Les chiens de chasse : quelle éducation ?

Abordons le sujet des chiens de chasse. C’est quoi un chien de chasse ? Tous les chiens sont-ils heureux de chasser ? Que se passe-t-il si un chien de chasse ne chasse pas ? Quel environnement fournir à un chien de chasse ? Quelle éducation lui apporter ?

C’est quoi un chien de chasse ?

Un chien de chasse est un chien possédant des compétences poussées pour chasser.

Cela inclut une large gamme d’activités :

• rapporter le gibier,
• le débusquer,
• le poursuivre,
• l’épuiser,
• et bien d’autres tâches associées à la chasse.

Un chien de chasse ne chassant pas peut-il être heureux ?

Un chien de chasse qui ne pratique pas la chasse peut être heureux, tout va dépendre de son histoire personnelle.

Il existe une pensée commune comme quoi aller à l’encontre de son instinct naturel n’est pas idéal. Et que si vous-même n’êtes pas chasseur, il serait plus judicieux d’opter pour une autre race de chien.

En réalité, cette idée est due au fait que les chiens de chasse sont souvent issus d’éleveurs qui sont eux-mêmes chasseurs.

Ces chiens sont alors élevés dans un environnement de chasse. Les parents chassent et les chiots grandissent immergés dans cet univers.

Ces chiens proviennent de lignées exclusivement dédiées à la chasse.

De ce fait, ils en absorbent les comportements instinctifs et les spécificités, qui sont ainsi préservées et continuellement mises à profit pour la chasse.

Il n’est alors pas absurde de penser que ces chiens pourraient ressentir un manque, lorsqu’ils se retrouvent privés de la chasse, une activité qui leur apporte tant depuis leur naissance et qui sera difficilement remplaçable.

Le besoin de dérivatifs pour des chiens de chasse qui ne chassent pas

Un chien de chasse n’a pas besoin de pratiquer la chasse pour être heureux.

Un chien de chasse qui n’est pas actif dans cette pratique trouvera souvent par lui-même des activités alternatives.

Prenons l’exemple du Setter qui est un chien de chasse. S’il ne pratique pas la chasse, il peut néanmoins s’adonner à une autre activité.

Par exemple, il peut aimer s’évader en forêt pour courir et explorer toutes les senteurs, sans danger et sous contrôle. Il faut être prêt à accepter de passer de longs moments en forêt et aussi, que son chien s’éloigne du point de départ.

Un chien de chasse doit-il vivre en meute dehors ?

Affirmer que le chien de chasse doit impérativement vivre en meute et ne peut pas s’épanouir en tant que chien domestique est une idée reçue erronée.

Dans la réalité, cette croyance s’avère infondée.

Elle ne prend pas en considération réellement les besoins spécifiques ni les comportements instinctifs de ces animaux.

Souvent, on pense que les chiens préfèrent vivre à l’extérieur. Mais cette perception change radicalement lorsque l’animal découvre le confort de la vie en intérieur, où il bénéficie de plus de chaleur et de confort.

Cependant, le chien ayant toujours vécu dehors peut préférer cette vie en plein air à laquelle il est habitué.

Encore une fois, chaque cas est unique et nécessite une approche personnalisée.

Est-il vrai que tous les chiens aiment chasser ?

Il est erroné de croire que tous les chiens ont un penchant naturel pour la chasse.

En réalité, seulement une partie d’entre eux montre un intérêt marqué pour cette activité.

• Qu’entendons-nous réellement par « chasser » ?
• S’agit-il seulement de suivre la piste des odeurs ?
• Ou d’agir en prédateur avec la finalité de tuer sa proie ?

Prenons l’exemple du Rottweiler, qui n’est pas une race de chien de chasse mais qui pourrait être décrit comme un chasseur opportuniste ou un opportuniste de chasse.

Cela signifie qu’il peut chasser pour satisfaire ses instincts selon son caractère, sa personnalité, ses activités quotidiennes et son vécu.

Lorsqu’il se promène, si l’animal n’est pas suffisamment stimulé, il pourrait être tenté de poursuivre le lapin qui passe par là.

En tant que chien, il possède cet instinct de chasse à l’instar de tous les canidés. La nécessité de répondre à cet instinct varie d’un chien à l’autre selon la manière où nous, humains, avons choisi de les éduquer et avons plus ou moins encouragé à l’employer pleinement.

La notion de « prédateur » évoque celui qui consomme sa « proie ». Dans ce contexte originel, tous les chiens seraient des prédateurs, y compris votre rottweiler qui dévore ses croquettes.

Le rappel chez le chien de chasse : établir les bases dès l’âge chiot

L’éducation précoce des chiots de chasse est fondamentale pour leur développement, en particulier s’ils proviennent d’élevages de chasseurs.

L’apprentissage du rappel est tout à fait possible dès le plus jeune âge à condition de respecter les périodes critiques.

En effet, il existe des périodes critiques durant lesquelles certains apprentissages doivent être effectués.

Si ces périodes sont manquées, il peut être difficile voire impossible, de corriger certains comportements par la suite. C’est notamment le cas pour la notion de rappel chez les chiots de chasse.

À deux mois, le chiot est trop peureux pour chercher à partir à l’aventure : c’est le moment opportun pour lui enseigner le rappel en lui proposant des activités de suivi naturel.

C’est également l’âge idéal pour lui proposer un tas de nouvelles activités – avec l’humain et avec d’autres chiens – qui vont répondre à son besoin de se dépenser.

Les activités proposées doivent être diversifiées et adaptées à la race et à l’endurance naturelle du chien.

Pour les chiens de chasse adultes, qui possèdent souvent une grande endurance, des activités physiques telles que le canicross ou le cani-VTT peuvent être particulièrement bénéfiques.

Ces activités permettent non seulement de dépenser l’énergie du chien, mais aussi de renforcer le lien entre le chien et son maître.

Par la suite, passé 4 mois, les choses se complexifient si l’éducation n’a pas été réalisée dès deux mois.

Le rappel peut s’avérer complexe. C’est une tâche qui ne tolère aucune erreur, c’est pourquoi plus tôt vous lui apprendrez, plus efficace vous serez !

L’apprentissage du pistage : un indispensable pour les chiens de chasse ?

Lorsque vous accueillez un chiot de type « chien de chasse » dès l’âge de deux mois — et à cet âge — l’apprentissage du pistage n’est pas une nécessité.

Si vous vivez en milieu urbain, le chiot vivra entouré d’autres chiens, de jeux et d’activités diverses naturellement, ou, vous veillerez à ce qu’il le soit.

À l’instar de tous les chiots, il est nécessaire de lui faire vivre une vie ordinaire et de comprendre son comportement lors des promenades pour identifier ses besoins.

Si le chiot montre des signes d’ennui, il pourrait être intéressant de lui enseigner le pistage ou d’autres compétences similaires.

Cependant, soyons réalistes : en tant que propriétaire, pensez-vous réellement pouvoir pratiquer le pistage à un niveau suffisamment avancé pour satisfaire pleinement les besoins naturels de votre chien ? Probablement pas. Vous pouvez l’encourager dans cette activité parce que c’est bénéfique pour lui sans que le pistage devienne un objectif en soi.

Quel habitat domestique pour un chien de chasse : maison, appartement, jardin ?

Que penser de l’idée qu’un chien de chasse ne puisse pas vivre en appartement ? Une maison avec un vaste terrain est-elle absolument indispensable ?

Tout ça n’est en réalité qu’un mythe.

Que ce soit en maison ou en appartement, l’important pour tout chien est :

• l’affection et le repos qu’il trouve à l’intérieur,
• toutes les activités qu’il fera à l’extérieur.

Un grand terrain n’est pas une obligation. En effet, ce qui compte avec un chien de chasse, c’est de répondre aux besoins sociaux et d’exercice du chien.

Ainsi, même si votre domicile est doté d’un grand espace, il va être essentiel de socialiser le chien en le sortant régulièrement pour qu’il rencontre d’autres chiens et humains.

Tout est une question d’équilibre à trouver entre les activités dérivatives proposées pour satisfaire ses besoins.

Dans ce contexte, la taille de son espace de vie importe peu.

Espace domestique clos : un indispensable pour le chien de chasse ?

Pour un chien de chasse que l’on souhaite avoir comme animal de compagnie, comme chien de famille, il est conseillé de lui aménager des zones sécurisées pour prévenir les fugues et les accidents potentiels, tels que des tentatives de saut par-dessus des obstacles.

Une balustrade de hauteur suffisante mais non exagérée peut être une solution. Cependant, cette mesure n’est pas différente de celle appliquée à tout autre chien.

Avec une routine quotidienne bien établie et des sorties régulières, il est évident qu’un chien de chasse n’est pas plus enclin à s’échapper que n’importe quel autre chien.

La clé est de lui proposer des activités où :

• il comblera ses besoins de se dépenser,
• et assouvira ses besoins instinctifs.

Le chien de chasse est un fouisseur : cachez vos poubelles ?

Il est couramment admis que pour posséder un chien de chasse, du genre fouisseur, il est nécessaire de sécuriser les poubelles dans un endroit clos inaccessible à l’animal, car il a tendance à fouiller et pourrait ingérer des substances dangereuses.

En fait, cette précaution n’est pas spécifique aux chiens de chasse. Elle s’applique à tous les chiens, quelle que soit leur race.

Tous les chiens, s’ils trouvent des poubelles accessibles avec de la nourriture à l’intérieur, seront tentés d’y fouiner.

Il ne faut donc pas attribuer exclusivement aux chiens de chasse des comportements qui sont communs à tous les canidés.

Les chiens de chasse sont certes énergiques, résistants et ont des besoins psychologiques qui peuvent être plus prononcés en raison de certains traits de caractère, mais cela ne signifie pas qu’ils sont les seuls à adopter des comportements indésirables, comme c’est le cas pour les poubelles.