Pourquoi les chiens actuels perdent beaucoup plus leurs poils que les chiens d’il y a 30 ans ou 40 ans ? Vous êtes énormément à avoir eu des chiens qui, à une époque, perdaient moins leurs poils.
Le chien perd ses poils : le problème du mode de vie
La raison principale, même si ce n’est pas le seul paramètre du problème, va être liée à l’habitat et à l’environnement. Il y a 30 ou 40 ans, les chiens vivaient dehors. Ils s’épanouissaient dans le jardin, les fermes et les cours. Ils rentraient bien moins souvent en intérieur qu’aujourd’hui. De nos jours, votre chien passe en moyenne 70 % de sa vie en intérieur. À l’intérieur, nous sommes sur des températures constantes. Quelle que soit la saison, les températures ne fluctuent pas énormément. Résultat, le chien a beaucoup de mal à se réguler. Il faut savoir que le poil est fait de façon à ce qu’il tombe s’il doit tomber ou s’étoffe si la température commence à baisser dehors. Avec nos habitudes de vie actuelle, cette caractéristique naturelle du poil se voit complètement chamboulée.
En effet, en hiver lorsqu’il fait 20 ° chez vous et que votre chien sort, le poil va être soumis à des températures beaucoup plus basses. Après une heure de balade, le chien retourne dans son confort sans laisser à son corps le temps de correctement se réguler. Ce sont ces variations de température qui font qu’aujourd’hui que nous avons des chiens qui, malgré les différentes périodes de mue de l’année, perdent régulièrement un grand nombre de poils.
Bien sûr, de nombreux autres facteurs environnementaux sont à prendre en compte. Cela peut venir de l’alimentation ou encore de l’état de stress. Mais le mode de vie est le facteur principal qui influe sur la perte importante de poils chez le chien. Pour aller plus loin, les chiens vivant en intérieur il y a 30 à 40 ans ne bénéficiaient pas d’un confort optimal. En effet, les maisons possédaient de moins bonnes isolations et les gens ne possédaient pas de climatiseur. Ainsi, lorsqu’il faisait chaud à l’extérieur, il faisait également chaud à l’intérieur.
Les climatiseurs créent un réel dérèglement chez le chien. Tout comme notre exemple précédent qui se passait en hiver, l’inverse est également possible. En effet, lorsqu’il fait chaud dehors et que la climatisation intérieure est allumée, il y a un contraste d’ambiance qui s’applique. Ce facteur va avoir tendance à chambouler le comportement du poil de votre chien. Avant, le corps du chien pouvait se baser sur les saisons qui évoluaient crescendo pour réguler son poil. En effet, la transition entre l’été et l’hiver ne se fait pas en un claquement de doigts. Le chien pouvait donc s’adapter petit à petit au changement de température.
Aujourd’hui, il passe d’un extrême à l’autre, de façon très rapide, tous les jours de sa vie. Cela crée un énorme handicap pour le chien qui perd anormalement ses poils.
Le cycle du poil chez le chien
Les poils du chien sont produits de façon cyclique par les follicules pileux de la peau. Le cycle de croissance se décline donc en trois grandes phases. La première correspond à la phase de croissance (phase anagène) pendant laquelle les poils de votre chien vont pousser jusqu’à atteindre leur longueur finale.
Une fois la phase de croissance arrivée à terme, les poils de votre chien vont passer à la seconde étape de leur cycle qui est la phase intermédiaire (phase télogène). Les poils ne poussent plus, mais restent intacts durant toute la période que dure cette phase.
Après une longue phase intermédiaire, les poils du chien qui ont déjà eu le temps de vieillir commencent à tomber un à un : c’est le début d’une nouvelle phase de croissance. La chute des vieux poils annonce donc la naissance de nouveaux poils qui vont grandir et tomber à leur tour.
Le phénomène de la mue
Tous les poils du chien ont le même cycle de vie, mais ne naissent pas pendant la même période. La période de croissance ainsi que celle de chute des poils de votre chien ne sont donc pas les mêmes. Ses poils naissent de façon étagée, c’est-à-dire l’un après l’autre, et tombent de la même façon.
On dit que le chien a une mue mosaïque. C’est d’ailleurs la principale raison qui justifie que votre chien perd des poils tout au long de l’année. Mais comme je l’ai souligné au début, la chute des poils est également influencée par des paramètres comme la température et la durée du jour et de la nuit.
Ce phénomène naturel connait donc deux pics chaque année : au printemps et à l’automne. Cependant, son intensité varie selon la race du chien, son pelage et quelques autres facteurs environnementaux.
Les différentes races de chien selon le cycle du poil
La durée de chaque phase du cycle pilaire du chien varie grandement selon la race de l’individu. On distingue donc :
Les races dont la phase intermédiaire des poils dure beaucoup moins que la phase de croissance. Les poils de ces chiens restent donc intacts sur une période plus courte que la phase de chute. On assiste donc à une chute massive des poils. Cette forme de mue concerne notamment les races nordiques. Vous ne devez donc pas les toiletter au risque de voir leurs poils repousser de manière différée après la chute.
Les races pour lesquelles la phase de croissance de poils est beaucoup plus longue que la phase de chute. Le toilettage s’avère indispensable pour ces races de chien qui finissent par avoir des poils trop longs. Elles perdent également moins de poils que les autres races de chien. Le Bichon et le Yorkshire en sont de parfaits exemples.
On distingue enfin les races pour lesquelles les phases de croissance et de chute sont parfaitement équilibrées. Cela concerne la grande majorité des races de chiens. Ces dernières ont la particularité de voir leurs poils tomber peu à peu tout au long de l’année.
