Dans le monde du chien, certaines situations engendrent parfois quelques fâcheux raccourcis.
Ainsi peut-on souvent entendre que le propriétaire d’un chien agressif est forcément un « mauvais maître ».
L’association d’idées est certes tentante, mais elle ne reflète pas vraiment la réalité.
Cette dernière est, une fois de plus, bien plus complexe qu’on ne veut facilement le penser.
Chiens agressifs et mauvais maîtres : voir au-delà des apparences et des préjugés
La vie charrie son lot de hasards et, parfois, d’injustices.
Prenons l’exemple d’un(e) maître(sse) très négligent(e) qui commettrait beaucoup d’erreurs avec son chien.
Cela n’engendrerait pas forcément des troubles de comportement chez l’animal en question, selon sa capacité de résistance (et de résilience) psychologique…
En revanche, même si le chien en question reste équilibré, cela ne veut pas dire que son/sa maître(sse) est quelqu’un de compétent qui a su bien éduquer son animal !
Voyons maintenant la réciproque.
Un chien plutôt agressif (ou qui présente même d’autres troubles de comportement) ne l’est pas forcément à cause de l’éducation qu’il a reçue.
Son/sa propriétaire ne peut donc pas être brocardé(e) d’office comme quelqu’un de malveillant ou d’incompétent.
De nombreux éléments entrent effectivement en compte, quand il s’agit de faire évoluer un chien.
La génétique, tout d’abord, peut prédisposer certains chiens en leur donnant des tendances plus ou moins marquées.
Celle-ci est notamment le fruit de l’élevage et du pedigree canin – lequel a été façonné sur plusieurs générations.
Le/la propriétaire qui a hérité du chien n’y est donc pour rien…
Attention, cela ne veut pas dire qu’il existe des races « agressives » !
Certaines races peuvent simplement être plus hautes en énergie ou plus fines dans leur analyse du monde et seront donc plus fortement impactées par les potentielles erreurs de leur maître.
Aussi, les préjugés visant certaines races peuvent influencer l’éducation prodiguée à certains chiens.
À force d’entendre toute la journée qu’un Malinois ou un Rottweiler est forcément un chien dangereux et agressifs, les maîtres peuvent inconsciemment devenir plus durs et strictes avec leur chien par peur que ces idées reçues se concrétisent alors qu’il n’en est rien !
Une fois que l’animal est né, il est également – très souvent – éduqué par l’éleveur qui cherche à le vendre.
Ainsi, il grandit d’abord – pendant, généralement, deux mois – sous la direction d’une autre personne que son/sa futur(e) propriétaire.
Cette période durant laquelle le jeune chiot découvre la vie – très souvent, en compagnie d’autres membres de sa fratrie – conditionne grandement sa psychologie en construction.
Une fois de plus, le/la propriétaire final(e) ne peut qu’hériter de tout cela et doit faire avec.
Et que dire du cas d’un chien adopté (en refuge, par exemple) ?!
Dans une telle situation, le vécu du chien pèse bien lourd dans la balance, et il est impossible de l’éluder.
Pour faire court, un propriétaire de chien ne peut pas formater un animal qui a déjà – plus ou moins – vécu, avant qu’il ne l’ait eu sous sa direction.
Ne serait-ce que pour cette raison, il n’est pas vraiment pertinent d’associer de manière exclusive le caractère d’un animal à l’éducation qu’il a reçue de la part de son maître/sa maîtresse.
C’est l’avis d’Esprit Dog.
Chiens agressifs et mauvais maîtres : la question des erreurs
Nous ne disons pas, pour autant, que certain(e)s de ces maître(sse)s ne commettent jamais d’impairs !
L’erreur est humaine, comme on dit, et il est fréquent que certaines personnes se trompent quand il s’agit d’éduquer leur animal.
Ce que nous pointons du doigt, plutôt, c’est la part d’aléatoire qui donne plus ou moins de reliefs à ces quelques bêtises.
Comme nous l’avons dit, certaines personnes ne se comportent pas forcément bien avec leur animal sans que cela n’ait de graves conséquences.
À contrario, pour d’autres propriétaires, la moindre erreur se paie cash… et ça, on ne peut pas forcément le deviner dès le début !
Tout comme nous, les chiens ont leur propre personnalité et leur propre singularité.
Ils sont donc difficiles à cerner quand ils sont à peine chiots !
Il ne s’agit pas d’automates préprogrammés, mais bien d’être vivants !
Et c’est bien cela qui les rend – un brin – imprévisibles (particulièrement à nos yeux d’humains).
Cependant, il y a bien quelques éléments qui peuvent nous aider à adopter un comportement adapté à leur psychologie.
La race du chien, par exemple, peut être une indication qui nous met sur le droit chemin.
Il y a le cas célèbre du Malinois.
Très intelligent, ce chien comprend extrêmement vite son environnement.
Cette rapidité d’esprit le rend justement très sensible… ce qui le pousse à réagir beaucoup plus vite que ses congénères.
Prenons un exemple concret : si vous pouvez vous « permettre » de ne pas sortir certains chiens durant quelques jours (sans que cela n’ait de graves conséquences), le Malinois – lui – risque de développer des troubles de comportement beaucoup plus vite, s’il est confronté à une telle situation !
Autrement dit, la vivacité de ce chien vous laisse moins de marge de manœuvre… et, surtout, moins le droit à l’erreur lorsque vous l’éduquez !
Bien évidemment, ce n’est pas parce que vous adoptez une autre race de chien qu’un Malinois qu’il ne faudra pas le sortir !
Tous les chiens doivent avoir des sorties quotidiennes et suffisantes. Certaines races comme le Malinois peuvent simplement être moins tolérantes en cas d’impair et nous savons tous que cela peut arriver de temps en temps.
Pour vous le dire de manière imagée : conduire une voiture à une allure lente ou raisonnable vous laisse bien plus de marge de manœuvre (et de temps de réaction) que si vous pilotez un bolide qui va à toute allure !
Les (grandes) qualités de certains chiens peuvent donc faire ressortir, avec bien plus de relief, vos quelques défauts d’éducation.
C’est l’avis d’Esprit Dog.
Chiens agressifs et mauvais maîtres : les écueils à éviter
S’il fallait vraiment mentionner un défaut d’éducation en priorité, ce serait probablement les mauvais objectifs de vie.
Un(e) propriétaire qui prend un chien pour « [le] protéger », par exemple, n’avance pas sur le chemin d’une éducation sereine…
Au contraire, il se fourvoie et pose souvent les bases d’une éducation conflictuelle avec son chien.
C’est notamment dans ce genre de cas de figure que des chiens sont éduqués de manière bien plus sévère qu’ils ne devraient l’être.
Pire encore, il y a le cas des maître(sse)s qui basent toute leur éducation sur l’intimidation.
En plus de maltraiter physiquement leur animal, ces personnes leur apprennent de bien mauvaises manières…
Vous l’avez sans doute saisi : le chien est un animal qui fonctionne notamment par mimétisme.
En voyant son tuteur/sa tutrice évoluer dans la violence, il adaptera son comportement et se montrera également violent avec son entourage.
Dans une telle situation, il est évident que le mauvais maître est responsable de l’agressivité de son chien.
Et c’est précisément là qu’il faut intervenir pour protéger les animaux ainsi mis en danger.
C’est l’avis d’Esprit Dog.