Épisode 23 - Les chiens de refuge

Les chiens de refuge

Quelles questions se poser avant de prendre un chien de refuge ? Est-ce que tout le monde peut en adopter ? Comment se préparer au mieux pour accueillir le chien chez soi ?

Beaucoup de personnes s’orientent vers un éleveur, pour adopter un chien.

Mais ce n’est pas la seule manière d’avoir un animal.

Il est, en effet, possible de recourir à l’adoption d’un chien en refuge.

Cette décision, toutefois, n’est vraiment pas à prendre à la légère.

L’adoption d’un chien en refuge : comprendre le vécu de l’animal

Qu’il s’agisse d’une adoption chez un éleveur, ou d’une adoption en refuge, la démarche d’acquisition d’un animal de compagnie ne peut pas se faire sur un coup de tête.

Évitez donc les « coups de folie  », après un « coup de foudre  » avec un animal qui vous aurait attendri au cours d’une visite menée dans des locaux associatifs, par exemple.

Certes, les belles rencontres peuvent donner naissance à de belles histoires… mais il faut tout de même s’assurer – au préalable – qu’on a bien le cadre de vie nécessaire à l’éducation de l’animal en question.

Or, cela n’est pas toujours le cas, puisque beaucoup de chiens de refugesont de nouveau abandonnés après avoir pourtant trouvé preneur !

Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène, et certaines d’entre elles tiennent premièrement au vécu du chien de refuge.

Un chien qui vit dans de telles conditions n’a, par définition, pas (ou souvent, « plus ») de maître attitré.

Il n’a donc pas vraiment de lien d’attachement, et la seule ressource dont il dispose est lui-même.

Dans cette nouvelle vie qu’il mène, bon gré mal gré, il a même identifié son box comme son territoire.

Ne soyez donc pas étonné(e), s’il grogne ou aboie lorsque vous passez simplement à proximité de lui.

Cependant, après avoir fait un peu connaissance, il est possible que le courant passe et que le chien soit finalement adopté.

N’allez pas penser que le plus dur est fait !

Certes, il arrive que des chiens de refuge s’attachent immédiatement de manière fusionnelle à leur nouveau maître, parce qu’ils le voient comme le « sauveur » qui les a arrachés à une bien âpre vie menée derrière des barreaux.

Mais ce n’est pas toujours le cas !

Pour certains chiens maltraités, le refuge a représenté une sorte de zone de sécurité qui les a protégés de leur ancien environnement toxique.

Dans ce contexte, le mot « refuge » prend alors tout son sens…

Quand ils partent de cet endroit qu’ils avaient appris à aimer, ces animaux peuvent ainsi se trouver désorientés et demander encore plus de tact pour se sentir à l’aise.

C’est donc au nouveau propriétaire de se renseigner et de comprendre le vécu du chien qu’il accueille, afin de lui proposer un foyer à la hauteur de ses espérances.

N’allez pas penser, non plus, qu’un chien adulte ne demande pas d’éducation et qu’il est – en cela – préférable à un chiot auquel il faudra tout apprendre.

En premier lieu, de telles considérations ne sont pas vraiment un bon préalable pour adopter un chien.

En effet, si vous n’aimez pas éduquer un animal de compagnie, il est préférable que vous n’en n’adoptiez pas. C’est l’avis d’Esprit Dog.

D’autre part, il est tout à fait possible qu’un chien adulte n’ait plus la moindre notion de vie sociale en compagnie d’un humain.

C’est même très courant : après tout, en étant placé en refuge, un animal perd souvent la notion de propreté, puisqu’il est souvent amené à faire ses besoins dans son box (c’est-à-dire, là où il mange et où il dort).

Il n’est donc pas rare de devoir reprendre une éducation à 0, avec un chien de refuge.

C’est même conseillé, puisque cela permet de cerner un peu mieux la personnalité du chien.

Évidemment, avec une telle démarche, il est vivement conseillé de se montrer indulgent avec l’animal – en mettant notamment de côté le fait qu’il s’agit d’un chien adulte, censé avoir certaines « bases » dans le domaine de la propreté, par exemple.

L’adoption d’un chien en refuge : trouver le bon profil

Avoir des préférences est une chose, mais il faut également s’assurer que votre choix corresponde à une compatibilité de profils, entre vous et l’animal adopté.

Prenons un exemple : si le chien que vous convoitez est réactif congénère, il est hautement conseillé de ne pas le prendre si vous avez déjà des chiens dans votre foyer !

La justesse de cet exemple vaut également si un chien est réactif envers des chats, des enfants, etc.

Sachant cela, il peut être tentant de se demander comment tester la compatibilité d’un chien de refuge avec son nouveau foyer.

Certains refuges proposent des tests un peu particuliers : l’adoptant récupère le chien sur place, puis l’amène à son domicile pendant une durée très limitée (un week-end, le plus souvent).

Puis, l’individu ramène le chien au refuge… et le reprend encore pour une durée limitée, la semaine suivante, et ainsi de suite…

Ce fonctionnement à « dose homéopathique » pourrait sembler judicieux pour « prendre la température » et tester les compatibilités entre le chien et sa nouvelle famille… cependant, il s’agit d’une fausse bonne idée !

Et pour cause : l’effet que produit une telle démarche sur un chien qui a déjà été abandonné n’est pas vraiment celui qu’on escompte…

En étant sans cesse ballotté, l’animal revit sans cesse des moments de séparation – ce qui peut le plonger dans un certain désarroi… et donc faire capoter l’adoption telle qu’elle était prévue.

C’est la raison pour laquelle il faut éviter cette méthode le plus souvent possible.

C’est l’avis d’Esprit Dog.

L’adoption d’un chien en refuge : savoir le mettre à l’aise

En fait, l’idéal pour voir si un chien se comporte de manière détendue avec nous, c’est de faire une simple petite promenade avec lui, en compagnie d’un bénévole/professionnel.

Généralement, selon l’avis d’Esprit Dog, cela suffit amplement pour observer les réactions de l’animal en question.

Si tout vous convient, vient ensuite le moment de ramener le chien chez vous.

Laissez-le d’abord découvrir tranquillement votre domicile : il faut que votre nouveau compagnon se familiarise le plus sereinement possible, avec son nouveau lieu de vie.

Ne soyez pas trop sévère avec lui, laissez-le même faire ses premières bêtises. C’est comme cela qu’il apprendra les limites que vous lui imposez.

Puis, bien sûr, sortez-le et amusez-vous avec lui en plein air. Ces premiers moments passés dehors bâtiront une relation complice.

Une relation gagnant-gagnant, dans laquelle vous obtiendrez un nouveau compagnon et votre chien héritera d’une nouvelle vie, beaucoup plus réjouissante que la précédente.

👉 Maintenant que vous savez tout sur l’adoption en refuge, découvrez si les refuges ont des critères trop restrictifs concernant leurs adoptants !

La FAQ

J'hésite entre prendre un chiot chez un éleveur, et un chien dans un refuge : quelle solution choisir ?

Acquérir un chiot auprès d’un éleveur et adopter un chien dans un refuge sont deux démarches tout à fait différentes.

D’un point de vue des finances, tout d’abord, les prix ne sont pas vraiment les mêmes (puisque les prix pratiqués par les éleveurs sont beaucoup plus chers).

Mais ce n’est pas ce qui doit prioritairement dicter votre choix.

Un chien de refuge a déjà eu une première vie avant de vous rencontrer : cela implique certaines précautions, vous devez en prendre conscience.

Toutefois, n’écoutez pas non plus les discours culpabilisants qui vous expliquent qu’acheter un chiot chez un éleveur condamne les chiens de refuge à une lente mort solitaire.

Le problème principal, c’est bien l’abandon des chiens – et pas autre chose.

C’est l’avis d’Esprit Dog.

Comment puis-je apprendre la propreté à un chien de refuge ?

Ayant – parfois longuement – été livrés à eux-mêmes, les chiens de refuge n’ont pas forcément une notion de la propreté extrêmement pointue.

Même s’ils sont adultes, il faut donc prendre le temps de leur apprendre ces règles basiques de vie en société.

L’idéal, pour faire intégrer cela à votre chien, de manière intuitive, est de jouer avec les surfaces par exemple.

Faite-lui comprendre que l’herbe est un endroit où il peut se soulager, tandis que les surfaces dures comme le béton ne sont faites que pour marcher dessus.

De cette manière, vous éviterez sans doute des mauvaises surprises chez vous.