18/12/2023
Dans cet épisode, Tony et Romaric parlent des éducateurs canins. Est-ce que les éducateurs canins ont une obligation de résultat ? Que faudrait-il changer dans cette profession ? Est-ce toujours la faute de l’éducateur canin si les solutions ne fonctionnent pas ? Sans langue de bois, Tony vous donne son avis en tant qu’éducateur canin lui-même.
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Abordons le sujet des éducateurs canins. Ont-ils une obligation de résultat ? Que faudrait-il changer dans cette profession ? Est-ce la faute de l’éducateur canin si les solutions ne fonctionnent pas ?
On fait le tour de toutes ces questions !
Légalement, non.
C’est l’un des rares métiers où l’on peut payer sans garantie de succès. Et c’est cela qui pose problème. Imposer une obligation de résultat est impossible.
L’éducateur dépend du maître et de son environnement.
Parfois, même avec un travail rigoureux de l’éducateur, si le maître ne suit pas, les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Ce n’est pas toujours une question de compétence de l’éducateur, mais de la possibilité d’appliquer les méthodes.
Un éducateur doit choisir entre proposer une solution générale ou celle qui sera applicable pour chaque maître. Et même si ce n’est pas celle qu’il préfère.
Souvent, des solutions plus simples sont écartées, parce qu’elles ne seraient pas réellement applicables par certains maîtres.
Par exemple, pour un chien réactif envers ses congénères, une idée pourrait être d’éviter les déclencheurs, donc d’éviter les autres chiens.
Dans ce cas, il serait aussi important de récompenser le calme du chien. Mais en réalité, combien de maîtres peuvent éviter de croiser d’autres chiens, à une certaine distance, pendant des mois, voire des années ? Aucun.
Donc si l’éducateur propose cette solution, sachant qu’elle est évidemment irréaliste, il se défausse de l’échec potentiel des maîtres.
En effet, un éducateur peut fournir une solution tout en sachant qu’elle sera difficile à appliquer pour le maître.
Cela permet à l’éducateur de se désengager de la responsabilité en cas d’échec.
Par exemple, si un chien est toujours réactif à ses congénères après six mois, l’éducateur peut se dédouaner (« Je vous avais bien dit de ne pas croiser d’autres chiens »). C’est similaire aux programmes sportifs.
Il faut être prudent dans le choix des personnes à suivre sur les réseaux sociaux. Certaines offrent de bons programmes, mais il est important de trouver les plus honnêtes.
Pour l’éducateur canin, c’est la même chose.
Il faut des méthodes adaptées et un engagement à long terme pour résoudre ce type de problème.
C’est devenu le métier le plus facile du monde !
C’est un métier facile si :
Par exemple, un éducateur peut proposer à un maître de faire piquer son chien, car il est agressif, sans chercher de solution.
Une autre approche consiste à dire que seul un vétérinaire peut résoudre le problème du chien.
Certains éducateurs adoptent une méthode plus longue en affirmant qu’un vrai travail, qui donne des résultats, demande du temps.
Ils enveloppent leurs conseils dans un discours complexe.
Le maître ne comprend pas toutes les explications, ni si la méthode fonctionne réellement. Mais, de son côté, l’éducateur gagne sa vie sans que personne ne puisse réellement juger de l’efficacité de ses méthodes.
L’avantage pour certains éducateurs canins est que personne ne peut rien leur reprocher s’ils prennent leur temps.
Si une méthode ne fonctionne pas immédiatement, ils peuvent toujours dire que la solution est efficace à long terme. Cependant, un chien agressif à un an peut devenir plus calme en vieillissant naturellement. Cela crée une illusion que la méthode a fonctionné, alors que ce n’est pas forcément le cas.
En voyant les choses ainsi, on pourrait penser que le métier d’éducateur canin est très facile.
Il y a les méthodes basées sur la domination.
Elles consistent à forcer l’obéissance par des moyens physiques. Ces méthodes sont rapides, mais ne résolvent rien et peuvent même aggraver les problèmes.
L’idée selon laquelle vous devez devenir le « chef suprême » et montrer à votre chien que vous êtes le chef est une méthode couramment proposée.
Selon cette idée :
La solution proposée est souvent de durcir les méthodes : le punir physiquement, utiliser un collier électrique, etc.
Ce type d’éducateur ne cherche pas à comprendre les causes profondes du comportement du chien.
Il utilise des méthodes correctives qui peuvent aggraver la situation. Le chien n’est pas réhabilité, et le maître non plus. En fin de compte, l’éducateur empoche son argent sans avoir véritablement aidé le chien ou son maître.
Certains éducateurs canins ne travaillent jamais à l’extérieur.
Ils sont sur leur terrain, en intérieur, mais jamais dans des environnements vivants (centre-ville, chemin de campagne, terrasse de café, etc.). Pourquoi ? Parce qu’il est plus facile de conditionner un chien dans un endroit spécifique.
Si le chien se comporte mal, l’éducateur le corrige directement. Ainsi, le chien finit par se comporter correctement sur ce terrain précis, par conditionnement, mais ce n’est qu’une illusion.
Prenez n’importe quel chien, même le plus agressif, et mettez-le une semaine sur un terrain clos, avec des interactions répétées.
À la fin de la semaine, le chien sera habitué à cet environnement et aux personnes présentes. Cela ne signifie pas que son comportement est corrigé.
C’est un trompe-l’œil.
Cela permet à l’éducateur d’affirmer que sa méthode fonctionne avec lui, et de pouvoir se désengager ensuite.
Le véritable défi de l’éducateur canin est de montrer que le chien se comporte bien dans toutes les situations. Y compris, et surtout, avec son maître.
Un bon éducateur vous accompagnera dans différentes situations réelles.
Il vous suit lors de votre balade, vous regarde interagir avec lui et le gérer. S’il ne se passe rien, alors l’éducateur a réussi sa mission.
Mais cela demande du temps, de la réflexion et des efforts pour arriver à ce stade.
Chaque éducateur place son niveau d’exigence là où il le souhaite.
Il n’y a pas de loi qui impose un résultat, mais un bon éducateur devrait viser des résultats durables et positifs.
En tant que maître, vous avez le droit d’attendre que l’éducateur vous montre le processus complet.
Une fois que vous avez suivi ce processus, vous devriez être capable de promener votre chien n’importe où, et réagir dans différentes situations en ayant vu que cela fonctionne. Avec lui, mais aussi sans lui, et dans n’importe quel environnement.
Un bon éducateur s’assurera que votre chien ne soit pas simplement conditionné à quelques endroits spécifiques.
Le but est que le chien puisse se comporter correctement dans divers environnements.
En tant que maître, vous devez appliquer les techniques enseignées dans différents contextes. Si vous n’appliquez pas ses conseils, les progrès réalisés peuvent être perdus.
La responsabilité de l’éducateur est de vous guider tout au long du processus. Seulement, la mise en pratique quotidienne vous est destinée.
Il n’y a pas d’obligation légale pour un éducateur d’obtenir des résultats.
En revanche, un bon éducateur se sentira personnellement responsable de réussir.
Certains éducateurs, comme Tony, préfèrent insister pour trouver une solution plutôt que d’abandonner un cas difficile. Ils croient fermement qu’il est essentiel de persévérer pour le bien-être du chien et du maître.
Enfin, un bon éducateur ne recommandera jamais l’euthanasie à moins qu’il n’y ait absolument aucune autre solution. Tant qu’il reste une possibilité d’améliorer la situation, ils continueront de travailler avec vous et votre chien.
Dans certains cas, malgré tous les efforts de l’éducateur, le maître ne parvient pas à appliquer tous les conseils. Soit c’est un manque d’effort de sa part, soit un manque de compréhension.
Dans ces situations, l’éducateur doit envisager des solutions alternatives pour le bien-être du chien.
En effet, si un maître ne peut pas ou ne veut pas suivre les instructions pour améliorer le comportement de son chien, l’éducateur peut suggérer de replacer le chien.
Cette solution implique de trouver un nouveau foyer pour le chien. L’éducateur prend en charge la recherche de ce nouveau foyer et veille à ce que le chien soit placé dans un environnement approprié.
Il faut comprendre qu’euthanasier un chien n’est jamais la solution.
Il n’y a aucune situation où l’euthanasie devrait être considérée parce que le chien a des problèmes comportementaux.
💡 Un bon éducateur fera tout ce qui est en son pouvoir pour trouver une solution qui respecte la vie et le bien-être de l’animal.
Pas forcément.
C’est une façon de voir les choses. Une des raisons pour lesquelles certains éducateurs canins ne font pas payer le premier rendez-vous peut être liée à l’ego.
L’éducateur vient chez vous, passe deux heures, donne des conseils. Si le client décide de continuer avec lui par la suite, alors l’éducateur considère avoir réussi son objectif !
L’éducateur ne souhaite pas que vous signiez avec lui parce qu’il est chez vous, mais plutôt parce qu’il aspire à améliorer le bien-être de votre chien.
Soyez convaincu que lorsqu’un éducateur travaille sérieusement et avec passion, il atteint ses objectifs.
Cela dit, il n’est pas question de porter un jugement sur ceux qui facturent ou non la première consultation. Certains le font par principe, et c’est leur choix.
S’ils choisissent de ne pas le faire, c’est également respectable. Mais pourquoi cette décision ? Pour certains, c’est par crainte de ne pas être rappelé après avoir donné des conseils lors de cette première rencontre.
D’autres éducateurs facturent un bilan sans réellement fournir de solution au client.
Comment peut-on exiger un paiement sans offrir de résultat ou de solution en retour ? Faire payer 80€ pour une consultation qui n’aboutit à rien est, semble-t-il, déloyal.
Il est difficile de déterminer si une manœuvre est acceptable ou non.
Les signaux d’alerte incluent un mécontentement généralisé parmi les clients.
Cependant, il est essentiel que les clients soient réellement conscients et se rendent compte de la situation.
Introduire un projet de loi pour rendre obligatoires les résultats pour les éducateurs canins pourrait être envisageable.
En réalité, cela dépend de divers facteurs et pas seulement des éducateurs.
Réformer la formation des éducateurs canins est peut-être une solution.
Cependant, il est important de se demander qui rédige les contenus de ces formations et qui les valide.
Il est peu probable que des modifications au niveau des modules de formation suffisent à résoudre les problèmes.
En effet, les opinions divergent d’un éducateur à un autre, y compris sur les principes fondamentaux. Même au sein du Brevet professionnel, les formateurs peuvent enseigner différemment.
Il est donc difficile d’atteindre un consensus.
L’utilisation des colliers et de la violence reste un véritable sujet de débat parmi les éducateurs canins.
La solution pourrait alors venir des propriétaires de chiens. En acquérant des connaissances, ils pourraient véritablement identifier les bons éducateurs.
De même, les éleveurs ont un rôle à jouer en identifiant et en soutenant les bons éducateurs. Si les propriétaires de chiens et les éleveurs arrivent à dénoncer les dérives, cela pourrait conduire à une amélioration de la qualité des éducateurs canins. Et donc à une diminution des cas qui nécessitent leur intervention.
La disponibilité de formations en ligne pourrait également contribuer à renforcer les compétences des propriétaires de chiens.
Il est intéressant de promouvoir une collaboration entre les bons éleveurs, les propriétaires de chiens, les éducateurs qualifiés et les vétérinaires.
Enfin, il est essentiel de ne pas intervenir médicalement avant une évaluation comportementale approfondie, sauf dans des cas exceptionnels.
L’objectif est de promouvoir le bon sens et d’éviter toute dérive dans le domaine de l’éducation canine.
Les éducateurs canins sont confrontés à divers défis, notamment celui de fournir des solutions adaptées à chaque situation.
Ils doivent également composer avec les divers problèmes de comportement existants.
Chaque cas nécessite une approche individualisée.
De plus, la complexité des relations humain-animal rend leur travail exigeant. Ils doivent également gérer les attentes des propriétaires. Cela peut parfois prendre du temps pour résoudre un problème canin en particulier.
Pour bien choisir son éducateur canin, il est essentiel qu’il ait une bonne formation et une expérience pratique dans le domaine.
Son expérience est son atout majeur.
Il est aussi important de privilégier un éducateur qui utilise des méthodes basées sur le positif et le respect de l’animal.
L’éducateur canin doit aussi :
Consulter les avis et les témoignages d’autres clients peut également aider au choix de l’éducateur.
Un bon éducateur canin est quelqu’un qui possède une solide compréhension du comportement canin.
Il doit connaître des techniques d’éducation et de communication efficaces avec les chiens et leurs propriétaires.
De plus, un bon éducateur canin doit :
Enfin, un bon éducateur canin est celui qui a à cœur le bien-être des chiens et qui travaille pour les aider à devenir heureux et bien dans leurs pattes.