Épisode 14 - La fugue

La fugue

Est-ce que certaines races de chiens sont plus fugueuses que d'autres ? D'où vient les problèmes de fugue ? Peut-on les régler ?

La fugue est souvent l’une des plus grandes craintes qui hantent les propriétaires de chiens.

Afin d’éviter une situation aussi épineuse, certain(e)s maître(sse)s évitent donc certaines races réputées « fugueuses ».

Mais la fugue peut-elle se résumer à des considérations aussi simplistes que celles-là ?

Les chiens fugueurs : une question de races ?

Aucun chien ne naît fugueur, c’est la première certitude qu’il faut énoncer.

Cependant, dire que toutes les races canines sont égales face à la fugue serait plutôt réducteur. Certains chiens ont, du fait de leur pedigree, peuvent avoir plus de facilités à s’éloigner de leur maître(ss)e.

Le Husky, par exemple, est censé parcourir de grands territoires.

Si son maître ne l’aide pas à assouvir ce besoin, il peut être tenté de se « débrouiller » pour parcourir ces kilomètres… par ses propres moyens ! Mais il n’y a pas que ce besoin de se déplacer qui peut animer le Husky.

Cet animal (s’il s’agit d’un mâle) est également très sensible aux phéromones que diffusent les femelles qui se trouvent dans ses environs. Doté d’un excellent odorat, ce chien est également extrêmement motivé pour aller retrouver la femelle qu’il convoite…

Ces prédispositions peuvent laisser penser que le Husky est très difficile à gérer et qu’il demande donc une éducation très stricte. Ce serait là une erreur (que commettent malheureusement beaucoup de personnes) !

Le Husky autorise certes moins d’erreurs à son maître (comparé à d’autres races canines)… c’est la raison pour laquelle il ne faut surtout pas se tromper de diagnostic !

Attacher un tel chien, parce qu’on craint qu’il fugue, peut le motiver justement à partir de votre domicile !

Ainsi, un cercle vicieux peut parfois s’observer dans certains foyers.

Pensant avoir adopté un chien « congénitalement » fugueur, certain(e)s maître(ss)es le laissent constamment attachés… et motivent fatalement leur animal à aller voir ailleurs !

Ainsi, pour la fugue (comme pour d’autres éléments de la vie canine), il ne faut surtout pas mal interpréter les choses.

Les chiens de chasse, par exemple, peuvent parfaitement vadrouiller quand ils se trouvent en plein air – puis revenir une heure et demie après être partis. Parle-t-on alors de chasse ou de fugue ?

Certains chiens d’autres races ont un peu la même démarche, mais perdent la piste arrière – ce qui les empêche de revenir à bon port. Ils ne sont donc pas vraiment fugueurs, mais plutôt égarés.

Le chien fugueur : quelles sont ses motivations ?

En fait, les raisons qui peuvent causer le départ d’un chien sont nombreuses. Mais comprendre les motivations d’un chien fugueur peut justement aider la plupart des propriétaires à éviter les situations qui fâchent.

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Comme nous l’avons déjà mentionné, certains chiens fuguent pour des raisons qui tiennent à leurs pulsions sexuelles. Mais d’autres mettent le museau dehors, simplement par opportunisme !

Considérant l’endroit où ils vivent comme leur territoire, ils cherchent innocemment à agrandir leur lieu de vie en allant marcher. Ainsi, même des chiens qui se sentent parfaitement bien chez eux peuvent être amenés à fuguer.

En revanche, il est évident que le mal-être d’un chien renforce ses envies de fugue.

S’il végète constamment dans un jardin, s’il est constamment attaché, s’il ne se sent pas bien dans son foyer, ou s’il souffre d’anxiété de séparation : un chien peut parfaitement saisir la première opportunité qui se présente, pour prendre la poudre d’escampette.

De même, un chien qui a peur (à cause d’un feu d’artifice, par exemple) peut être amené à fuir l’endroit où il se trouve. Il s’agit d’une réaction instinctive face à une chose qu’il estime être un danger pour sa survie.

Le chien fugueur : trouver les bons remèdes

Il est parfaitement compréhensible qu’une fugue soit quelque chose d’anxiogène pour les propriétaires canins. Toutefois, il ne faut surtout pas se laisser emporter par l’émotion quand cela se produit.

Par exemple, lorsque vous retrouvez votre chien fugueur : ne le disputez surtout pas ! Dans un tel cas, le chien ne comprend absolument pas en quoi il a fauté, et vos remontrances (ainsi que vos éventuelles sanctions) risquent plutôt de lui donner envie de repartir en vadrouille !

De même, les accessoires ne sont pas du tout des solutions miracles… bien au contraire !

Le collier anti-fugue, par exemple, est à bannir absolument. L’avis d’Esprit Dog est sans équivoque, à ce sujet. Le dispositif en lui-même, pour commencer, n’est pas vraiment performant.

Votre chien peut, en effet, comprendre intuitivement que la décharge qu’il prend n’est que momentanée et que celle-ci cesse une fois qu’il a dépassé la zone délimitée. Un chien vraiment motivé par la fugue pourra donc passer cet obstacle, sans vraiment sourciller.

Un chien anxieux, par contre, restera peut-être bien sagement dans l’espace que vous lui avez concédé… mais verra ses troubles s’aggraver, puisqu’il associera ses mouvements à la douleur que lui inflige le collier en question.

En fait, comme pour d’autres troubles canins, la fugue est souvent la conséquence de certaines erreurs éducatives. C’est la raison pour laquelle il vaut mieux remonter à la source du problème.

Admettons que votre chien fugue en balade : avait-il appris le suivi naturel ?

Celui-ci est censé être acquis au cours de l’enfance de l’animal – au moment où il est facile de le détacher car, à deux mois, votre chiot ne prendra pas le risque de trop s’éloigner de vous, il est trop petit et le monde est trop grand pour lui.

Cependant, l’erreur que commettent beaucoup de maître(sse)s est de faire marcher leur chiot en laisse, alors qu’il n’a que 2 mois. Or, ce n’est pas du tout une bonne méthode pour qu’un chien puisse se repérer dans l’espace, comprendre la notion de déplacement – et, même, pour qu’il puisse sereinement profiter du monde qui l’entoure.

En ne posant pas les bases d’un déplacement naturel en binôme (au cours duquel votre chien suivra votre trajectoire, en observant simplement votre mouvement), vous favorisez certaines incompréhensions chez lui.

Voilà l’exemple d’une erreur éducative qui peut engendrer la fugue (fût-elle involontaire) ou la divagation de votre animal.

Or, c’est en misant sur une éducation bien pensée que vous limiterez les risques de fugue chez votre compagnon de vie.

La FAQ

J'ai déménagé il y a pas longtemps : mon chien risque-t-il de faire une fugue ?

Si vous avez déménagé, mais que vous restez dans la même ville, votre chien peut effectivement être tenté de se rendre à votre ancien domicile.

La raison en est simple : ce lieu lui évoque quelque chose de familier, ne serait-ce qu’au niveau des odeurs (très importantes, dans la psyché du chien).

En fait, votre animal peut considérer votre ancien domicile comme son territoire légitime.

À vous, donc, de l’aider à se familiariser du mieux possible avec votre nouveau lieu de vie. S’il s’y sent rapidement chez lui, ses envies s’estomperont naturellement.

Mon chien creuse souvent des trous sous le grillage : est-ce normal ?

Quand ils se trouvent dans un jardin, par exemple, les chiens ont fréquemment tendance à creuser des trous.

Pour eux, il s’agit d’une distraction comme une autre. Si en plus elle leur plaît, alors elle s’auto-renforce naturellement et les chiens en font même une manie.

Attention, cependant, si votre animal creuse souvent des trous, c’est peut-être parce qu’il s’ennuie un peu

Et si vous ne lui faites pas vivre des choses enrichissantes, il peut très bien être tenté d’aller voir ailleurs pour découvrir du beau monde…

En ce sens, creuser un trou sous le grillage équivaut peut-être – pour lui – au cas d’un bagnard qui essaierait de limer les barreaux d’une prison…

Veillez donc à bien subvenir à tous ses besoins et à lui proposer des balades et activités enrichissantes d’un point de vue physique mais aussi mental !