Quand une punition dure dans le temps, elle devient immédiatement inefficace.
Pour comprendre qu’il a fauté, un chien ne doit surtout pas interpréter la sanction que vous lui infligez comme une nouvelle norme.
05/03/2023
Il y a tellement de punitions qui ruinent la relation que vous avez avec vos chiens que l'on ne peut pas rester sans rien faire. Pour y remédier, Tony et Romaric parlent de celles qu'il ne faut pas leur infliger afin de ne pas les détruire mentalement !
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Même si vous éduquez votre chien parfaitement, dans la plus grande des douceurs, viendront des moments où vous devrez indiquer à votre chien qu’il ne procède pas de la même façon.
Vous serez alors amené à lui indiquer qu’il agit mal et à le corriger.
Cela est tout à fait normal dans le parcours d’un maître avec son chien.
La punition la plus courante – et la plus fâcheuse – est certainement celle de frapper son chien, celle-ci devrait être interdite.
Mettons d’emblée les choses au clair. Selon l’avis d’Esprit Dog (et selon celui de toute personne éclairée) : frapper son animal de compagnie est quelque chose d’extrêmement mal et de répréhensible.
Il ne faut jamais commettre ce genre de gestes.
La nature étant bien faite, la sanction corporelle est d’ailleurs contre-productive sur le plan psychologique.
En effet, un chien battu aura fortement tendance à devenir agressif – ce qui le rendra d’autant moins discipliné.
Mais ce n’est pas tout : en frappant votre animal, c’est toute votre image qui change à ses yeux.
Votre autorité naturelle se déprécie grandement. Vous passez donc pour quelqu’un qui manque de charisme et de confiance. De ce fait, vous apparaissez comme un maître faible dont la violence traduit un énorme échec éducatif.
De manière générale, vous pouvez estimer que vous disposez d’une certaine « jauge d’erreur » en ce qui concerne l’éducation de votre animal de compagnie.
Autrement dit, vous n’avez pas le luxe de vous fourvoyer de manière trop régulière et/ou excessive avec lui. Si vous ne voulez pas que le ressort de la complicité maître-chien soit rompu de manière quasiment irréversible.
Bien évidemment, la violence ne rentre même pas dans cette « jauge d’erreur », elle est tout bonnement proscrite !
Il faut dire qu’il y a des comportements impardonnables qui expliquent aisément une prise de distance définitive de la part du chien.
Le fait de frapper avec la volonté de faire mal représente, par exemple, le degré le plus haut et le plus abject de violence appliquée à l’encontre des animaux.
La violence verbale ne doit pas non plus être négligée.
Hurler sur son chien, ce n’est pas donner des coups ; certes. Cela n’en demeure pas moins un échec ! Cela engendre une perte de valeur et de crédibilité de l’humain aux yeux de son animal.
Dans tous les cas, la communication reste la solution à privilégier. La communication avec le chien, bien évidemment, mais également entre humains.
Pour le dire plus clairement : il ne doit surtout pas exister une quelconque forme d’omerta au sujet de la violence humaine vis-à-vis des chiens. Pas d’angélisme à ce sujet, donc.
👉 Découvrez la suite de notre podcast ici, la punition interdite (partie 2)
Sans aller jusqu’aux coups et blessures, certaines punitions ne sont absolument pas appropriées à une éducation canine qui se veut saine.
Prenons l’exemple de l’apprentissage de la propreté.
Une « légende urbaine » prétend que mettre le museau du chien dans ses excréments le dissuade de les faire n’importe où. C’est une aberration !
En agissant de la sorte, vous faites entrer un grand nombre de bactéries dans la truffe de votre chien. Il peut donc en devenir malade.
Sonné par une telle sanction, il peut même développer des stratégies pour cacher ses excréments (au lieu de les faire à une place qui vous convient).
Pour faire une analogie avec les enfants : c’est un peu comme si vous mettiez la couche d’un bébé sous son nez, pour lui apprendre à devenir propre… Vous voyez bien l’absurdité de la chose…
La propreté ne se déduit pas de cette manière. Celle-ci s’apprend en donnant la marche à suivre à l’animal avec pédagogie.
D’autres situations sont analogues.
Il ne faut pas, par exemple, priver son chien de nourriture parce qu’il a éventré une poubelle.
Tout d’abord, il ne fera pas le lien entre ce qu’il a fait et la sanction que vous lui avez infligée.
Par ailleurs, s’il a agi de la sorte… c’est sans doute parce qu’il avait faim par exemple ! En le punissant de cette manière, vous enclenchez donc un drôle de cercle vicieux !
D’autre part, l’avis d’Esprit Dog est clair : il faut à tout prix éviter la punition à retardement sur votre chien, même qu’elle soit interdite.
Et pour cause : le chien a du mal à recomposer des choses qui ont un décalage temporel.
Il peut ne pas voir le rapport entre votre punition et la faute qu’il a pu faire par le passé. Et ce, même s’il s’agit d’un événement récent.
Surtout, ce qu’il manque à votre chien avec ces punitions, c’est un plan B.
Le chien adopte toujours un comportement pour une raison. C’est cette raison qui le poussera à mal faire.
Au même moment où vous lui indiquez qu’il a mal agi, vous devez lui donner une solution pour répondre à ce qui l’a poussé à adopter à cette attitude.
Si votre chien mange le pied de la table, vous ne devez pas seulement lui apprendre qu’il ne doit pas mâchouiller la table. Mais vous devez lui montrer ce qu’il a le droit de mâchouiller quand il en a besoin. C’est ça qui sera la clef d’une éducation qui fonctionnera sur le long terme et dans le respect de votre animal.
Certains objets doivent également être utilisés avec précaution.
Le panier, par exemple, n’est pas un endroit où vous devez envoyer votre chien quand vous êtes mécontent(e) de lui.
L’un des risques, réside dans le fait que votre animal pourrait dans certains cas sacraliser cet objet. Il pourrait empêcher alors toute personne d’y accéder. Il pourrait aussi ne plus vouloir y aller car il aura une connotation négative pour le chien.
De même, selon l’avis d’Esprit Dog, d’autres outils éducatifs sont peu recommandés.
La canette (remplie de graviers, ou d’écrous), par exemple, n’est pas un objet qui donne de bons résultats.
En principe, il faudrait la jeter au sol pour indiquer à votre chien qu’il ne faut pas qu’il touche à la nourriture qui se trouve devant lui par exemple.
Apeuré en voyant cet objet bruyant tomber près de lui, il intégrerait donc l’idée qu’il ne faut surtout pas qu’il mange ce qu’il trouve par terre (sauf si vous l’en donnez l’autorisation).
Dans les faits, en réalité, le chien vit ce jet d’objet comme une sorte de traumatisme et peut devenir hyper-vigilant.
Dans un tel cas, il évoluerait par la suite comme un individu peureux de tout. Qui surinterpréterait même tout ce qu’il voit et entend. Pire : s’il arrive à associer l’odeur de la nourriture à la canette : il ne mange(ra) plus !
On l’aura compris, une canette de ce genre génère une peur permanente, extrêmement nocive chez le chien (qui développe alors de multiples troubles et phobies).
Certains procédés peuvent sembler ingénieux, de prime abord, mais sont en réalité peu efficaces – voire contre-indiqués.
L’on pourrait penser qu’un humain qui mord ou montre les dents – par exemple – communique avec un langage canin (et pourrait donc parvenir à se faire comprendre). C’est totalement faux !
Le chien, de son côté, interprète de telles mimiques comme de la dissuasion ridicule et inappropriée.
Un maître qui agit de la sorte passe donc comme un bluffeur – qui entre, qui plus est, dans une logique d’affrontement (les dents étant associés à une menace, par les chiens).
De la même manière, isoler un chien pour le punir n’est pas vraiment recommandé.
Il pourrait s’agir là d’une récompense pour les chiens agressifs (qui voudraient se débarrasser des invités qui le dérangent par exemple) et d’une frustration pour les chiens joyeux (qui ne demandent qu’à côtoyer les humains).
À vrai dire, plutôt que de punir son chien, l’essentiel est de communiquer avec lui.
Il faut toujours faire primer l’apprentissage sur la punition. C’est l’avis d’Esprit Dog.
Quand une punition dure dans le temps, elle devient immédiatement inefficace.
Pour comprendre qu’il a fauté, un chien ne doit surtout pas interpréter la sanction que vous lui infligez comme une nouvelle norme.
Soumettre physiquement son chien est quelque chose qu’il ne faut absolument jamais faire.
D’une part, il s’agit là d’une certaine forme de violence ; mais, en plus, celle-ci ne se produit jamais dans la nature (ou alors sous la forme d’un comportement déviant, possiblement accompli par mimétisme).
Si un chien doit se coucher face à un autre chien, il le fera de lui-même. Ce ne sera pas l’autre qui le prendra par la peau du cou et l’y contraindra, naturellement cela ne se passe pas comme ça.
Il n’y a rien de mal à ce que votre chien aime les humains. Ne le punissez surtout pas pour cet état de fait.
À la place, faites-le accomplir une activité physique qui l’éprouve au maximum, avant que vos convives ne fassent sa rencontre.
Aussi, plutôt que d’essayer de contraindre votre animal à rester loin, à se calmer… Demandez aux invités de le caresser dès leur arrivée.
Votre chien ne voulant que de l’attention de la part de ces invités qu’il aime tant, il sera plus à même à se calmer par la suite.
Il aura eu ce qu’il voulait tant et la vie pourra ensuite reprendre son cours sans tension ni soucis.