À priori, on pourrait utiliser un bruit très fort pour renforcer son « non » ou utiliser quelque chose qui ferait peur au chien. Exemple concret : le chien fait quelque chose que vous ne voulez pas qu’il fasse, vous dites « non », vous prenez une casserole et vous la jetez au sol (pas sur le chien bien sûr).
Là, le chien associe le « non » au bruit de la casserole, au bruit que ça génère et prend peur.
Peut-on renforcer son « non » avec du bruit ?
La réponse : évidemment que oui.
Pour certains qui ont beaucoup trop utilisé le « non », cela ne fonctionne plus parce que le chien entend le « non » trop souvent et ça ne lui fait plus rien. Dans ce cas-là, si vous mettez une action derrière le « non », le chien va associer le mot « non » à l’action qui va derrière.
On s’arrête souvent sur le renforcement du « non » et on ne vous parle pas suffisamment du renforcement du « oui ».
Que se passe-t-il derrière le « oui » ? Soit il ne se passe rien, soit des choses moyennes, soit des choses incroyables. Là, vous allez renforcer graduellement votre « oui ».
Le « non » a deux dangers à la surenchère.
Premier danger de renforcer le « non » avec un bruit : ne pas s’en sortir
En rajoutant quelque chose derrière le « non », vous rentrez dans une démarche de : « si je n’ai rien derrière, le jour où je n’ai rien qui fait peur derrière le « non » et que le chien s’en rend compte, le « non » tombe à l’eau et ce que je mets derrière aussi »
Certains vont alors continuer de se servir de l’objet jusqu’à temps que le « non » seul suffit. Une fois que ça va marcher 10-15 fois, un jour tous les chiens un peu futés tenteront de voir ce qu’il se passe après le « non ». Et ce jour-là, vous n’aurez plus l’objet qui fait peur.
Et là, c’est l’escalade.
Parce qu’une fois que l’objet a servi 10-15-20-30 fois, qu’est-ce qu’on fait de plus ? L’exercice devient alors dangereux.
Aller dans la surenchère du « non » ça veut dire qu’une fois que l’objet ne sert plus à rien, la plupart du temps, les gens vont commencer à porter des coups. C’est la stricte vérité de quelqu’un qui commence par une petite chose et au fur et à mesure, cette chose grandit jusqu’à arriver au contact physique.
Deuxième danger de renforcer le « non » avec un bruit : créer une phobie ou un trouble sur un objet
Si le chien commence à avoir la phobie de l’objet à chaque fois que vous sortez celui-ci :
- d’une part, ça va devenir pénible au quotidien ;
- d’autre part, il va falloir faire attention à ne pas trop passer de temps sur le renforcement du « non ».
Imaginez que vous preniez l’objet en lui expliquant que cet objet est dangereux ; si un jour un enfant prend ce même objet, le chien peut se dire que l’enfant n’a pas le même statut social, la même capacité que les maîtres et qu’il est menacé. Le chien peut alors s’en prendre à l’enfant.
Renforcer un non : comment faire ?
Si vous voulez renforcer un non avec un objet, quel qu’il soit, vous pouvez.
Ce n’est pas une erreur. C’est une erreur si vous ne restez que sur le renforcement du « non » sans passer par la bonne action, sans indiquer au chien le bon chemin à prendre.
La plus grosse erreur, c’est de penser que cet objet, le « non », l’interdit, est une façon de vivre. Vous devez sortir le plus vite possible de toutes les situations d’interdit. Tous les interdits peuvent fonctionner du moment où on sort très vite du piège qu’est l’interdit.
Si le chien fait quelque chose de mal, que vous dites « non » mais que ça ne fonctionne pas, alors utilisez quelque chose pour que ça marche mieux. Comme quelque chose de surprenant, pas dangereux, ni violent. Le chien est beaucoup plus perturbé par la surprise que par la douleur.
Un exemple concret
Vous avez votre chien en laisse, il va faire une bêtise, vous n’avez rien appris, vous devez renforcer votre « non ».
Si vous lui faites tomber trois gouttes d’eau sur la tête, il va avoir l’impression que de la lave lui tombe dessus parce que ça va le surprendre, ça va l’interpeller, il ne s’y attend pas.
Ce n’est rien de dangereux, aucun contact physique réel, aucune douleur, rien. L’effet de surprise va fonctionner 5-10 fois mais un jour il ne fonctionnera plus. Durant ces fois où cela fonctionne, il faut impérativement lui montrer ce qu’il peut faire et régler le problème de comportement.
Renforcer oui mais bien !
Si vous rentrez dans des démarches de combat physique, de violences, de sévices, vous allez vous retrouver avec des chiens qui ont la capacité, et qui vont développer la capacité, de résister à cette violence.
On ne peut pas résister à la surprise parce que c’est le principe même de la surprise. Oui, on peut renforcer le « non ». Et oui, on peut renforcer le « oui ». Si vous décidez d’utiliser un accessoire, sortez-en le plus vite possible ; vous avez une semaine pour travailler, voire 15 jours.
Ces informations sont plus techniques que d’habitude ; prenez le temps de relire les conseils.
Il y a trop de chiens qui souffrent, à qui on met des colliers à pics, qui prennent des décharges électriques, trop de chiens qu’on broie physiquement parce qu’il faut renforcer son « non », parce que le chien doit nous obéir dans toutes les circonstances.
C’est tellement facile d’obtenir la même chose avec l’approbation du chien et que tout le monde soit content car il suffit juste de réfléchir.