Le Kangal, aussi appelé Berger d’Anatolie, est un géant habitué à la vie en extérieur. C’est un excellent chien de compagnie pour un maître fiable. Malheureusement, c’est une des races les plus présentes dans les refuges. Il est donc important de bien connaître ce chien avant de l’adopter.
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Tony, éducateur et comportementaliste canin d’Esprit Dog et Isabelle, passionnée de la race nous disent tout sur le Kangal !
Le tempérament du Kangal
Le Berger d’Anatolie vient de Turquie. Il est, à l’origine, un chien de berger protecteur de troupeau mais aussi pour la protection et la garde de propriété.
Actuellement, le Berger d’Anatolie est réintroduit pour lutter contre les loups dans notre pays, en France. Pour que ce chien soit un bon chien de berger, il doit être éduqué dès chiot. Même si le Kangal a des tendances naturelles à comprendre son environnement de travail et à s’adapter, ça ne suffit pas toujours. Le Kangal n’est pas un chien de compagnie au sens classique.
Les besoins du Kangal
Un chien qui a besoin d’une forte dépense
Ce chien de protection de troupeau a besoin d’un jardin. En effet, il vit difficilement en ville et en appartement. Ce n’est pas non plus un chien capable de vivre uniquement avec sa famille d’humains. Il ne serait pas heureux, pas épanoui et pourrait développer des problèmes et des troubles du comportement.
C’est un chien de travail. Il peut vivre au milieu d’enfants, d’humains, d’adultes mais il a besoin d’avoir une utilité. Il a besoin d’avoir un territoire à parcourir et surtout de surveiller, marcher et être alerte. Un trait de caractère confirmé par Isabelle, propriétaire de plusieurs Bergers d’Anatolie.
« Ils ont besoin d’un territoire à surveiller. Ils vont se placer systématiquement à un endroit stratégique où ils vont voir toutes les sorties, où ils vont voir tous les mouvements. » décrit-elle.
Un chien qui est à l’affût
Il a une particularité ce chien. Le Kangal est capable de vous faire croire qu’il dort alors qu’en fait, il est parfaitement attentif à tout son environnement.
Il a l’ouïe très fine. Si ce chien de race détecte quelque chose, il est capable de démarrer très vite car il est très rapide.
Sachez que le Kangal est un des chiens qui court le plus vite de la race canine. Il est capable de monter à 60 ou 70 km/heure en vitesse de pointe.
Un chien qui a besoin de sociabiliser
Si le maître est fiable et prend sa place de leader, le chien aura confiance et pourra intégrer n’importe quelle meute. Il sera capable de s’entendre avec les humains et avec les animaux.
Ça fait 25 ans qu’Isabelle, propriétaire de Kangals et d’autres chiens géants, a l’habitude de les intégrer.
Isabelle a sept chiens de compagnie dont deux Kangals (un d’un refuge et l’autre d’un élevage). Elle ne rencontre pas de problème avec les humains qu’elle rencontre lorsqu’elle est avec ses chiens.
« J’ai un métier où j’ai pas mal de clientèle, donc ça, c’est un impératif pour moi. Tout de suite, je les sociabilise au maximum avec les humains. Il faut qu’ils comprennent qu’il y a plein de gens qui viennent à la maison que c’est normal. Il n’y a pas de danger. » nous confie Isabelle.
Un chien qui a un besoin… d’aboyer
Le Berger d’Anatolie est un grand chien qui aboie beaucoup.
C’est dans ses gènes car en tant que protecteur de troupeau il aboie pour prévenir de différents prédateurs. Il est déconseillé d’habiter une maison proche du voisinage ou même de vivre en appartement. À chaque bruit, votre Kangal risque de vous prévenir et d’agacer vos voisins.
Un chien qui a besoin d’extérieur
Le Kangal doit vivre dehors. Il fait partie des races de chiens réellement heureuses en extérieur. En effet, dehors, le Berger d’Anatolie peut ressortir sa nature première.
L’idéal serait de le faire vivre dans une ferme. Avec des bergers ou des gens qui ont de grands extérieurs et passent beaucoup de temps en extérieur.
Plus le chien vit dehors, plus il développe un système immunitaire fort et performant. Si vous le faites vivre au coin du feu, cela ne va pas forcément lui rendre service. En effet, vous allez avoir un chien qui risque d’attraper toutes les maladies du monde, avec un déficit immunitaire élevé.
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Un chien qui a besoin d’indépendance
C’est également un chien qui sait se montrer indépendant et qui aime faire sa vie.
Son maître doit tout de même lui donner de l’affection. Le Kangal a un grand besoin d’être avec ses propriétaires qu’il aime profondément. Il est calme, affectueux, attaché à son maître et ce n’est pas un chien collant.
L’éducation du Kangal
Le Kangal est vraiment très intelligent et dépourvu d’agressivité. Il est plutôt têtu et aime prendre ses propres décisions. Au niveau de l’éducation, vouloir apprendre à un Kangal des tricks comme « pan », « le twist » ou encore « tourner » ne sert à rien. Ce n’est pas fait pour lui. Cela ne veut pas dire qu’il est bête, simplement, ça ne l’intéresse pas, il n’en voit pas l’intérêt. Ce n’est pas dans sa nature de fonctionner de cette façon-là.
Quel maître pour le Kangal ?
C’est un chien qui n’est pas à mettre entre toutes les mains, mais quand la main est bonne, le chien est bon.
Il faut passer beaucoup de temps avec son chien pour l’éduquer et lui apprendre la vie, quelle que soit la surface qu’on a. Si on ne le balade pas, il va développer des troubles.
Son maître n’a pas besoin d’être baraqué sous prétexte que le chien fait 70 kg, c’est une question de mental. Pour être bien dans sa famille, le Kangal a uniquement besoin d’un maître qui soit leader et fiable.
« Il lui faut un leader. Un maître qui sait ce qu’il fait et quand il le fait. » dit Tony.
En effet, si le Kangal se rend compte que son propriétaire n’est pas fiable, il prendra le leadership. Si le chien prend le dessus, le chien aura des problèmes de comportement.
Une race très présente dans les refuges
Depuis une dizaine d’années, le Kangal remplit les SPA.
Sous prétexte qu’il n’est pas catégorisé et donc pas soumis à la réglementation, le propriétaire le donne à la SPA car il devient trop difficile… Car une fois qu’il a grandi, soudainement, il y a un souci, le chien vous met en joue à un moment donné et ce n’est plus du tout la même histoire.
L’objectif est surtout d’avoir un chien bien dans sa tête.
Isabelle a d’ailleurs décidé de castrer son Kangal mâle en faisant une croix sur un projet d’élevage.
« J’ai fait ça parce que des Kangal, il y en a plein les SPA. C’est une catastrophe. L’effet de mode, c’est toujours le même principe. Les mecs qui prennent des chiens comme ça pour faire croire qu’ils ont une grosse paire… Et puis, deux ans après, discrètement, ils vont le fourrer à la SPA. Sous prétexte que, finalement, ça ne le fait pas. Donc c’est celui qui a le plus gros, le plus costaud, le plus méchant, je ne comprends pas l’idée… Ce qui est bien, c’est d’avoir un chien bien dans sa tête, pas d’avoir le chien le plus terrifiant, le plus agressif… C’est n’importe quoi ! » s’énerve Isabelle.
Le propriétaire doit donc faire attention à offrir un cadre de vie adéquat à son Kangal et faire attention au type d’éleveur chez qui il choisit son toutou.
Quelles sont les particularités physiques du Kangal ?
C’est un chien qui a un poil dense, court. Au niveau du cou et des épaules, un poil long est visible. Sa tête est puissante, ses babines tombantes, ses yeux en amande ont un regard expressif. Son pelage est souvent unicolore, du fauve au sable, très peu de blanc voire pas du tout. Il a toujours un masque noir autour des yeux et du museau.
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DécouvrirLa santé du Kangal
Le Kangal peut vivre jusqu’à l’âge de 10 ou 14 ans en moyenne.
C’est un chien de grande taille, en bonne santé et très résistant. Qu’il fasse chaud, froid, qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il y ait beaucoup de soleil… Il est résistant à tout et s’adapte. C’est vraiment Rambo à ce niveau-là.
Comme tout chien, le Kangal reste touché par quelques maladies.
La dysplasie des hanches et des coudes
C’est une maladie qui touche souvent la santé des grands chiens ; le Kangal y est particulièrement sujet.
Il faut que le propriétaire soit vigilant durant la période de croissance du chiot. Il doit aussi veiller à ses activités physiques et à sa nourriture pour qu’il ne prenne pas trop de poids.
La démodécie
C’est une maladie liée à l’acarien Demodex.
Le Demodex est transmis par la femelle à la naissance de son chien. Le Demodex vit dans les follicules pileux et ne pose pas de problème normalement.
Mais lorsque le système immunitaire du Kangal est affaibli, le chien peut avoir cette maladie. Des plaques rouges squameuses apparaissent sur la peau associée le plus souvent à une perte de poils.
Cette pathologie disparait d’elle-même le plus souvent, mais il est conseillé d’emmener le chien chez un vétérinaire. La stérilisation du chien est souvent conseillée pour éviter que cette maladie ne soit transmise aux futures générations.
L’hyperthyroïdie
Cette maladie est un dérèglement de la glande thyroïde.
Elle peut entraîner l’épilepsie, l’alopécie, l’obésité ou encore la léthargie. Une hyperpigmentation peut également toucher le chien. L’hyperthyroïdie doit être traitée avec des médicaments et une alimentation spéciale.
L’entropion
C’est un roulement de la paupière vers l’intérieur.
Cette maladie touche le plus souvent les paupières inférieures des yeux du chien. À la longue, l’entropion peut devenir irritant et provoquer une altération de la vision.
Cette pathologie survient avant la première année de vie de l’animal. Toutefois, le chien ne peut être traité que lorsqu’il est adulte. Un traitement existe avec des interventions chirurgicales. Elles sont effectuées petit à petit pour éviter que le chien ne développe un entropion.
Les risques de l’anesthésie
Le Kangal est sensible à l’anesthésie. Lorsque vous emmenez votre chien se faire opérer, vérifiez que le vétérinaire soit au courant de ce problème.
L’alimentation du Kangal
Au niveau du prix de l’alimentation, le Kangal coûte 70 à 80 euros par mois en nourriture car c’est un bon mangeur. Il a besoin de croquettes adaptées et protéinées, de l’eau à volonté et d’une surveillance de sa croissance. Comme pour toutes les races de grande taille, il est indispensable de surveiller son poids.