Abordons le sujet des élevages canins. Comment reconnaître un bon élevage et un bon éleveur ? Comment choisir un élevage ? Quels sont les critères à prendre en compte dans le choix d’un élevage ? Quelles sont les cases à cocher ?
Les éleveurs sont-ils des escrocs ?
Dire que les éleveurs sont des escrocs ou que l’élevage canin n’est qu’une affaire de business est faux.
Il est important de nuancer cette vision.
L’idée qu’il faut toujours adopter plutôt qu’acheter un chien est réductrice. Sans éleveurs, il n’y aurait plus de naissances et donc plus de chiens. Certes, adopter en refuge est une noble cause, mais il faut aussi comprendre que les éleveurs jouent un rôle dans la préservation des races.
Les deux démarches – adopter et acheter – sont différentes et ne devraient pas être opposées.
Adopter un chien en refuge est une action honorable et montre que vous voulez donner de l’amour à un chien qui n’a pas eu la vie facile. Cela dit, acheter un chien chez un éleveur ne fait pas de vous une mauvaise personne.
Il est plus constructif de chercher à améliorer les pratiques d’élevage plutôt que de les interdire ou de les critiquer systématiquement. S’il y a une opposition constante, cela ne mène à rien. Et rien avance dans le bon sens.
La bonne santé physique et mentale du chien en élevage
Les éleveurs sont garants de la bonne santé physique et mentale des chiens qu’ils élèvent. Mais aussi de ceux qui y sont et ceux qui vont naître.
L’hypertype de chiens d’élevage
Il réside un problème dans les élevages qui fait du mal au monde canin : l’hypertype, l’accentuation de traits distinctifs sur une race (le museau aplati, ou le poids du chien par exemple).
C’est une tendance que certains éleveurs suivent.
Par exemple :
- certains carlins ont des difficultés à respirer,
- des bouledogues français ou anglais souffrent de problèmes similaires en raison de caractéristiques physiques exagérées,
- des rottweilers trop gros ont des soucis d’articulations.
C’est la responsabilité exclusive des éleveurs.
Un bon éleveur s’oppose à ces tendances et privilégie la santé de ses chiens.
S’il est normal de vouloir un chien costaud, robuste, solide, il ne faut pas exagérer ces caractéristiques. Cela risque de causer des problèmes articulaires ou respiratoires à l’animal.
Un éleveur qui favorise l’hypertype n’est pas un bon éleveur.
Il est important de ne pas confondre l’hypertype avec le standard de la race.
Parfois, le standard peut inclure différentes tailles et morphologies (petit, moyen, grand). Il n’y a aucun problème à ce qu’un chien soit légèrement plus petit ou plus grand, plus maigre ou plus gros.
Ces variations sont normales et ne posent pas de souci. Ce sont les caractéristiques exagérées dont il faut se méfier, et qui nuisent à la santé du chien.
La reproduction des chiens en élevage
Un bon éleveur s’assure que les chiots proviennent de parents stables.
Les chiens reproducteurs ne doivent pas être réactifs, peureux ou agressifs. Si vous ne pouvez pas approcher ou caresser les chiens adultes, c’est un signal d’alarme.
La propreté de l’élevage
Un éleveur doit maintenir un environnement propre et sain pour ses chiens, sans pour autant être d’une propreté impeccable.
L’éleveur peut avoir de nombreux chiens, jusqu’à 10 par exemple, donc il est normal d’avoir des excréments. Cela dit, le lieu doit être tenu de manière hygiénique et raisonnable.
La communication avec l’éleveur
L’éleveur doit être capable de parler de ses chiens avec passion et de vous donner une vision à long terme de l’éducation canine.
Il doit aussi posséder une solide base de connaissances et être en mesure de vous guider dans l’éducation de votre chiot.
Les premiers conseils qu’il vous donnera auront souvent un impact significatif sur la façon dont vous élèverez votre chien. Un bon éleveur pourra également vous recommander un éducateur canin ou des formations spécifiques pour vous aider.
Les tests de santé et les documents officiels sont essentiels pour garantir la qualité des chiots.
Un bon éleveur investit dans la santé et le bien-être de ses chiens, justifiant ainsi les coûts associés.
Est-ce que le prix des chiots est exagéré ?
Le prix des chiots, souvent entre 1 000 et 1 500€, peut sembler élevé, mais cela dépend des races et des conditions d’élevage.
Payer 1 500€ pour un chien en bonne santé qui vivra 15 ans est un investissement raisonnable.
En revanche, acheter un chiot pour 150€ d’un éleveur qui élève 10 races à la fois et ne s’en occupe pas correctement n’est pas une bonne idée. Avoir un chien coûte. Le prix reflète aussi le coût des soins apportés par l’éleveur ainsi que son savoir-faire.
Les meilleurs soins, les tests génétiques, les vermifuges, l’alimentation, l’infrastructure et le temps consacré aux chiens sont autant de variables à prendre en compte.
Un éleveur qui peut se dédier à cette activité assure les meilleurs soins pour ses chiens. Ainsi, non, ce prix n’est pas exagéré.
Que choisir entre un élevage familial et un élevage « classique » ?
L’élevage familial, tel qu’on l’entend souvent, n’existe pas réellement.
La loi impose aux éleveurs d’avoir un numéro SIRET pour être professionnel. Un petit élevage sans box ni cage peut sembler plus familial, mais ce n’est pas toujours idéal.
Dans un élevage sans box, les chiens cohabitent dans le foyer, ce qui limite naturellement le nombre de chiens.
Par exemple, vous ne trouverez pas 25 rottweilers dans un tel cadre. Il est essentiel de comprendre que les éleveurs doivent pouvoir vivre de leur métier. Cela implique naturellement d’avoir des box pour gérer plusieurs portées et plusieurs chiens de manière structurée et saine.
Si vous voyez des chiens enfermés en permanence dans des box sans jamais sortir, c’est un mauvais signe.
Cependant, un élevage avec des box utilisés intelligemment pour gérer les chiennes en chaleur ou pour éviter des bagarres peut parfaitement être normal. Il ne faut pas juger trop hâtivement ce type de gestion, car elle peut être réalisée avec amour et soin.
L’élevage idéal selon Tony
L’élevage idéal, selon Tony, serait géré par un couple d’éleveurs ayant un métier en dehors de l’élevage, leur permettant de prendre des vacances.
Ils ne vivent pas de l’élevage et ne produisent qu’une portée par an. Les chiots, quant à eux, restent avec leurs parents jusqu’à l’âge de six semaines.
Les éleveurs partenaires d’Esprit Dog
Les éleveurs partenaires d’Esprit Dog, au nombre d’environ 350, bénéficient d’un tarif préférentiel sur les formations en ligne.
Cela permet aux particuliers de pouvoir partir du bon pied dès l’adoption de leur chiot. Ainsi, ils pourront être accompagnés par ces formations tout au long de l’éducation de leur nouvel animal pour pouvoir lui offrir la meilleure vie possible.
Ces éleveurs doivent intégrer les formations dans leur offre, soit en les incluant directement dans le prix, soit en les proposant.
Cela permet à des milliers de chiens d’éviter des troubles comportementaux. L’éleveur gagne de l’argent s’il vend une formation et les propriétaires paient moins cher pour une éducation de qualité.
Travailler ensemble pour un monde de l’élevage canin meilleur
Prenons l’exemple de la Société Centrale Canine (SCC).
Ils ont essayé de mettre en place des tests ADN. Avant que cela ne soit proposé, certains éleveurs trouvaient l’idée géniale. Maintenant que c’est proposé, ces mêmes éleveurs disent que c’est inutile.
Sur le papier, l’idée peut sembler bonne, mais peut-être pas en réalité.
Mais sans action, rien ne changera au fil des ans. Pour avancer, il faut se réunir, discuter, jouer le jeu et lutter pour progresser. Aucune proposition n’est parfaite dès le départ. Il faut trouver le meilleur compromis pour faire un pas en avant, sinon personne ne progressera.
Accueillir des éleveurs sans véritable engagement n’est pas intéressant. Si vous souhaitez rejoindre la liste de nos éleveurs partenaires, faites-le avec l’envie de changer les choses.
Ce n’est pas normal que les professionnels ne s’investissent pas. Avançons ensemble.
Est-ce que le monde de l’élevage est un monde « old school » ?
Le monde de l’élevage est souvent dirigé par l’ancienne génération.
C’est une génération qui peine à s’adapter aux exigences et aux réalités d’aujourd’hui.
Il est souvent critiqué pour son incapacité à évoluer. Cependant, dans 20 à 30 ans, la nouvelle génération pourrait penser la même chose de leurs prédécesseurs. L’ancienne génération pourrait également reconnaître les compétences des jeunes et vouloir se mettre à jour.
L’ancienne génération éduque désormais la nouvelle, mais il arrive un moment où cette dernière prend le relais. Cela fait partie des cycles naturels de la vie. Cela ne signifie pas que les jeunes donnent des leçons, mais leur dynamisme inspire les plus âgés à rester actifs et réceptifs aux changements.