Épisode 08 - La maltraitance

La maltraitance

Est-ce que dire « non » à son chien c'est maltraitant ? Est-ce qu'apprendre la marche en laisse à son chien c'est maltraitant ? Est-ce que les sports de mordant sont maltraitants ?

La question de la maltraitance des chiens (comme, plus largement, celle de la maltraitance animale) est un sujet extrêmement épineux.

Il faut dire qu’elle concerne la vie et le bien-être d’animaux domestiques qui n’ont pas beaucoup de moyens pour se défendre tout seuls.

Afin de leur venir en aide du mieux possible, il faut donc bâtir des règles qui garantissent leur sécurité.

La maltraitance du chien : que dit la Loi ?

Dans sa version édictée en 2021, le « Chapitre Ier : Des sévices graves ou actes de cruauté envers les animaux (Articles 521-1) » prévoit une série de peines pour les personnes qui tentent de porter atteinte à l’intégrité physique et psychique des animaux.

Ainsi, selon les mots qui figurent dans ce texte : « Le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. »

La même loi prévoit également cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende, si des sévices infligés à un animal entraînent sa mort.

Quatre types de délits sont définis par ledit texte :

  • La privation de nourriture, d’eau, de soins et le maintien de l’animal dans un environnement pouvant être cause de souffrances ;
  • L’abandon de l’animal ;
  • Les sévices corporels (sanctionnés par les peines énumérées ci-dessus) ;
  • L’atteinte à l’intégrité physique et à la vie animale.

Ces dispositions peuvent sembler dissuasives mais, dans les faits, constituer un dossier (avec photos et vidéos à l’appui) s’avère bien souvent très compliqué.

De plus, les preuves matérielles telles que photos ou vidéos sont souvent rares et/ou compliquées à obtenir. Cette démarche peut s’étaler sur 2 ou 3 années – selon les cas.

Sans surprise, de telles difficultés dissuadent de nombreuses personnes (et autres associations) de porter plainte contre des individus dont le comportement abusif est pourtant avéré.

Pour que la lutte contre la maltraitance animale soit effective, il faudrait plutôt simplifier la Loi ainsi que le cheminement qui mène à la dénonciation de comportements abusifs.

C’est l’avis d’Esprit Dog.

La maltraitance du chien : ce que cette réalité recouvre

La maltraitance d’un chien est un sujet complexe qui ne concerne pas que des sévices physiques. On peut d’ailleurs se demander quand commence-t-elle réellement ? Est-ce que mettre une petite tape sur le museau de son chien, c’est déjà le maltraiter ? Selon certaines personnes, la réponse serait affirmative…

L’avis d’Esprit Dog est clair, à ce sujet : maltraiter son chien, c’est – par exemple – lui donner des coups, et vouloir lui faire mal ; non pas attirer son attention, avec une petite pichenette qui ne lui occasionnera ni douleur, ni sévice ou traumatisme quelconque.

Par ailleurs, donner des coups à son chien n’est pas seulement répréhensible à cause de la douleur que cela lui inflige.

Mis dans une telle situation, l’animal – en retour – perd toute confiance en son propriétaire et ne le considère plus comme un tuteur fiable. Les coups ont donc également une portée psychologique.

Mais la maltraitance ne se réduit pas à ce type d’exemples.

Il existe également des formes de maltraitance psychologique qui passent relativement inaperçues.

Isoler un chien du reste du monde, par exemple, c’est déjà lui faire du mal. C’est précisément ce qui arrive si vous le laissez constamment seul dans le jardin… en pensant que le plein air suffirait à le rendre heureux !

Le laisser constamment attaché en laisse est également une source de souffrances. Un chien a besoin de se dépenser, et le brider en permanence ne peut que le rendre anxieux et malheureux…

Dans un tout autre style, laisser beaucoup trop de liberté à son chien peut également s’apparenter à de la maltraitance ! En effet, pour être épanoui, un chien a besoin de savoir exactement ce qu’il peut et ne peut pas faire. Il n’est pas naturel pour lui de faire trop de choix (même s’il s’agit d’un chien décisionnaire).

Un chien demande également à expérimenter tout le panel émotionnel que les humains connaissent également dans leur vie : ainsi, il lui faut beaucoup de joie, mais aussi quelques moments de frustration inévitables car la vie est ainsi faite (qui lui apprendront le sens des limites).

En lui laissant beaucoup trop de libertés, au contraire, vous le laissez développer des déviances comportementales (qui le feront bien plus souffrir, par la suite).

La maltraitance du chien : les accessoires qui font souffrir

Certains particuliers veulent bien éduquer leur chien, mais sont parfois induits en erreur par des sites ou des éducateurs dont la qualification est plus que douteuse.

Parmi les erreurs (malheureusement) en vogue, l’on trouve le cas des accessoires canins.

En théorie, un accessoire est là pour épauler un éducateur canin (dans des situations bien précises, qui plus est). Dans la pratique, certains d’entre eux sont utilisés à tort et à travers… Et cela se complique vraiment, quand ces objets engendrent de la douleur…

Ce n’est pas un scoop : un collier étrangleur étrangle vraiment un chien. Ce n’est donc surtout pas un accessoire qu’on peut utiliser à la légère.

À vrai dire, tous ces accessoires ne devraient même pas être en vente libre pour les particuliers. Les dérives qu’ils engendrent sont beaucoup trop nocives. C’est l’avis d’Esprit Dog.

De leur côté, les bons éducateurs mettent tout en œuvre pour aider les particuliers à éduquer leur chien, de la manière la plus douce possible. Dans cette optique, ils séparent d’ailleurs les erreurs d’éducation de la maltraitance délibérée.

Si cette dernière est éminemment condamnable et doit être sanctionnée par les autorités compétentes, ce qui relève de l’erreur – en revanche – doit être analysé avec empathie et pédagogie.

Nul n’est parfait, encore moins quand il s’agit d’interagir avec un animal qui a sa propre logique – à certains égards, bien différente de la nôtre.

C’est la raison pour laquelle il faut prendre le temps de s’améliorer, en apprenant notamment ce qui peut aider un chien à être épanoui au quotidien.

La FAQ

Où commence la maltraitance du chien ?

Le sujet de la maltraitance est évidemment à prendre au sérieux, si nous voulons que nos chiens vivent la meilleure vie possible.

Il est donc compréhensible de vouloir les protéger à tout prix de tous types d’abus.

Cependant, selon l’avis d’Esprit Dog, il faudrait tout le même réserver le terme de « maltraitance » pour des faits réellement violents.

En effet, certains maîtres font du mal à leur chien sans s’en rendre compte – simplement en le laissant trop souvent attaché. N’étant pas vraiment conscients du mal qu’ils font, ils ne méritent donc pas d’être brocardés comme des personnes malveillantes.

Pour les aider, il vaut mieux se montrer empathique et pédagogue à leur égard.

Par ailleurs, cette démarche a justement l’avantage d’aider à cibler les véritables cas de maltraitance (ce qui pourrait conduire à la mise en place d’un système juridique véritablement clair et performant).

Que pourrait-on faire pour sanctionner les propriétaires maltraitants ?

La première des mesures à prendre serait de clarifier les lois qui visent à protéger les animaux.

Dans l’idéal, celles-ci devraient faciliter le système des dépôts de plaintes ainsi que celui des sanctions appliquées à l’encontre des maîtres malveillants.

Par ailleurs, les individus sanctionnés devraient figurer sur un fichier d’interdiction qui rendrait toute adoption ultérieure impossible.

Quid des sports canins : favorisent-ils la maltraitance ?

L’idée des sports canins est belle, mais elle occasionne malheureusement quelques dérives.

Au nom de la compétition, certains chiens sont malheureusement surmenés – voire battus physiquement.

Pour aider ces animaux, il faudrait d’abord reconnaître leurs souffrances.

Par la suite, l’idéal serait d’assouplir les règles de ces sports et changer les pratiques éducatives qui en découlent.