Ancien chien de ferme italien (« cane corso » signifiant, littéralement, « chien de cour » en italien), le cane corso est un animal relativement méconnu du grand public.
Raison de plus pour en proposer une description détaillée, afin que cette race échappe aux écueils dont sont souvent (malheureusement) victimes la plupart des molosses.
Le cane corso : un chien parfois méjugé
Il est rare que le cane corso soit évoqué dans les discussions diverses qui animent la vie quotidienne.
Il faut dire que ce molosse est beaucoup moins connu que ses fameux homologues que sont le rottweiler ou encore le mastiff par exemple.
D’un certain côté, c’est plutôt une bonne chose : si on entend aussi peut parler du cane corso, c’est – d’une part – parce qu’il ne s’agit pas d’un chien catégorisé.
D’autre part, cette race de chien est plutôt méconnue du grand public.
On en trouve donc assez peu dans les foyers, et – logiquement – encore moins dans les faits divers (qui donnent souvent mauvaise presse aux chiens qui en sont les acteurs).
Malgré tout, le cane corso n’est pas vraiment jugé à sa juste valeur.
D’un certain côté, son image est un peu faussée…
Et quand nous parlons d’image, nous faisons premièrement référence… à son identité visuelle !
Beaucoup de maîtres intéressés par ce chien pourront le confirmer : le cane corso est souvent représenté – sur les diverses photos qu’on voit de lui – comme un animal qui a constamment les oreilles coupées et dressées et la queue écourtée !
Sauf qu’il ne s’agit pas là de son état naturel… mais bien de mutilations diverses qui lui donnent une toute autre allure !
En effet, en temps normal, un cane corso est censé avoir les oreilles tombantes ainsi qu’une queue normale.
Oui, mais voilà, les humains ont parfois de drôles de lubies…
Ainsi, les générations passant, il est apparu nécessaire que le cane corso ait un aspect « plus massif » que d’ordinaire.
Lui couper la queue lui donne justement une allure « plus cubique » – cette opération a donc largement été plébiscitée.
Idem pour les oreilles écourtées.
Le souci, c’est qu’aujourd’hui encore tout ceci n’est pas vraiment expliqué par les éleveurs…
Ainsi, de nombreuses personnes sont amenées à penser qu’un cane corso a forcément des oreilles et une queue très réduites !
Selon l’avis d’Esprit Dog, un travail pédagogique s’avère donc nécessaire pour qu’une image bien plus fidèle à ce chien soit accessible au grand public.
Et ce serait – avant tout – aux éleveurs de s’atteler à cette tâche.
Il est important de rappeler que la coupe des oreilles est interdite en France depuis 2004.
Le cane corso : un problème de sélection
Comme de nombreux autres chiens, le cane corso peut être un compagnon de vie formidable.
Si l’on s’y prend bien, il a même toutes les qualités pour embellir le quotidien de son/sa propriétaire.
Toutefois, malheureusement, nous observons une certaine tendance qui ne va pas dans le bon sens pour cet animal.
Selon l’avis d’Esprit Dog, les éleveurs (mais, également, certains maîtres) n’ont pas une bonne influence sur l’évolution de cette race.
Plutôt imposant de nature, le cane corso devrait avoir le gabarit pour s’imposer et naturellement s’affirmer dans le monde qui est le nôtre.
Or, chez beaucoup d’individus, c’est presque l’inverse qui se produit…
En effet, nous notons la prolifération de spécimens introvertis, peureux et quelque peu timorés…
Ce manque de confiance, comme souvent, peut se traduire – en bout de course – par une certaine agressivité vis-à-vis de l’entourage.
Pour ne rien arranger, certains éleveurs confessent un fait étonnant…
Ne disposant pas d’un cheptel assez grand, ces derniers feraient reproduire des individus dysplasiques – c’est-à-dire, des chiens qui ont des problèmes de langage (au lieu d’opérer une saine sélection au sein de la race).
Ainsi, de plus en plus de cane corso souffrent également de maladies diverses – après avoir été mis au monde.
Comme de nombreux experts, nous pensons qu’il faut impérativement contrôler l’élevage et ne faire reproduire que des chiens sains – afin d’améliorer la race.
Si une telle mesure n’est pas prise, les cane corso risquent – malheureusement – de devenir des chiens ayant de plus en plus de difficultés à vivre une vie épanouissante.
Le cane corso : changer les mentalités
C’est une curiosité que nous pouvons observer : le cane corso n’est pas vraiment employé comme un chien de travail.
Il faut dire qu’en Europe, il y a certaines races qui tiennent le haut du pavé depuis bien longtemps.
De manière générale, le malinois arrive largement en tête.
En Allemagne, par contre, le rottweiler est encore largement plébiscité.
Pour ce qui est des pays encore plus au Nord, ce sont encore d’autres races de chien qui ont la cote.
Quant à l’Est de l’Europe, le berger du Caucase semble indétrônable.
Au milieu de tout cela, le cane corso semble presque être le parent pauvre de ce monde du travail canin.
Même sur le territoire nord-américain, il ne semble pas vraiment trouver preneur (alors qu’on voit des dalmatiens ou des pitbulls régulièrement être employés aux États-Unis, par exemple).
Il faut dire que les cane corso sont assez gros et plutôt grands, ce qui peut être handicapant pour des sessions de travail assez longues.
Malgré tout, au vu de ses qualités (qui sont celles qu’on trouve classiquement chez les molosses), on aimerait voir ce chien évoluer dans de nombreuses nouvelles situations.
L’avis d’Esprit Dog est clair : le cane corso mérite vraiment de se faire connaître.