Certains éducateurs canins donnent parfois des conseils étonnants.
Niki French, une personne du métier, a notamment écrit un ouvrage au titre qui laisse perplexe : « Stop walking the dog » (c’est-à-dire… « Arrêtez de sortir votre chien » !).
Le propos du livre est clair : la balade est quelque chose d’anxiogène pour votre animal !
Ne pas sortir son chien… vraiment ?!
Vous avez bien lu, pour l’éducatrice en question, une simple balade pourrait mettre votre chien dans un très mauvais état.
Selon elle, ce serait même quelque chose de « contre-nature », inventé par l’Homme et imposé à cet animal de compagnie.
À la place, la Britannique propose plutôt aux propriétaires de chiens de jouer (par exemple) dans le jardin, avec leur animal.
Avant de poursuivre, il faut déjà mettre quelques choses au clair.
L’humain n’a pas inventé la balade, il a simplement opéré la domestication d’un animal sauvage (qui était l’ancêtre du chien).
En effet, à l’instar des loups, les chiens se promènent bien à l’état naturel. C’est même de cette manière qu’ils découvrent leur environnement.
Mais ce n’est pas la seule chose qu’il faut préciser.
Si le chien ne se promène plus, s’il ne marche plus suffisamment : il n’est plus en bonne condition physique et son corps a tendance à vieillir bien plus vite.
La conséquence est alors cruelle : sa mort arrive bien plus vite que s’il faisait ses kilomètres de marche quotidiens.
Rien de surprenant : ce n’est pas en devenant obèse (puisqu’il mange et ne dépense plus son énergie) et en ne sollicitant plus ses articulations que votre animal risque de se maintenir en forme…
Et que dire de sa santé mentale ?
À l’instar de nous autres humains, un chien qui ne sort pas n’est pas épanoui.
Sa stabilité psychique en prend un coup et, à force de tourner en rond, il risque bien de perdre pied avec la réalité.
Pour tout dire, beaucoup d’humains n’imaginent même pas à quel point les chiens ont besoin de sortir pour sentir le monde.
L’odorat du chien est, effectivement, bien plus développé que le nôtre.
C’est bien avec sa truffe qu’il explore les endroits qu’il parcourt.
Pendant une balade, le chien prend ainsi les odeurs de tout ce qui l’environne.
Vous comprenez donc pourquoi il est si important que les environnements dans lesquels il évolue soient riches et présentent des surfaces (ainsi que d’autres éléments) élaborés.
En restant cloîtré chez lui – et même en ne marchant que sur du béton – le chien ne risque pas de s’épanouir et de grandir sur le plan intellectuel.
Un tel lieu de vie est bien trop aseptisé pour produire cela.
L’aseptisation, c’est d’ailleurs ce que nous propose le programme de vie présent dans l’ouvrage de Niki French.
Partons du principe qu’elle a raison et que les balades présentent forcément des éléments anxiogènes … et alors ?
Pour les humains, la vie est bien faite d’embûches.
Celle des chiens n’est guère différente.
Prive-t-on les enfants d’école, à cause de leurs chamailleries ?
Vous retenez-vous de sortir, parce que vous risquez de vivre quelques moments de tension dehors ?
C’est bien en vivant ces expériences que vous grandissez en tant qu’individus.
Pour le chien c’est la même chose.
C’est la raison pour laquelle il ne faut surtout pas dramatiser les éventuelles chamailleries qu’il a avec ses congénères (ou d’autres individus) par exemple.
C’est l’avis d’Esprit Dog.
Ne pas sortir son chien : quand cela arrive
Tout cela étant précisé, il ne faut pas non plus partir vers l’extrême inverse.
Certains maîtres, par exemple, culpabilisent s’ils ne sortent pas leurs chiens tous les jours.
Pourtant, il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter.
Mieux vaut se balader moins, mais mieux (toute proportion gardée). C’est l’avis d’Esprit Dog.
Le chien y trouvera toujours son compte.
Si, au cours d’une semaine, il pleut un jour (par exemple) : cela peut parfaitement être l’occasion de se prélasser à la maison.
Si, en plus, votre chien a « appris à ne rien faire », il vivra même ce moment extrêmement bien.
C’est quelque chose de plutôt méconnu, mais les chiens n’ont vraiment pas besoin d’être constamment stimulés.
C’est la raison pour laquelle il est conseillé de leur réserver régulièrement quelques petits moments où ils sont livrés à eux-mêmes.
Évidemment, n’allez pas penser non plus que vous pouvez rester chez vous tous les jours de la semaine !
Tout est une question de dosage !
L’état nerveux de votre chien est d’ailleurs une bonne indication de son seuil de tolérance.
Un chien qui ne s’est pas suffisamment dépensé n’est plus réceptif à ce que vous lui dites. Il est dissipé et mordille tout ce qui bouge.
Pas question, donc, de se trouver des excuses, pour reporter indéfiniment des balades qui sont nécessaires à son bien-être.
Ne pas sortir son chien : prendre le contre-pied
Une fois que vous vous trouvez dehors avec votre chien, pensez également à le détacher le plus souvent possible.
En étant libre de ses mouvements, votre chien ne se dépense pas du tout de la même manière que si vous le bridez.
Au pire, si vous avez un peu peur qu’il vous échappe, mettez-lui une longe avec une distance de 20 mètres.
L’idéal, cependant, est vraiment de s’approcher du 0 accessoires : en étant (presque) à l’état naturel, votre chien avancera en se sentant bien plus épanoui. C’est l’avis d’Esprit Dog.
Les activités que vous lui proposez doivent également être choisies en fonction de ses envies.
Il n’y a aucune obligation en la matière : votre animal a sa propre personnalité et il est normal qu’il ait ses préférences.
Vous pouvez même prendre ses goûts pour une sorte de défi : tentez de lui rendre certaines activités intéressantes, en les abordant sous un angle inédit !
Quoi qu’il en soit, la balade avec votre chien doit être un rendez-vous régulier au cours duquel votre chien peut se dépenser sans arrière-pensée.
On est donc loin des interdictions insensées qui confinent indéfiniment votre chien dans des lieux clos (ou presque) …
