Épisode 31- Des refuges trop restrictifs ?

Des refuges trop restrictifs ?

Est-ce que les refuges ont des critères trop restrictifs concernant leurs adoptants ? Comment peuvent-ils améliorer le système d'adoption ?
Retrouvez le témoignage de directeurs de refuges mais aussi d'adoptants dans ce nouvel épisode de Bande de chiens !

Nombreuses sont les personnes à vouloir adopter un chien dans un refuge.

Malheureusement pour tous ces prétendants, les refuges ferment parfois la porte à toute adoption – avec des critères qui peuvent sembler abusifs.

Adopter en refuge : le parcours du combattant

Adopter en refuge (en France, tout du moins) demande de remplir quelques formulaires. Ces documents visent à vérifier certaines formalités.

  • Avez-vous les moyens de prendre soin d’un animal ?
  • Avez-vous un logement salubre ?
  • Avez-vous suffisamment de temps pour sortir votre chien ?

Toutes ces questions peuvent sembler relever du bon sens, pourtant elles ne peuvent pas non plus tout élucider.

Au contraire, avec le temps, les exigences des refuges deviennent tellement pointues… qu’elles poussent les prétendants à mentir aux questions qu’on leur pose !

Un effet pervers qui ne peut vraiment pas déboucher sur une relation de confiance.

Parmi les critères en questions, se trouvent d’ailleurs certains éléments plus que discutables.

Certaines personnes se sont, par exemple, vu refuser l’adoption d’un chien… au motif qu’elles étaient trop vieilles !

Or, à moins d’être incapable de vivre de manière indépendante, une personne d’un âge avancé peut tout à fait prendre soin d’un chien.

Pour cela, il suffit de pouvoir marcher aux côtés de son animal – nul besoin de courir après lui et ce, quelle que soit la race.

De l’autre côté du spectre, des individus encore étudiants ont également essuyé un refus… au motif qu’ils étaient trop jeunes !

Dans ce cas précis, c’est bien l’immaturité et/ou l’instabilité de leur situation qui était mise en avant par les refuges consultés.

L’avis d’Esprit Dog est clair à ce sujet, il n’y a pas d’âge qui rendrait l’adoption d’un chien non-souhaitable.

Au lieu de rayer des candidatures pour ce simple motif, les refuges devraient plutôt chercher à savoir si l’adoptant a mûri son projet d’adoption.

C’est sur la base d’un dialogue franc et honnête qu’une bonne réponse à cette question peut être trouvée.

Adopter en refuge : penser au bien du chien

Évidemment, il y a certaines décisions qui semblent tout à fait justifiées.

Si un chien présente une agressivité congénère (ou avec d’autres espèces), par exemple, on ne va pas le confier à un foyer qui a déjà d’autres animaux.

De même, si un chien a déjà agressé des enfants par le passé, un refuge ne peut surtout pas prendre le risque (pour les humains, comme pour le chien) de l’attribuer à une famille avec des enfants en bas âge.

En fait, un refuge devrait plutôt avoir le rôle d’un guide ou de tuteur avec les adoptants – plutôt que celui d’une personne d’autorité qui fait passer un entretien d’embauche.

Nous ne disons pas que c’est là quelque chose de simple – nous savons que les refuges ont beaucoup de travail – mais ce serait vraiment la bonne direction à prendre, et ce pour le bien de tout le monde.

C’est l’avis d’Esprit Dog.

Adopter en refuge : se comprendre les uns les autres

Nous imaginons bien que les refuges, de même que le monde associatif, ne mettent pas en place – par pur plaisir – des processus de sélection incroyablement draconiens.

À force de voir des personnes négligemment abandonner leur chien (voire le maltraiter de manière plus grave encore), les volontaires qui travaillent dans ces structures peuvent logiquement nourrir une vision très pessimiste du monde canin.

C’est ce regard biaisé qui favoriserait leur sévérité, au moment de choisir de nouveaux maîtres pour leurs pensionnaires.

Très franchement, ce comportement peut se comprendre mais le fait de continuer à vivre en vase clos ne peut absolument pas arranger la situation.

Et pour cause : de leur côté, de futurs maîtres au comportement tout à fait valable se retrouvent découragés.

Motivés à l’idée d’offrir un nouveau foyer à un animal en détresse, ils en viennent donc à jeter l’éponge.

Parfois, ils abandonnent l’idée d’avoir un nouveau compagnon. D’autres fois, ils se tournent vers l’élevage.

À l’arrivée, les grands perdants de cette histoire sont bien les chiens.

Les Malinois, par exemple, ne semblent jamais trouver chaussures à leurs pattes.

Certes, il s’agit d’une race dont les individus peuvent être exigeants sur le plan éducatif.

Toutefois, cette réalité a engendré des préjugés notamment chez les personnes qui travaillent en refuge.

Il est nullement obligatoire d’être jeune (mais pas trop), très énergique et quasiment sans emploi pour élever un Malinois comme il se doit !

Au contraire, et c’est l’avis d’Esprit Dog, la solution au malheur de ces chiens se trouve plutôt du côté des lignées à laquelle ils appartiennent…

Si les Malinois se trouvent être à ce point sur la sellette aujourd’hui, c’est peut-être parce que certains éleveurs ont graduellement sur-renforcé des tendances plutôt fougueuses présentes chez cette race.

La communication déployée au sujet de cet animal n’a certainement pas arrangé les choses : devenu un phénomène de mode, il a atterri au sein de bon nombres de foyers qui ne savaient pas vraiment comment l’éduquer.

Pour sortir tous ces pauvres chiens du refuge, il faudra donc renouer avec le bon sens, mais également une bonne dose d’empathie, de confiance et de communication.

Adopter en refuge : la FAQ

Quels sont vraiment les critères les plus importants pour qu'un refuge accepte de confier un chien ?

De l’avis de plusieurs particuliers, les refuges continuent à donner une grande importance à des éléments aussi variés que :

  • l’âge du prétendant,
  • son emploi du temps,
  • ainsi que son lieu de vie.

Certaines personnes se sont ainsi vu refuser l’adoption d’un chien (généralement de grande taille), parce qu’elles avaient un appartement.

Vous connaissez l’avis d’Esprit Dog à ce sujet : nous pensons que toutes les races de chien peuvent vivre en appartement. L’important réside dans les activités que vous proposez à votre animal, lorsque vous le faites sortir de chez vous.

Les refuges devraient avoir les mêmes considérations.

Comment convaincre un refuge de me confier un chien ?

Quelle que soit votre situation professionnelle ou familiale, l’adoption d’un chien ne peut absolument pas être un caprice.

Au contraire, vous devez plutôt voir cet acte comme un projet sérieux – comme lorsque vous décidez d’avoir un enfant par exemple.

C’est précisément cette motivation profonde que vous devez communiquer à vos interlocuteurs, lorsque vous prévoyez d’adopter un chien en refuge.