Le Malinois, victime de malentendus

Le Malinois, victime de malentendus

Dans cet épisode, nous parlons du Malinois.
Champion des refuges, autant décrié qu’aimé… Tony et Romaric vont tenter de comprendre et d’expliquer ce phénomène qui entoure le Malinois.
Bonne écoute !

Actuellement, le Malinois est peut-être l’un des chiens les plus victimes de malentendus.

Il est aussi celui qui a l’une des images les plus contrastées auprès du grand public.

Aussi apprécié que redouté, il est notamment la victime de nombreux préjugés qui ne lui permettent pas de vivre sereinement.

Or, le Malinois est un chien qui – comme ses congénères – demande à être bien compris pour mener sa vie pleinement.

Le Malinois : la rançon de la gloire

Certaines données parlent d’elles-mêmes.

En effectuant une recherche rapide sur Internet, vous pouvez observer que le Malinois est – quasi-automatiquement – associé aux chiens dangereux et catégorisés.

Or, dans les faits, cette race n’est pas concernée par cette catégorisation… C’est bien dans l’inconscient collectif qu’elle s’y trouve !

Et on en profite aussi pour vous rappeler qu’un catégorisé n’est pas un chien agressif ! C’est une loi qui vise certaines races mais ne s’appuie sur aucune évaluation comportementale de ces chiens.

Pas besoin de chercher bien loin pour trouver la source de cette mauvaise publicité.

Dans les nouvelles qui circulent, il arrive très souvent que l’annonce une agression et/ou une morsure concerne un Malinois

Dans le monde du chien aussi, les choses vont vite car – il y a encore 10 ans – le Malinois était une star absolue auprès du grand public.

Sa notoriété, il la devait en grande partie au contexte très anxiogène qui était engendré par la vague d’attentats qui secouaient la France.

Sur tous les écrans d’alors, on voyait ainsi se démener des chiens de cette race employés par le RAID, dans le cadre d’interventions musclées.

Le dénommé « Diesel » était notamment de ceux-là ; lui qui a probablement contribué à populariser les Malinois au sein des foyers français.

Ce n’est certainement pas un hasard si ce chien au museau long, et aux oreilles redressées, est à ce point apprécié par des forces d’intervention.

Ses performances, en la matière, sont plus que notables.

Mais il n’y a pas qu’un physique athlétique à mettre à son crédit. Sur le plan mental, le Malinois est un chien extrêmement vif et intelligent. Il reste donc à l’écoute et apprend très vite ce qu’on lui enseigne.

Fatalement, certains propriétaires canins en sont ainsi venus à faire de mauvaises conclusions

Voyant à quel point le Malinois s’illustrait dans des circonstances exceptionnelles, ils en ont déduit que tous les individus de cette race étaient des chiens hors du commun.

Autrement dit, selon eux, un Malinois adopté par un foyer quelconque était également apte à avoir des capacités physiques et mentales exceptionnelles.

Or, avoir cette opinion, c’est un peu comme si vous pensiez qu’un pilote de Formule 1 conduisait également à toute vitesse – avec une voiture civile – sur une banale route de centre-ville !

C’est bien le contexte et une éducation bien pensée qui permettent aux Malinois d’exprimer toutes leurs capacités.

Et encore, il existe également de fortes disparités au sein de cette race : pas tous les Malinois ne sont donc faits pour « performer » dans des situations extrêmes.

Nous en revenons donc à l’un de nos fondamentaux : il ne faut surtout pas adopter un chien pour lui demander quelque chose en particulier (et certainement pas des performances inédites).

Le Malinois déroge encore moins à cette règle.

C’est l’avis d’Esprit Dog.

Le Malinois : attention à la sur-stimulation !

Certain(e)s maître(sse)s sont certes exigeants envers les Malinois… mais les Malinois sont également très exigeants envers ceux qui les éduquent !

Le Malinois est effectivement un chien non-décisionnaire qui attend constamment qu’on lui propose une activité.

Il est donc constamment en demande, ce qui demande – en retour – une certaine disponibilité.

La moindre erreur (ou négligence) avec un Malinois a ainsi (très souvent) des conséquences beaucoup plus grandes que pour l’éducation d’autres chiens.

C’est la raison pour laquelle les propriétaires de Malinois doivent impérativement être mis au courant des spécificités de cette race canine.

Quand ils prennent ces conseils à la légère, c’est malheureusement le chien qui trinque…

Pour s’en convaincre, il suffit de faire un petit tour dans quelques refuges : ce sont bien des chiens staffs (et affiliés), ou encore des Malinois, qui s’y trouvent !

Mais, parfois, ce ne sont pas que les propriétaires canins qui sont à blâmer.

Les éleveurs de Malinois

Du côté des éleveurs, par exemple, certaines pratiques ont eu des conséquences particulièrement désastreuses.

En poussant certains traits de caractères (déjà très marqués) à l’extrême, ils ont rendu certains Malinois surexcités.

Parfois, le taux d’excitation est tel… qu’il empêche tout simplement les chiens (bien trop nerveux) de travailler !

L’écueil est toujours le même : celui de vouloir faire du Malinois un « super-chien » – une véritable machine de guerre qui n’aurait pas le moindre défaut.

En premier lieu, piocher dans des lignées de travail pour proposer des chiots auprès de particuliers n’est pas franchement une bonne idée.

Mettre, ensuite, l’accent sur le dressage n’arrange évidemment pas les choses !

Dans les faits, un Malinois peut tout à fait être heureux sans travailler.

L’essentiel est simplement de lui proposer des activités, pour l’occuper au quotidien.

Rien de bien extraordinaire :

  • des balades régulières effectuées dans des environnements stimulants,
  • des séances de jeu,
  • et beaucoup de rencontres.

Voilà ce qui devrait déjà pouvoir contenter votre chien.

En supprimant les exigences délirantes qui le brident, on pourra déjà faire un premier pas vers une situation plus apaisée.

C’est l’avis d’Esprit Dog.

Le Malinois : comment apaiser la situation ?

Avec autant de conseils prodigués, des propriétaires canins pourraient se demander ce qu’il faudrait faire pour être sûr(e) de bien éduquer un Malinois.

En soi, ce n’est pas vraiment la mer à boire.

Il y a, selon l’avis d’Esprit Dog, un socle de vérités commun pour l’éducation de toutes les races canines.

En s’appuyant sur ce socle, on évite – miracle – à peu près l’essentiel de tous les problèmes qu’on connaît actuellement.

Pour le reste, un propriétaire canin peut tout à fait se faire aider par une professionnel et/ou des formations canines.

Au-delà de la race, chaque chien a effectivement ses particularités qu’il faut savoir dénicher.

Pour ce qui est de la race dans son ensemble, il faudrait penser à changer un peu le rôle que le Malinois occupe dans la société.

Exit donc, selon nous, les vidéos qui mettent l’accent sur le mordant de ce chien.

Mettons plutôt en avant des aspects inédits de cet animal fascinant. Faisons-en un chien de famille qui sait parfaitement cohabiter avec des enfants !

Que les éleveurs qui pensent le contraire s’abstiennent tout simplement d’en vendre, s’ils sont sincères dans leur opinion !

Comme tous les chiens – animaux sociaux par excellence – le Malinois a besoin d’être entouré pour mener une vie saine.

Faisons donc en sorte de lui offrir un entourage qui le comprend, et qu’il peut aisément comprendre en retour.

Le Malinois, victime de malentendus : la FAQ

La fermeture du Livre des Origines Français (LOF) des Malinois est-elle une bonne idée ?

Le Malinois est, à l’origine, un chien de travail qui se montre aussi performant sur le plan physique que mental.

Ayant une soif constante d’apprendre, il est très attentif à son environnement et demande sans cesse des activités pour l’occuper, même s’il sera aussi important de lui apprendre à se poser et à ne rien faire parfois.

Chien non-décisionnaire par excellence, il est également très facile à « modeler ».

Pour faire simple : un maître très appliqué peut faire d’un Malinois l’exact reflet de l’éducation qu’il lui donne.

Tout cela se fait – évidemment – au prix de beaucoup d’énergie dépensée… ce qui ne peut pas forcément convenir à tout le monde !

Quels sont les principaux défauts qui nuisent aux propriétaires des Malinois ?

Sachant que le Malinois est un chien non-décisionnaire, certain(e)s maître(sse)s mettent beaucoup trop l’accent sur l’obéissance et le dressage.

Or, les Malinois aussi ont besoin de souffler un peu. Ils ne peuvent constamment être en démonstration.

Pour eux, comme pour leurs congénères, les méthodes d’éducation comportementales sont bien plus adaptées à son quotidien.

Par ailleurs, nous observons un autre phénomène.

Certains propriétaires de Malinois choisissent ce chien sans avoir de foncières mauvaises intentions… mais finissent par se laisser influencer par un entourage plus que néfaste.

Ce n’est que l’avis d’Esprit Dog, mais certains membres de clubs canins ne donnent pas forcément de bons conseils.

De manière générale, la pression sociale est rarement bénéfique quand il s’agit d’éduquer un chien.

Nous encourageons donc plutôt les propriétaires de Malinois à se fier à leur propre ressenti, quand il s’agit d’éduquer leur animal (et de voir ses propres limites).

Un professionnel peut également être utile, en cas de troubles de comportements manifestes.