Épisode 59 - Effet de meute : pourquoi le comportement change !

Effet de meute : pourquoi le comportement change !

Dans cet épisode, Tony et Romaric parlent de l'effet de meute.
Qu'est-ce que c'est ? Est-ce que tous les chiens sont concernés ? Est-ce que le fait de se retrouver en meute peut changer le comportement de votre chien ? Peut-il être négatif pour votre animal ?
Tony explique le sujet en détail, les avantages et les inconvénients. Tout ce qu'il faut savoir sur l'effet de meute et les comportements canins est dans ce podcast.

Beaucoup de canidés vivent en meute.

Le plus célèbre d’entre eux, sans doute, est le loup qui se déplace toujours en bande.

Les chiens que nous côtoyons, de nos jours, sont certes considérablement domestiqués, mais il existe tout de même chez eux une survivance de ces instincts lointains.

La vie en meute a donc une certaine importance dans la manière que votre chien a d’interagir avec le monde qui l’entoure.

L’effet de meute : le chien et la vie de groupe

Chez le chien, l’effet de meute existe bel et bien : il ne s’agit pas d’une légende urbaine. En fait, il entre en jeu dès que votre chien interagit… avec un seul autre individu !

Animal social par excellence, votre compagnon forme ainsi une sorte de meute hybride lorsqu’il est avec vous. Son comportement s’adapte au vôtre, c’est d’abord cela qu’il faut retenir.

Cela s’observe, d’ailleurs, de manière amusante, lorsque vous arrivez parmi une bande de chiens : vous constatez parfois un changement d’attitude soudain. Sans forcément le savoir, vous occasionnez des réactions qui amènent les chiens à ajuster leur comportement social. En quelque sorte, vous rebattez les cartes.

Il faut dire que le nombre d’individus, leur sexe – ainsi qu’une foule d’autres éléments qu’on trouve dans une meute – complexifient la vision que le chien se fait de son environnement social.

Le fonctionnement d’une meute, à vrai dire, est plutôt complexe. Rien n’est vraiment figé, tout fluctue en permanence.

En premier lieu, les meutes dont nous parlons sont souvent des groupes reconstitués de chiens qui ne se côtoient pas quotidiennement contrairement à une meute dite « familiale ». Ponctuellement, ceux-ci (qui mènent une vie, chacun de leur côté) sont amenés à sociabiliser – à l’occasion de rencontres entre maîtres, par exemple.

De ce fait, ces chiens doivent constamment se jauger et cerner les limites de chacun. C’est dans cette ambiance qu’une meute se forme, avec des leaders et des individus qui se laissent plutôt guider.

Le leader, c’est le chien qu’on appelle communément « alpha ». À l’autre bout de la chaîne, l’oméga ne prend pas de décision dans la vie de groupe et se contente d’obéir.

Mais tout cela, en réalité, n’est que très théorique.

Dans les faits, selon l’avis d’Esprit Dog, les meutes de chiens domestiqués ne sont que de lointaines cousines de celles que nous pouvons observer dans le monde des loups et dans celui d’autres animaux sauvages.

Le chien domestique a perdu beaucoup d’instincts primaires.

Certains de nos compagnons ont même beaucoup de mal avec la vie en meute. Cette organisation sociale occasionne en effet, beaucoup trop de stimulations (et d’informations à traiter), à leur goût.

Ainsi, de nombreux chiens qui vivent constamment avec nous ne savent pas vraiment quelle place ils doivent occuper dans une meute de chiens et se contentent « d’improviser » quand des rencontres canines se présentent.

Plusieurs contresens sont d’ailleurs faits par certains maîtres, quand ils voient une meute de chiens se constituer.

Certaines personnes pensent, par exemple, qu’un chien alpha est forcément un chien agressif. Quand elles croient identifier l’élément le plus violent d’un groupe, elles en « déduisent » alors qu’il s’agit du leader.

Or, contrairement aux idées reçues, les chiens alpha ne se battent que très rarement. Le plus souvent, ce sont les éléments dits « bêta » qui se mêlent aux bagarres. L’alpha, lui, n’intervient qu’en dernier recours.

De même, certains chiens ont l’apparence d’individus dits « omega » sans pour autant que cette appellation ne soit vraiment pertinente dans la vie quotidienne. Pour comprendre cela, il ne faut pas s’arrêter à la première impression.

L’effet de meute : savoir en tirer parti

Souvent, l’effet de meute est associé à des caractéristiques négatives. On en parle pour notamment expliquer les comportements violents – un peu comme on invoque « l’effet de bande », chez les humains.

Il faut dire qu’évoluer en groupe donne la sensation d’être plus fort, et peut effectivement inciter les chiens à se montrer plus vindicatifs que s’ils étaient tous seuls.

Mais, justement, ce « confort » à vivre en groupe peut être utilisé pour faciliter plusieurs choses très importantes dans la vie d’un chien.

Le rappel, par exemple, peut s’effectuer beaucoup plus simplement – même avec des individus ordinairement récalcitrants. Lorsqu’une grande partie du groupe – et notamment son leader – revient, les chiens un peu « à la traîne » suivent le gros de la troupe.

Dans un autre registre, un chien peureux (et qui a tendance à paniquer) peut être réconforté par la présence d’un groupe – ou même simplement par celle d’un autre chien. Si ce compagnon qui l’encadre est stable et imposant, cela peut grandement l’aider à passer outre son caractère craintif.

Il faut dire que le chien a besoin d’un groupe pour être heureux. Il a donc besoin de compagnie pour s’épanouir. Toutefois, celle-ci ne se réduit pas forcément à une meute de chiens. Les humains font également partie de l’équation, et si un chien évolue plus souvent au milieu d’humains, il peut tout à fait y trouver son bonheur. C’est l’avis d’Esprit Dog.

L’effet de meute : les goûts du chien

De même que les humains, les chiens ont des préférences, quand il s’agit de la vie de groupe. Cela n’est absolument pas quelque chose de gênant qu’il faudrait « solutionner » d’une manière ou d’une autre. Les affinités relèvent tout simplement de la personnalité des chiens en présence.

Par ailleurs, certains chiens raffolent de la vie de groupe congénère alors que d’autres s’en passeraient volontiers. Cela relève, encore une fois, de la préférence de chacun.

La FAQ

Mon chien peut-il avoir des carences affectives s'il ne vit pas au sein d'une meute ?

La meute a certes fait partie de la vie quotidienne des chiens sauvages, il y a de nombreuses générations.

De nos jours, en revanche, les chiens que nous côtoyons sont domestiqués et n’éprouvent généralement pas un besoin irrépressible de vivre avec leurs congénères.

Attention : cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut les sevrer de contacts congénères ! Bien au contraire !

Il est primordial pour l’équilibre de votre chien qu’il rencontre régulièrement des chiens au cours de ses balades par exemple.