
La part de responsabilité des éleveurs
L’agressivité du chien est toujours liée à l’élevage, à la socialisation et/ou à l’éducation.
Il n’y a pas de chiens plus agressifs que d’autres.
Mais certains éleveurs et éducateurs continuent d’appuyer dangereusement sur les aptitudes (en particulier le dynamisme et la nervosité) de certains chiens. Par conséquent, on obtient des chiens difficilement gérables pour le particulier.
Cela concerne notamment des lignées dites de travail.
La part de responsabilité des éducateurs canins
Parfois, l’agressivité des chiens est causée par les professionnels.
En se basant sur les centaines de pros qui ont été vus par nos milliers de clients, le constat est amer. Il y a de nombreux professionnels qui détruisent des centaines de milliers de chiens. En réalité, beaucoup de chiens avaient de petits problèmes à la base mais ils sont devenus agressifs à cause des mauvaises méthodes d’éducation et des mauvaises théories des professionnels.
Dans le même temps, il y a de super professionnels qui font du très bon travail. Mais en fait beaucoup n’ont plus cette passion de fusionner avec les chiens. Nous sommes persuadés qu’il y a de bons éducateurs et de bons clubs mais il faut trouver un moyen de les mettre en valeur.
Aux éducateurs canins
Vous êtes intelligents, vous travaillez bien, vous êtes cohérents, vous travaillez en club ou vous êtes bénévoles : proposez une charte aussi simple que fonctionnelle – un peu à la manière des Dix Commandements.
Quand vous recevez des chiens en éducation ou en rééducation, n’hésitez pas à faire des activités en plein air.
Le problème des discours trop faciles
Face au problème des chiens agressifs, il est important d’essayer de comprendre et de trouver une solution adéquate.
Souvent, les propriétaires de molosses sont soulagés quand c’est une autre race que celle de leur chien qui est impliquée dans un incident. Malheureusement, cela ne mène à rien.
Il est préférable de s’entraider et de chercher à comprendre pourquoi c’est arrivé.
L’idée est de ne jamais chercher à défendre bêtement. Lorsqu’un chien mord un humain, il faut comprendre pourquoi c’est arrivé afin que cela n’arrive plus. Il ne faut donc pas faire d’angélisme à ce sujet. On peut également parler des petits chiens qui ne font que grogner, aboyer et qui finissent par subir des dégâts parce qu’à force de provoquer les autres, ils tombent sur un plus gros !
On parle de ces chiens de Berger comme le Border Collie ou le Berger Australien qui sont fabuleux, mais ceux-ci impliquent forcément une grande exigence en matière d’éducation. N’oublions pas qu’ils ont aussi des aptitudes et des besoins spécifiques.
Les idées reçues
D’après les idées reçues, le Staff est plus agressif car il a plus tendance à s’énerver. Et on entend également dire : « quand il choppe, il ne lâche pas ». Arf, préjugé quand tu nous tiens !
Mais qui dit ça ? Des gens (propriétaires, comme non-propriétaires canins) qui ont peur de ces chiens dits « agressifs » à cause des idées reçues ; très souvent parce que ce sont des chiens dotés d’un corps impressionnant. Mais ces raisonnements sont faux ! Le principe est le même que pour le niveau de dangerosité.
Plus le chien est fort, plus ses mouvements sont impressionnants.
2. Les principales formes d’agressivité du chien
Il existe plusieurs formes d’agressivité du chien. Parmi les plus connues, se trouvent :
- L’agressivité humaine : le chien qui se montre hostile et devient agressif envers les humains.
- L’agressivité congénère : le chien est agressif envers les autres chiens.
Ces deux formes d’agressivité sont faciles à éviter dès lors qu’on socialise bien le chien. En principe, il suffit d’habituer le chien à être en présence d’autres humains ou d’autres animaux.
N’hésitez pas à vous faire aider par des éducateurs, pour obtenir de bons résultats.
En dehors de ces deux premières formes d’agressivité, on retrouve d’autres formes d’agressivité moins connues chez le chien.
L’agressivité territoriale
L’agressivité territoriale se complète à l’agressivité humaine et l’agressivité congénère.
En fait, le chien est agressif lorsqu’il est sur son territoire. Il peut s’agir d’agressivité envers des humains, ses congénères ou d’autres animaux. Donc l’agressivité territoriale peut être humaine ou congénère. Mais c’est quoi exactement l’agressivité territoriale ?
On parle d’agressivité territoriale lorsque le chien considère un espace comme son territoire et le défend. Il n’accepte pas la présence d’intrus sur son territoire qu’il surveille constamment. Ainsi, il peut aboyer et se montrer agressif lorsque quelqu’un ou quelque chose s’en approche.
Ce territoire peut être le jardin, la cuisine, le salon, la forêt, le lieu de balade, etc.
Quand est-ce que ça arrive ?
Comme son nom l’indique, l’agressivité territoriale voit un chien défendre ce qu’il considère comme étant son territoire.
Ce comportement peut facilement survenir pour un chien qui reste souvent dans le jardin de son maître, par exemple.
Dans un tel cas de figure, il peut aboyer et courir après ceux qu’ils perçoit comme étant des intrus qui pénètrent dans cet espace (et ce, même si son maître est présent).
Mais l’agressivité territoriale peut également découler du positionnement de la famille en rapport au chien. Notamment lorsqu’on lui donne trop de prérogatives ou pas assez par exemple.
Les principales causes de l’agressivité territoriale chez un chien
La vérité est que l’agressivité territoriale n’arrive pas chez un chien qui sort, qui se balade et qui va chez d’autres personnes. Un tel chien ne montre pas d’agressivité quand il voit des invités venir chez lui.
À l’inverse, un chien qui est confiné chez lui, qui est hostile avec le monde extérieur et qui ne voit jamais personne rentrer chez lui, devient un territorialiste. Il va commencer à développer des frustrations et des anxiétés. Surtout, il sera plus attentif à vos faits et gestes. Les détails auxquels le commun des mortels et les chiens ne remarquent pas à moins qu’ils n’aient rien de mieux à faire et qu’ils n’ont que ça comme point de comparaison.
C’est un sujet compliqué à schématiser.
Prenons l’exemple d’un chien bien socialisé.
Un tel chien est habitué à sortir, à fréquenter d’autres endroits et d’autres personnes que pour lui, tout cela est normal. Il a vécu tellement de choses qui ne sont pas normales pour un chien naturel mais qui le sont pour un chien vivant en zone urbaine. Et de là, il est parvenu à tirer des conclusions par lui-même et ne se sent pas obligé de protéger son territoire.
Avec un chien de la même race mais qui n’a pas tout ce vécu là, le résultat est complètement différent. Il va se renfermer sur son côté naturel de chien. Et si tant est qu’il soit un peu gardien ou protecteur, le risque de développer une agressivité territoriale est élevé.
Comment gérer l’agressivité territoriale chez un chien ?
Le plus dur pour les particuliers et les professionnels, c’est de comprendre le double travail du chien.
Il a ses attitudes de chien avec toute la compréhension et les facultés de sa race mais il a également le travail de la compréhension de l’espèce humaine. Et parfois, les deux ne vont pas dans le même sens.
C’est cette socialisation et son positionnement qui vont déterminer un chien territorialiste, un protecteur de ressources ou un protecteur de ressources vis-à-vis de son maître. Et de là peuvent également découler toutes les formes d’agressivité…
Le grand travail se fait sur le chiot.
Le premier travail à faire, c’est de bien socialiser et éduquer son chien. Il faut qu’il arrive à comprendre très jeune ceci : « Il y a des gens qui viennent chez nous et des gens chez qui on va. Il y a des fois où on va au marché, on va prendre un verre, on va dans la forêt et on rencontre aussi des gens. Ce n’est pas grave tout ça. ».
La protection de ressources
La protection de ressources est un comportement instinctif et naturel chez le chien.
L’animal se montre agressif dans le but de protéger quelque chose de valeur (la ressource). Cette ressource peut être le téléphone portable, la nourriture, des jouets, son maître, lui-même, la maison…, potentiellement toutes les ressources.
Pour arriver à éduquer un chien pour qu’il arrête la protection de ressources, il faut se poser quelques questions : quelle est la ressource ? Avec qui fait-il cela (les chiens ou les humains) ? Pourquoi le fait-il ? Dans quel cas le fait-il ? etc. Et après, il faut travailler sur ces points.
Néanmoins, c’est toujours plus facile d’apprendre à un chien à partager ses ressources quand on a déjà bien fait les choses dès le départ. Par exemple, pour concevoir nos formations en ligne, on s’est demandé ce qu’il fallait mettre comme exercice pour récupérer des objets de la gueule du chien.
On voulait des exercices très fluides et très faciles. Ensuite, on s’est dit que c’est toujours plus facile pour un chien de donner quelque chose qu’il récupère que de donner une ressource qu’il ne récupèrera pas.
Et donc on est parti sur le principe du jeu de la balle. On envoie la balle, il la récupère et la ramène. S’il ne la lâche pas, on lui tend un gâteau et il lâche pour récupérer sa récompense. Ensuite, on renvoie à nouveau la balle pour qu’il aille chercher. Dès qu’il a compris qu’on renvoie la balle dès qu’il la lâche et qu’il y prend plaisir, alors on n’a plus besoin de le récompenser. Le jeu continue tout seul.
Cette méthode fonctionne à peu près pour tout : jouets, etc. Le principe est de faire comprendre au chien qu’il va reprendre ce qu’il donne. Ainsi il n’a pas besoin de protéger ses ressources.
La protection de ressource : le cas de la protection de la nourriture
Pour la nourriture, c’est pareil.
L’idée n’est pas de se focaliser sur le fait de mettre la main dans la gamelle ou pas. Si c’est possible, ça peut être pratique de le faire, mais pas forcément utile pour établir la hiérarchie entre le maître et le chien.
D’abord, il y a de plus en plus de protection de ressource parce que :
- il y a de plus en plus de mauvaises méthodes,
- et il y a de plus en plus de conseils trop brutaux.
Le problème avec ces méthodes, c’est qu’on n’essaye pas de comprendre pourquoi le chien fait ça. De plus, puisque la nourriture ne réapparaît pas, il aura encore plus faim. Il deviendra donc plus anxieux, protecteur et agressif quand il retrouvera sa gamelle…
En principe, il faut avancer pas à pas et intelligemment. Lorsque vous récupérez un chiot qui fait de la protection de ressource, cherchez à comprendre pourquoi il fait ça :
- une portée un peu trop chargée, beaucoup de frères et sœurs ?
- l’éleveur le nourrissait peut-être matin et soir et il avait faim entre les repas ?
En effet, beaucoup de mauvaises expériences peuvent amener un chien à protéger ses biens.
Pour y faire face, vous pouvez également penser à multiplier les biens. Vous pouvez passer de 1 à 3 ou 4 gamelles avec de la nourriture. Quand il a deux mois, il n’y a pas de risque de retournement d’estomac, il ne pourra pas tout manger. Mais surtout, il va comprendre que personne ne veut sa nourriture. Si vous n’avez pas d’autres animaux, il pourra même se dire qu’il y a suffisamment de nourriture à disposition.
L’autre alternative improbable
On voit également des gens se montrer impulsifs, sous prétexte que le chien ne lâche pas ses jouets ou la balle lorsqu’il est petit. Sincèrement, on peut y arriver autrement. On peut aussi lui demander d’arrêter. Mais il y a aussi des choses sur lesquelles il faut apprendre à apprécier ce petit « foutage de gueule ».
Il ne faut certainement pas le faire tout le temps. Mais parfois, plus le temps passe, plus on peut prendre du plaisir à observer ces chiens qui se foutent de notre gueule ouvertement. Et tant qu’ils savent que c’est un jeu, tout va bien. Parce qu’on cesse de réfléchir, on se rend un peu fou et on essaye d’apprécier tout cela. Mais le jour où ils ne le sauront plus, alors là il y a un vrai problème d’éducation ou de rééducation.
L’agressivité par irritation
Qu’est-ce que c’est ?
On parle d’agressivité par irritation lorsque le chien devient agressif en réponse à une irritation, quelle que soit sa forme.
Il peut y en avoir plusieurs. On distingue par exemple l’irritation de l’enfant, typiquement un enfant qui irrite le chien en lui tirant les oreilles, la queue, les poils, etc. Au bout d’un moment, n’importe quel chien dit « stop ».
Comment gérer ?
Pour ce type d’agressivité, il y a plusieurs pistes à envisager. Le premier est d’éduquer les enfants. Cette option est valable à 100 %. Mais pour éduquer un enfant, il faut du temps. On peut toujours essayer d’enseigner ces choses à un petit enfant. Mais attendant qu’il comprenne, il va quand même attraper la queue du chien ou un peu l’irriter par moment.
La seconde option consiste donc à apprendre au chien à supporter des choses. Même certaines choses qui ne sont pas « normales ». L’idée n’est pas de laisser faire mais d’avoir le temps d’éduquer l’enfant. Rappelons qu’un chien grandit plus vite en maturité qu’un enfant : un Golden Retriever de 1 an a la maturité d’un humain de 16 à 18 ans.
Il est donc plus facile d’apprendre la patience et la tolérance à un chien que de l’apprendre à un enfant de 1 an.
Par contre, la maltraitance n’est pas acceptable. Si un enfant de 5 ans s’amuse à maltraiter un chien, il faut lui dire un stop net.
Alors que faire concrètement ? On surveille les enfants et on les éduque en faisant preuve de pédagogie. Mais pour y arriver, il faut aussi dire au chien « s’il te plaît, laisse-moi le temps de l’éduquer. Promis je vais l’éduquer, mais soit un peu patient… ».
C’est donc l’occasion d’inciter le chien à changer de place, s’il est gêné…
L’agressivité maternelle
Qu’est-ce que c’est ?
L’agressivité maternelle, c’est notamment une maman qui se montre hostile quand on s’approche de ses chiots. Parfois, c’est que la chienne gestante qui aurait eu des signes ou des réactions d’agressivité et qui l’aurait transmise au fœtus dans son ventre. Cela peut arriver, mais ce n’est pas la majorité des cas. Et cela se produit à l’étape de l’éleveur.
Comment l’éviter ?
Pour éviter ces cas, la meilleure solution est de trouver un éleveur consciencieux. C’est difficile de faire la différence, mais certaines pistes sont envisageables.
Vous pouvez par exemple voir la mère pour évaluer sa santé mentale. Si l’éleveur ne vous le permet pas parce qu’elle est hostile ou trop dangereuse, ça peut déjà être un signe : c’est le premier indicateur à prendre en compte. Ce n’est pas souvent possible de voir le papa, mais si vous le pouvez, faites-le !
L’agressivité redirigée
Il s’agit ici d’un type particulier d’agressivité parce qu’à la base, elle n’est pas destinée à la victime.
Comment ça se manifeste ?
Le chien s’énerve pour quelque chose, il perd le fil de l’histoire et redirige son agressivité. Il pourrait la rediriger sur n’importe quoi et mordre : une main, le téléphone portable, un autre animal. En gros, le chien ne se rend plus compte de ce qu’il fait.
Cela peut arriver par exemple lorsque vous essayez de séparer votre chien d’un autre chien avec lequel il se bat.
Comment la traiter ?
Pour combattre cette forme d’agressivité, il faut apprendre au chien à gérer ses émotions.
Cela peut se faire à travers des exercices de concentration et de gestion des émotions. En revanche, vous devez également chercher à comprendre ce qui fait perdre le fil de l’histoire au chien. Une fois la cause trouvée, on peut alors travailler sur la redirection (sans pour autant omettre la cause de l’agressivité). En gros, si un chien perd le fil de l’histoire, c’est qu’il n’a pas l’autre étape. Il voit quelque chose qui le dérange, mais il ne sait pas contenir sa colère.
Exemple
Votre chien a une altercation avec un autre chien et se met dans un état second. À ce moment-là, vous vous approchez avec un pot de fleurs. Et là votre chien saute sur le pot de fleurs et le mord. C’est ce qu’on appelle l’agressivité redirigée.
Si cela arrive, votre chien va mieux réfléchir la prochaine fois qu’il sera en colère. Il va penser que ce qu’il va toucher pourrait être aussi solide qu’un pot de fleurs. À ce moment, il va se rappeler ce qui s’était passé et ça va le faire progresser sur la première étape.
Il sera toujours énervé, mais pas suffisamment pour rediriger son agressivité. Il aura en fait augmenté son seuil de résistance aux émotions.
Attention, il ne s’agit pas de faire mal à son chien lorsque cela arrive. Ceci n’est pas un système de rééducation pour régler ce problème.
L’agressivité redirigée : le chien dans tous ses états
Sur ce type d’agressivité, le chien est dans un état second et mord de toutes ses forces. Forcément, ça fait plus de dégâts. Et surtout, ça fait davantage mal parce que ce sont souvent les mains qui reçoivent le coup. Heureusement, certains chiens se rendent compte de leur erreur au moment où ils ont mordu et en sont désolés.
L’agressivité par douleur
Qu’est-ce que c’est ?
C’est l’une des premières formes d’agressivité, mais on en parle peu.
En effet, le chien peut se montrer agressif lorsqu’il ressent une sensation de douleur, quelle qu’en soit l’origine. La douleur le rend irritable et il réagit en conséquence. Il peut s’agir d’une douleur au dos, aux pattes, etc. Cette forme d’agressivité ressort beaucoup sur l’agressivité congénère.
Le problème ici c’est que les gens ne comprennent généralement pas d’où vient cette agressivité. Ils trouvent cela surprenant et anormal parce qu’ils ne voient pas ça venir et n’y pensent pas souvent. Ça met un peu de temps à venir et c’est d’autant plus compliqué.
Quand il y a eu un évènement marquant, une agression de chien par exemple tout de suite après, c’est facile de faire le lien. Mais lorsque ça fait 6mois (ou 1 an) que le chien a des douleurs sans savoir comment l’éviter et qu’après il se rend compte que pendant 6 mois, il suffisait d’être hostile envers les chiens pour éviter ces douleurs, il garde cette solution.
Exemple
Votre chien a mal à la hanche. Il croise des chiens et se met à courir avec eux parce qu’il veut jouer. Ensuite, il se rend compte qu’à chaque fois qu’un chien est en mouvement, cela lui génère une douleur. À partir de ce moment-là, il va commencer à associer les mouvements des chiens à la douleur. Il va donc devenir réactif aux chiens en se disant qu’ils sont la source de sa douleur.
Comment traiter ?
Il n’y a pas de raccourcis pour l’agressivité par douleur. Il faut d’abord diagnostiquer le mal avant de commencer à travailler. Autrement, on fait payer des cours à des gens sans obtenir le moindre résultat. Finalement, le propriétaire perd ses économies alors que le chien a juste mal. Souvent, il suffit d’emmener le chien en consultation chez un vétérinaire et son mal est guéri.
C’est à ce moment précis que l’éducateur peut mettre en place des thérapies pour travailler.
L’agressivité par peur
Qu’est-ce que c’est ?
L’agressivité par peur est la plus fréquente chez les chiens. Elle peut notamment apparaître à cause d’une mauvaise socialisation, d’un traumatisme, d’un environnement anxiogène, etc.
Il faut donc soigneusement le désensibiliser à ce qui le gêne.
Nous avons par exemple reçu au cours d’une formation, des maîtres qui sont venus avec leurs Malinois de 3 ou 4 mois parce qu’il mordille. Dans ce cas, on aurait pu dire qu’il s’agit d’un chien dangereux et le mettre de côté. On aurait ensuite travaillé l’obéissance pendant des mois. Mais en fait, ces pratiques finissent par rendre le chien peureux. Parce qu’on travaille en accentuant les peurs de l’animal.
Exemple
Le chien veut jouer mais vous l’en empêchez pour lui apprendre l’obéissance. Pour lui, chaque fois qu’il voit des chiens ou d’autres stimulations, on l’embête avec la marche en laisse ou l’éducation. Donc pour lui, les chiens apportent l’anxiété, le stress, la contrainte et l’obligation. Il faut donc les éviter.
Et si on le rattache quand il y a un vélo, ce sera pareil. Il considérera que les vélos ne sont pas bons. Alors qu’à la base, les vélos ne sont pas le problème. Petitement, la curiosité va se transformer en agressivité, et l’agressivité en poursuite. C’est comme ça qu’on crée des chiens peureux.
Le manque de socialisation : l’une des causes majeures
Dans certains cas, il s’agit d’un problème de socialisation. Pour un chien, croiser des inconnus n’est jamais anodin. C’est la raison pour laquelle il faut l’exposer, avec attention, à ce qu’il ne connaît pas.
Certes, le chien peut faire des balades d’une heure en forêt où il ne voit que peu de monde mais dans la journée, les 20 minutes en ville font également partie des choses obligatoires.
Toutes ces choses comptent. N’oubliez pas que les voitures sont étrangères à un chien qui n’a jamais fréquenté la ville. Et la décharge sensorielle qu’il va recevoir – entre les sons, les odeurs, et les mouvements – peut le déstabiliser.
Comment la traiter ?
Pour éduquer un chien agressif par peur à ne plus l’être, il faut d’abord identifier la source du problème.
S’il s’agit d’un problème de socialisation, il faudra reprendre tout le travail et apprendre au chien à ne plus avoir peur. D’un autre côté, il sera utile d’apprendre au chien à chercher les réponses chez son maître plutôt que d’attaquer.
Par contre, si le chien a peur à cause d’expériences traumatisantes, le problème peut être plus complexe à gérer. Dans ce cas, il vaut mieux faire appel à un éducateur canin pour lire dans l’esprit de l’animal. Ce dernier sera capable de comprendre exactement les causes de l’agressivité. Il saura également élaborer et mettre en place la stratégie adéquate pour récupérer le chien sans empirer la situation.
La prédation
La prédation est une composante fondamentale des animaux qui chassent à l’état naturel, comme le chien.
Elle relève, évidemment, de l’instinct animal.
Concrètement, qu’est-ce que la prédation chez le chien ?
On parle de prédation lorsque le chien se considère comme un prédateur qui traque sa proie. Il produit alors une grande quantité d’adrénaline et d’autres hormones d’excitation (séquences de chasse). La prédation est donc très différente des autres formes d’agressivité.
Découvrez le podcast : la prédation
Comment la traiter ?
Il faut trouver des astuces pour corriger le comportement du chien.
Il ne faut surtout pas le laisser aller au bout de son action. On retrouve plusieurs séquences. Par exemple, le fait de poursuivre est une des séquences. La mise à mort en est une autre tout comme le fait de consommer. Même le fait de se figer au départ avant de se lancer constitue également une séquence de chasse.
Plus le chien avance dans les séquences, plus il prend du plaisir à la séquence précédente et à celle qui est en cours. Et plus il cherchera à passer à la séquence suivante.
Si vous le laissez aller jusqu’à la fin, cela deviendra un problème difficile à gérer. Par contre, si vous parvenez par des biais éducatifs à générer des plaisirs tellement grands sur une séquence que vous créez vous-mêmes, cela peut s’arranger.
On pourrait partir du principe que le jeu de balle correspond à la poursuite, avec pour objectif final d’attraper. L’idée est de créer un jouet ou un objet de poursuite que le chien peut ramener. On retrouve ici différents plaisirs. Celui de jouer avec le maître, celui d’être en sa compagnie et celui de déposer pour qu’il le renvoie.
Tous ces petits plaisirs peuvent supplanter celui de la prédation pure. De cette manière, on peut l’inciter à courir derrière une balle plutôt que derrière un lapin.
Concrètement, vous créez vos propres séquences artificielles pour lui permettre de se désintéresser de ses séquences à lui. Cela ne peut fonctionner que si vous vous y prenez correctement dès le départ. Si vous avez déjà laissé faire, cela devient nettement plus compliqué. Notez que tout ceci n’est qu’un exemple et rien n’est figé. Il peut y en avoir d’autres possibilités.
Sachez-le donc, il y a toujours des solutions et des options. Mais il faut dépasser les idées reçues et réfléchir à la meilleure démarche à adopter. Souvent, en ce qui concerne la prédation, on recommande de garder le chien attaché lorsque les éducateurs n’arrivent pas à le rééduquer. Et là c’est encore un autre problème.
Par contre, si vous parvenez à créer d’autres séquences de plaisir alors, vous pouvez vous passer de la laisse. Mais pour ça, vous devez commencer très tôt pendant que le chiot est encore tout petit.
3. Pour aller plus loin sur les chiens agressifs
Comment éviter d’avoir un chien agressif ?
Pour régler le problème de l’agressivité chez le chien, plusieurs conseils élémentaires peuvent être suivis.
Faire preuve de bon sens
En premier, les propriétaires de chien doivent travailler avec les éleveurs.
Il faut expliquer aux futurs propriétaires que certaines lignées ont des caractéristiques trop exacerbées pour être élevées par des particuliers. C’est le cas des lignées de travail par exemple. Les éleveurs doivent faire l’effort de ne pas vendre ces chiots à n’importe qui et il faut éduquer les propriétaires à ces problématiques pour qu’il puisse adopter un chiot qui conviendra réellement à leur mode de vie.
Plus tard, ces chiens deviennent impossibles à contenter en raison de leurs besoins devenus trop grands. C’est pareil pour le Malinois. Il a des besoins comme toutes les autres races. Mais ces besoins sont un peu plus élevés pour certaines lignées.
Il faut donc faire attention à ne pas trop se porter vers des lignées de travail. Le travail n’est pas du sport, le sport canin est un loisir. Il ne faut pas aller trop loin dans les aptitudes recherchées, par exemple en termes de prédisposition au sport. Sinon, on se retrouve avec des Malinois qui pour la plupart finissent dans des familles ordinaires où les maîtres veulent vivre tranquillement. Mais ça ne suffit jamais à ces chiens prédisposés à faire des activités physiques intenses.
Bien éduquer et bien socialiser les chiens
Pour prévenir l’agressivité chez le chien, vous devez instaurer de bonnes bases très tôt, entre 0 et 5 mois. Quand le chien a deux mois et qu’il commence à ronchonner parce qu’il veut s’amuser avec son jouet, vous pouvez facilement lui dire non. Parce que vous êtes plus grand. Mais quand il prend 50kgs, ça devient compliqué, car il peut faire de grands dégâts.
C’est pourquoi il faut éduquer et apprendre les bons comportements à son chien pendant qu’il est encore petit. Quand le toutou a appris à se contrôler et à obéir, il n’a pas de problèmes d’agressivité à l’âge adulte.
Surtout, vous devez bien faire tout ce qu’il faut : une bonne socialisation, l’éducation, l’obéissance et un maximum d’autre chose. Et tout ça, nous l’avons dans notre formation. Pour Tony, éducateur et comportementaliste canin chez Esprit Dog : « le 0-5 mois, si vous ne le ratez pas, c’est gagné ! ».
Vous devez par exemple le sortir à 2 mois, suffisamment pour qu’il aille bien. Un chiot qui va bien est facile à éduquer. Combien de temps faut-il le sortir ? Eh bien, le temps qu’il faut pour qu’il se dépense convenablement. Ce temps varie d’une race à une autre. Mais vous pouvez consulter la fiche de race de votre chien sur le site Esprit Dog pour retrouver toutes les informations sur ses besoins en dépenses énergétiques.
Focus sur le 0-5 mois ; dès qu’on voit des signes, on les corrige et on le fait bien.
Est-ce que les petits chiens sont plus agressifs que les autres ?
Contrairement aux idées reçues, les petits chiens ne sont pas plus agressifs. Ils sont plus petits et donc, ils sont plus facilement peureux ! S’ils ont l’air plus hargneux, c’est parce qu’ils sont beaucoup plus courageux et beaucoup plus peureux que tous les autres. Étant beaucoup plus petits, ils voient les hommes et les autres choses comme des géants.
Quand il a deux mois et se retrouve en face d’un géant, c’est plus facile de le socialiser. Ce qu’il faut faire, c’est de mettre le chiot en face d’autres chiots, mais également de chiens adultes. Ce n’est pas la taille qui compte, mais le tempérament. Essayez de lui proposer des chiens de toute taille avec des profils différents ! Cela lui permettra de mieux observer le monde et de s’inviter au jeu.
Dès que vous sentez qu’il prend ses marques et qu’il s’adapte, vous pouvez lui présenter des chiens imposants. Dans le processus d’adaptation progressive, il faut tout montrer au chiot.
Un petit chien doit être éduqué comme n’importe quel autre chien. D’un autre côté, ceux qui ont de grands chiens doivent faire preuve d’un peu plus de sérieux selon la personnalité de leur chien. S’il devient agressif, apprenez-lui à ne pas l’être. Et surtout, apprenez-lui l’obéissance, mais avec pédagogie.
Le vrai problème, c’est quand on traite les petits chiens comme des chiots. Parce que là vous ne les respectez plus, vous ne les traitez plus comme des chiens de leur espèce. Et il faut que ceux qui ont de grands chiens se mettent à la place de ceux qui ont de petits chiens pour mieux apprécier.
Un chien qui a mordu mordra toujours : vrai ou faux ?
Le goût du sang, ça ne veut rien dire.
Un chien qui a mordu l’a fait parce qu’il y a eu une situation. Il s’agit d’une réaction. Si la situation ne se reproduit plus ou si on lui montre la porte de sortie, il ne mordra plus.
Inutile d’euthanasier un chien parce qu’il a mordu sous prétexte qu’il le fera encore.
C’est assez simple. Il nous arrive de faire des bêtises, mais quand on sait que c’est mal, on ne le refait plus forcément. C’est exactement pareil pour les chiens. En plus, le chien a l’avantage d’avoir un maître qui peut lui montrer la porte de sortie, l’attitude à avoir. Ainsi, quand le maître joue bien son rôle de guide, le chien ne peut plus reprendre ses mauvais comportements.
Quel espoir pour les personnes qui vivent avec un chien agressif ?
Il est souvent pénible pour les propriétaires de vivre avec un chien agressif.
Ceux-ci doivent le surveiller de jour comme de nuit et être très attentifs lors des balades. Avoir un chien agressif peut également faire fuir la famille et les amis. La plupart du temps, le maître doit aussi faire face aux mauvais conseils de son entourage. Par exemple : « il faut l’abandonner », « il faut l’euthanasier », etc.
Le pire, c’est que le chien agressif est malheureux aussi.
Cependant, tout peut évoluer et rien n’est figé. On peut corriger l’agressivité du chien et revivre normalement avec lui. On peut même faire en sorte qu’un tel chien ne morde plus jamais, qu’il tolère la présence de visiteurs et qu’il n’attaque personne lors des sorties sans la laisse.
Simplement, on ne peut pas espérer qu’un chien agressif depuis de nombreuses années devienne tout d’un coup une boule d’amour. On ne peut pas non plus lui demander d’offrir des câlins à tous les inconnus qu’il croise. Néanmoins, il est possible de récupérer un chien agressif afin que toute la famille vive sereinement.
Il faut juste agir « vite » et le plus tôt possible, sans laisser passer de temps.
Il est particulièrement important d’éviter la maltraitance et les centres canins qui en font usage pour rééduquer un chien agressif. Un centre où on travaille l’agressivité sur les voitures dans un espace dépourvu de voitures n’est clairement pas la meilleure solution. Si vous vous retrouvez dans un centre inapproprié, n’essayez pas d’amener les éducateurs à la raison. Fuyez tout simplement !
Conclusion : un chien agressif est récupérable, mais il faut agir vite
Il faut retenir qu’il y a des chiens dangereux dans le sens où ils sont plus forts.
Ils peuvent donc faire plus de dégâts s’ils en ont envie. Mais ils ne sont pas plus méchants. Il n’y a pas non plus de races plus agressives que d’autres.
En outre, l’agressivité du chien n’est pas une fatalité. Ce n’est pas une question de race mais d’environnement. Et pour faire face à ce problème, on prend en charge tout de suite, sans attendre. Surtout, on prend en charge avec les bonnes solutions.
Mais s’il n’y a pas de chien non récupérable, aucun chien n’est sauvable à 100 %. On ne peut pas faire disparaître tous les problèmes irrécupérables d’un chien agressif. Il y a des chiens dont tous les problèmes peuvent être résolus. Par contre, pour d’autres chiens, cela est impossible en raison de tout ce qu’ils ont vécu ou subi.
Un tel chien peut sans aucun doute s’améliorer mais il n’aura jamais la vie du chien qui n’a connu aucun problème. Une bonne raison de ne pas laisser les problèmes s’empirer.